Y a-t-il d'autres points sur l'organisation de l'Etat et des services publics sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
A quand une école primaire considérée à sa juste valeur? Un des plus forts effectifs de classe en Europe, un des plus forts nombre d'heures en Europe, un des plus faibles salaires en Europe (et même en France les cadres B touchent plus!), une considération presque nulle, aucune reconnaissance fonctionnelle (l'école n'est pas un établissement), des directeurs sans aucune autorité réelle (gestion d'équipe et création d'équipe impossible), des affectations à l'ancienneté sans aucune prise en compte du mérite et donc sans aucune émulation positive, aucun contrôle réel sur le terrain... L'enfant se développe dans ses premières années. La personne qui va s'occuper d'eux à ce moment là est donc la personne la plus importante qui soit au cours de son cursus. Mais payée au rabais, méprisée ouvertement et non formée cette personne aujourd'hui est soit naturellement ultra compétente et motivée (pour combien de temps?) soit usée, soit médiocre. Et à force de surcharger et de malmener les enseignants, la France va avoir l'école qu'elle mérite. Comment un enseignant peut véhiculer la culture, l'ouverture et l'envie quand il n'a pas les moyens de se cultiver lui même, d'accéder à des musées, des voyages, de payer des études à ses enfants. Comment donner envie quand le métier est méprisé de par ses conditions déplorables? On dénonce l'élevage en batterie mais l'école en batterie est bien là. Il faut moins d'élèves par classe, un temps de travail allégé (un collégien puis un lycéen ont moins d'heures de cours!), du matériel et des installations décentes, une cohérence nationales pour toutes les écoles, un ministère pérenne sur au moins 10 ans et non pas des programmes qui changent aussi vite que les ministres, des formations d'enseignants sur temps de classe et non pas en plus (trop de travail tue le travail), un vrai statut de l'enseignant respecté mais en contrepartie un licenciement effectif si besoin, une vrai rémunération, des équipes fortes et donc des écoles établissements scolaires avec un vrai directeur décisionnaire, un contrôle qualitatif du travail avec une reconnaissance dudit travail. A minima. Les fondations seront toujours indispensables, on ne peut pas économiser dessus.
Lire une autre au hasard