Intégralité de la contribution intitulée "Subventions : Monnaie de singe du marché des voix des électeurs"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Organisation de l'état et des services publics le 17 mars 2019 à Villepreux .

Que pensez-vous de l'organisation de l'Etat et des administrations en France ? De quelle manière cette organisation devrait-elle évoluer ?
Les subventions ne sont pas des variables d’ajustement au profit d’acteurs publics puissants Il est invraisemblable que nos projets publics explosent leurs budgets parce que les responsables s’autorisent des libertés par rapport aux engagements inscrits dans le marbre de budgets publics. Pour favoriser des carrières électives trop seulement personnelles, masquer incompétences ou erreurs de gestions et finalement survivre à de tels abus de pouvoir, des sommes budgétées ne sont pas liquidées à temps. Cela touche la moitié publique de notre Produit National Brut. On pourrait parler des 3 projet de centrales nucléaires finlandaise, normande et anglaises lancées sur un système qui n'est pas au point. Budgets et délais doublent voire triplent! Cet exemple dévastateur d'influences politiques parmi d'autres qui démontrent l'inexpérience de ces serviteurs de l'Etat qui s'improvisent dans l'industrie. La SNCF en est un cas pratique répété depuis des décennies et de ce fait emblématique. Aussi longtemps que sa trésorerie a été respectée comme une priorité de la reconstruction nationale, pendant les Trente Glorieuses, « les horloges de nos villages ont été réglées sur les sifflets de leurs chefs de gare ! » Comme tout outil industriel lorsqu’il est entretenu suivant son planning de maintenance, il tient ses performances. Ainsi fiable, sa clientèle lui fait confiance. Elle génère même de nouvelles parts de marchés en contribuant efficacement à la productivité et la compétitivité de la France. Des opérateurs ferroviaires privés cotés en bourse affichent les réalités heureuses mais aussi quelques fois malheureuses de ses vraies performances. Le privé sait maîtriser de tels risques grâce à des comptes d’exploitation rigoureux. Cette transparence privée nourrit les gorges chaudes des naïfs qui utilisent ces aléas provisionnés dans ces comptes d’exploitation, pour justifier leurs propres incompétences. On oublie l’explosion de la dette SNCF dont les intérêts confisquent quelques 20% de la marge pour ces défaillances inadmissibles. Oui, ces subventions impayées plombent nos EPIC et autres services publics comme si elles étaient du chiffre d’affaires dû par tel « client » public indélicat qui s’érigerait en juge et punirait des manquements supposés de la SNCF par exemple. Ainsi tel président de région « sucre » 45 millions de subvention pour, soit disant, punir la SNCF de retards. Ce décideur politique ne se rend finalement compte que ces retards se sont imposés suite à de tels accidents de trésorerie qui entravent les actions de maintenance garantes de la ponctualité, pour ""débudgéter"" ces sommes et payer les salaires. Oui, Président, une subvention n’est pas un acte de générosité régalienne dont vous pourriez vous exonérer « selon votre bon plaisir ». A l’automne, la SNCF annule souvent des contrats de maintenance pour pouvoir payer les salaires des cheminots. C’est un crève-cœur ! Mais chacun constate que, faute de maintenance, les trains sont retardés par des pannes. Les chargeurs et voyageurs ainsi déçus font appel à des moyens de transport concurrents pour ne pas décevoir leurs propres clients et employeurs. Le ferroviaire en France perd ainsi des parts de marchés quand, par exemple, le grand financier américain, Warren BUFFETT, fait confiance à Burlington Northern, un des grands du fret ferroviaire mondial qui tient une place importante dans son portefeuille ! Mais les dommages collatéraux de ces arbitrages inconsidérés au détriment des subventions du ferroviaire ne s’arrêtent pas là ! La productivité ainsi réduite du ferroviaire français impacte la productivité de la France tant sociale qu’industrielle. Le cycle infernal part, par exemple d’un déraillement et aura trois impacts. Les salariés arrivent en retard au travail. Le fret est aussi impacté. Ainsi, ces chargeurs échaudés abandonnent la SNCF avec au moins deux lignes de surcoûts : 1. Ses clients se retournent vers des transporteurs plus fiables mais aussi souvent plus onéreux. 2. Le chiffre d’affaires de la SNCF ainsi amputé ne permet plus d’amortir aussi bien ses frais fixes. Elle est obligée d’augmenter ses prix de vente engageant ainsi un cercle vicieux dévastateur de sa compétitivité. Nous abordons ainsi la notion du coût pour rester en affaires (cost to stay in business) quand la culture de nos serviteurs de l’Etat s’accroche à la notion sulfureuse en France de « profit ». Oui, certaines situations profitables sont objectivement dévastatrices! Mais ce profit d’EPIC que condamne la doxa publique, est automatiquement remplacé par un supplément de taxe, avec tous les surcoûts directs et indirects de la rigidité de la démarche. Ainsi la SNCF commence par s’endetter pour gérer les urgences. Mais en plus, ses coûts de production ainsi augmentés lui font perdre des parts de marché ce qui augmente les coûts d’amortissement sur le nombre réduit des prestations vendues. Ainsi s’amorce une spirale dévastatrice qui ne sera ralentie que par une augmentation des subventions avec l’injustice de faire payer à tout le monde des prestations destinées aux seuls clients du ferroviaire.

Selon vous, l'Etat doit-il aujourd'hui transférer de nouvelles missions aux collectivités territoriales ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Les gestions et développements des EPIC telles que la SNCF

Estimez-vous avoir accès aux services publics dont vous avez besoin ?
Non

Si non, quels types de services publics vous manquent dans votre territoire et qu'il est nécessaire de renforcer ?
transports publics

Avez-vous déjà utilisé certaines de ces nouvelles formes de services publics ?
Non

Connaissez-vous le "droit à l'erreur", c'est-à-dire le droit d'affirmer votre bonne foi lorsque vous faites un erreur dans vos déclarations ?
Oui

Si oui, avez-vous déjà utilisé ce droit à l'erreur ?
Non

Faut-il donner plus d'autonomie aux fonctionnaires de terrain ?
Oui

Faut-il revoir le fonctionnement et la formation de l'administration ?
Oui

Si oui, comment ?
Voir les propositions ci-dessus

Comment l'Etat et les collectivités territoriales peuvent-ils s'améliorer pour mieux répondre aux défis de nos territoires les plus en difficulté ?
Installer des procédures de retours d'expériences comme dans l'industrie en concurrence


Lire une autre au hasard
Retour aux Thèmes