Que pensez-vous de l'organisation de l'Etat et des administrations en France ? De quelle manière cette organisation devrait-elle évoluer ?
Si l’État a besoin de trouver de l’argent, il peut faire des économies : le rapport de la cour des comptes, chaque année, épluchent l’un ou l’autre aspect des dépenses de l’État et donne des pistes qui semblent malheureusement peu suivies d’effets. Je propose donc que les préconisations de la cour des comptes soient obligatoires, s’imposent à l’État et que la cour en suive la mise en œuvre. Sinon, à quoi bon financer cette bonne maison si l’on ne tient aucun compte des fruits de ses travaux très sérieux et rigoureux ?
Y a-t-il d'autres points sur l'organisation de l'Etat et des services publics sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Ca ne concerne pas directement l'organisation de l'Etat mais c'est de sa responsabilité de faire évoluer les sujets ci-dessous et je n'ai pas trouvé d'espace ailleurs pour l'indiquer... 1 – Bien des calculs ou des évolutions de prix, de salaires… se font en pourcentage : c’est très trompeur. Par exemple augmenter les retraites d’un certain pourcentage, favorise toujours les plus aisés, même chose pour les salaires. Pourquoi ne pas faire des augmentations d’un montant précis : 100 euros à tout le monde (ou 50 ou 200) sinon, les plus aisés sont toujours les gagnants alors qu’ils ont moins besoin. Il faut inverser cela : se soucier en premier de ceux qui ont le moins, qui n’ont pas assez. 2 - Je propose de désindexer tout ce qui est indexé sur le SMIC car cela bloque son évolution qui, évidemment coûte cher car il faut augmenter beaucoup d’autres salaires en même temps, qui n’en ont peut-être pas autant besoin. Au-delà de 1,5 fois ou même 2 fois le SMIC, par exemple, il faudrait supprimer l’indexation des salaires. Evidemment, cela touche à des avantages acquis mais si personne ne veut rien lâcher… Regardons plutôt en dessous de nous ceux qui manquent qu’au dessus ceux qui ont plus. 3 – Bien des avantages, et pas que chez les nantis, créent des inégalités injustifiées : l’électricité gratuite pour les agents d’EDF, le train gratuit pour les agents SNCF (et toute leur famille) : cela n’a pas lieu d’être. Il faut payer les personnels convenablement et qu’ils payent comme tout le monde les services dont ils bénéficient. Pareillement, les avantages d’après carrière des parlementaires ou des ministres sont sans fondement : en plus d’être symbolique, faire sauter tout cela,tout en garantissant des sécurités raisonnables, ferait aussi quelques économies pour l’État. Et que dire de ceux qui, dotés d’une bonne retraite, parce qu’ils reprennent du service (Conseil constitutionnel, Défenseur des droits, CESE...), cumulent leur retraite avec un copieux salaire ? Certes ils travaillent, mais pourquoi ne serait-ce pas bénévole ? Avec défraiement. J’ose espérer que leur investissement après retraite est motivé par l’intérêt de la mission et non l’appât du gain. 4 – Concernant le logement : il est inconcevable pour une famille de s’entendre dire qu’elle ne peut pas être logée en logement social parce que ses ressources sont insuffisantes. Où peut-elle aller alors ? C’est pourtant bien la mission du logement social de permettre l’application du droit fondamental au logement. Un droit fondamental n’est pas lié aux ressources des gens : même sans ressource, on doit pouvoir être logé. Il faut inventer un système où chacun contribue à son logement à hauteur de ses capacités contributives, si c’est peu, cela signifie que la famille a peu aussi pour toutes ses autres dépenses. Ainsi, on éviterait la plupart des expulsions pour impayé de loyer, avec toute la souffrance et la rupture sociale qui va avec. Dire que la charge de logement ne doit pas dépasser 25 % des ressources (encore du pourcentage !), n’a pas de sens, car ça ne dit rien de à combien vont s’élever les 75 % qui restent. Sur un revenu de 5 000 euros, si 25 % (1 125 euros) sont consacrés au logement, il en reste encore 3 875, si ce n’est pas la fortune, ce n’est pas non plus dérisoire. Par contre, quelqu’un qui est au minimum vieillesse (868 euros), moins 25% (217 euros), il reste 651 euros pour tenir le mois ! Sachant qu’on peut craindre une charge de logement qui dépasse 217 euros… Puisque les ressources de chacun ne sont pas équivalentes, les dépenses obligatoires ne peuvent pas l’être non plus, donc, appliquons ce principe : à chacun selon ses capacités contributives. Cela existe dans bien des communes qui appliquent des tarifs de cantine ou de classe transplantées selon le quotient familial. Pourquoi ne pas appliquer cela à d’autres dépenses indispensables ? Et pas seulement aux impôts directs. Car concernant les impôts indirects (TVA), c’est aussi cher pour les personnes à petits revenus que pour celles qui sont plus aisées. Sans doute les plus aisés consomment-ils davantage mais ce n’est pas parce qu’on a plus d’argent qu’on mange plus de pain…
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