Que pensez-vous de l'organisation de l'Etat et des administrations en France ? De quelle manière cette organisation devrait-elle évoluer ?
Avec des aéroports au service des usagers et des citoyens En préservant la propriété foncière et immobilière des installations aéroportuaires. Par l'élaboration d'une loi qui promulgue le patrimoine aéroportuaire national inaliénable. En créant une instance nationale composée du ministère de la transition écologique et solidaire, du ministère des transports, de la DGAC, des exploitants d'aérodromes, de compagnies aériennes, des syndicats de salariés, des collectivités territoriales, pour fixer comme priorité l'emploi, l'aménagement du territoire et avec des exigences environnementales de haut niveau. La complémentarité des systèmes de transport doit être aussi un enjeu de cette instance avec un véritable projet politique et industriel pour le transport public. En renforçant le rôle et la place des collectivités territoriales dans les organes de gouvernances; En préservant les aérodromes d'aviation générale. Aéroports de Paris ce n'est pas uniquement Charles de Gaulle, Orly et Le Bourget. Le Groupe ADP gère aussi 10 aérodromes civils d'aviation générale et 1 héliport situés en Région Île de France. Tous ces terrains sont ouverts à la circulation aérienne publique, c’est-à-dire qu'ils ont une vocation de service public. La densité de ce réseau régional contribue à la sécurité, à l’attrait des territoires et permet aux jeunes franciliens de trouver près de chez eux un aéroclub. Et donc des écoles de pilotage qui formeront nos futurs pilotes de lignes, dont une pénurie est à craindre dans les prochaines années compte tenu de la croissance du trafic aérien. La gestion de ces terrains doit impérativement rester sous contrôle public et Aéroports de Paris doit continuer d'y exercer son autorité. Son expérience dans la relation avec les riverains sur les plate-formes de CDG et d'Orly est aussi un atout pour améliorer et structurer le dialogue entre les riverains et les usagers des terrains d'aviation générale. Avec la défense de l'emploi et l'amélioration des conditions de travail Avec un Etat qui défend le caractère stratégique du transport aérien et l'importance des infrastructures aéroportuaires. La France doit continuer de pouvoir disposer de villes aéroportuaires de rang mondial. Ainsi, limiter le débat aux redevances aéroportuaires et à la compétitivité, c'est éluder en grande partie la question sur la nécessité de développer ou non les aéroports, et, si oui, quel doit être le mode de financement des infrastructures (les contribuables, les compagnies, les passagers, les actionnaires…) ? Or, avec l'ouverture du capital d'Aéroports de Paris en 2006, si l'Etat, actionnaire majoritaire, continue d'exiger un haut niveau de rentabilité, que l'Etat régulateur demande d'importants investissements, que les compagnies aériennes refusent les augmentations de tarifs, cela se traduira à nouveau par des destructions massives de l'emploi chez Aéroports de Paris. Aéroports de Paris c’est près de 500 métiers sur un large périmètre d’activités garantissant la maîtrise des installations, leur développement et leur sécurité. Aéroports de Paris est un des rares gestionnaire d’aéroports capable d’assurer à la fois l’exploitation, la maintenance, l’ingénierie, la construction, la sécurité, la sûreté et la relation avec les riverains. Ces compétences rares et ce savoir-faire unique sont possibles parce qu’Aéroports de Paris est une entreprise publique qui a su développer l’expertise de ses personnels. Cette expertise est garante de la sécurité du transport aérien à Paris. Le développement de ces métiers en interne est primordial pour poursuivre le développement d’Aéroports de Paris. C’est aussi la garantie d’assurer la sûreté et la sécurité des usagers et des installations. Et c’est préserver un fleuron du transport aérien qui risque tout ou tard de passer sous contrôle étranger, comme d’autres grandes entreprises françaises. Les commissions consultatives économiques sont composées actuellement de représentants de la société Aéroports de Paris, de représentants des usagers aéronautiques, de représentants d'organisations professionnelles du transport aérien et de représentants des entreprises d'assistance en escale.Il faut modifier le décret d'application pour permettre aux représentants du personnel de faire partie de cette commission. Avec l'amélioration des conditions de travail et des bourses du travail Les aéroports parisiens ce sont 570 860 emplois en 2016 (source cabinet UTOPIES emplois directs, indirects et induits) soit 8 % de l'emploi salarié de l'Île-de-France (premier bassin d’emploi en termes de croissance). Alors que l’activité et les résultats sont en hausse, l’emploi diminue chez les gestionnaires d’aéroports pour se déplacer vers les sous-traitants aux conditions sociales extrêmement dégradées et où la mise en concurrence des salariés est la règle. Dans ces conditions, la question du statut de travailleur aéroportuaire semble se poser afin de stopper cette mise en compétition « coupe gorge » entre salariés. Avec une meilleure prise en compte des problématiques environnementales En améliorant le pouvoir et le rôle de la commission consultative de l’environnement (CCE) au-delà des questions relatives aux seules nuisances sonores liées à l'exploitation aéroportuaire en l'étendant à toutes les sources de pollution. Les mesures votées et décidées par la CCE devraient avoir un caractère obligatoire. Pour réduire l'impact environnemental des aéroports : En préservant la limitation des mouvements annuels et le couvre-feu sur l'aéroport d'Orly pour réduire les nuisances environnementales. Les bénéfices des principales sociétés opérant sur les plateformes de Paris-Orly et Paris-CDG liés à la croissance du trafic aérien doivent être utilisés pour contribuer au développement environnemental, social et économique en participant aux moyens de fonctionnement d'une instance nationale pour l'aménagement du territoire afin de développer les aéroports nationaux en cohérence avec le déploiement des lignes aériennes. Cela permettrait une meilleure répartition du développement du trafic sur le territoire qui permet un partage économique de la croissance en limitant la concentration sur quelques infrastructures. En compensant l'augmentation du trafic aérien par une baisse du trafic routier sur les aéroports, leurs périphéries et leurs accès par la mise en œuvre d'une formule de compensation qui contraint à diminuer les émissions de CO² du trafic routier pour tout accroissement du CO² lié au transport aérien (même si le transport aérien produit plus de CO2 au passager/Km que la voiture). En accélérant le développement des circuits propres pour vélos, piétons, etc. sur et autour des aéroports et développer les déplacements intra plateforme à l'aide de navettes électriques gratuites, véhicules électriques en libre-service,… Le développement des transports publics est insuffisant. Alors que le CDG Express va nécessiter 1,7 Mds€ d'investissement pour une clientèle privée, les lignes 17 et 18 sont remises en cause. Il faut utiliser ces moyens pour le développement et l'amélioration des transports publics et conserver le calendrier initial pour les travaux des lignes 17 et 18.
Selon vous, l'Etat doit-il aujourd'hui transférer de nouvelles missions aux collectivités territoriales ?
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