Intégralité de la contribution intitulée "Donner une place centrale aux services publics pour tous"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Organisation de l'état et des services publics le 5 février 2019 à Clisson .

Que pensez-vous de l'organisation de l'Etat et des administrations en France ? De quelle manière cette organisation devrait-elle évoluer ?
L'organisation est complexe mais est nécessairement complexe...
Je pense que l'Etat doit arrêter de donner moins aux collectivités territoriales qui ont des missions fondamentales à mener à bien et ne peuvent le faire sans argent.

Selon vous, l'Etat doit-il aujourd'hui transférer de nouvelles missions aux collectivités territoriales ?
Non

Si oui, lesquelles ?
Ne se prononce pas !

Estimez-vous avoir accès aux services publics dont vous avez besoin ?
Non

Si non, quels types de services publics vous manquent dans votre territoire et qu'il est nécessaire de renforcer ?
J'ai bien accès aux services publics. Je réponds non dans le sens où la qualité est à renforcer, pour l'éducation, la santé, le logement, les transports... Ces services publics sont primordiaux et ont besoin de fonds, de confiance.

Quels nouveaux services ou quelles démarches souhaitez-vous voir développées sur Internet en priorité ?
Le contact humain est important, la présence de services publics également pour la vitalité d'un territoire, par exemple rural, il faut développer les services via Internet TOUT EN gardant les services publics dans les villes/villages.

Avez-vous déjà utilisé certaines de ces nouvelles formes de services publics ?
Non

Quand vous pensez à l'évolution des services publics au cours des dernières années, quels sont ceux qui ont évolué de manière positive ?
L'évolution n'est pas positive. L'Education Nationale ne parvient pas à réduire les inégalités sociales. Les personnels d'éducation, de santé, sont épuisés et font tout ce qu'ils peuvent pour maintenir un service de qualité dans un contexte de restriction de budget, de précarisation des personnels.

Quels sont les services publics qui doivent le plus évoluer selon vous ?
Tous, mais pas dans le sens de la restriction budgétaire, de la rentabilité, de l'esprit d'entreprise...
Dans le sens de l'accès pour tous à ces services. Dans le sens de la qualité.

Connaissez-vous le "droit à l'erreur", c'est-à-dire le droit d'affirmer votre bonne foi lorsque vous faites un erreur dans vos déclarations ?
Oui

Si oui, avez-vous déjà utilisé ce droit à l'erreur ?
Non

Pouvez-vous identifier des règles que l'administration vous a déjà demandé d'appliquer et que vous avez jugées inutiles ou trop complexes ?
Je suis enseignante.
Tous les projets administratifs qu'on nous demande de renseigner sont au détriment du temps que je pourrais passer à concevoir de meilleurs outils pour mes élèves. C'est contre-productif. Nous avons besoin de confiance, pas de "flicage".

Faut-il donner plus d'autonomie aux fonctionnaires de terrain ?
Oui

Si oui, comment ?
Plus de temps libéré pour des formations demandées par les personnels, ou pour se réunir en équipe et concevoir des outils ensemble.
Pour les enseignants, moins de pression des programmes, pour pouvoir tester des pédagogies innovantes.

Faut-il revoir le fonctionnement et la formation de l'administration ?
Oui

Si oui, comment ?
Dans l'enseignement, pourquoi pas une formation ressemblant à celle de la médecine ? Je ne parle pas bien sûr de QCM ou d'apprendre par coeur quantité de choses. Je veux dire que la formation pourrait être ciblée vers l'enseignement dès le départ ; mais aussi être plus longue qu'elle ne l'est actuellement, avec une pratique accompagnée plus importante, une prise de responsabilité plus progressive, une vue sur tous les milieux, en étant rémunéré de plus en plus à partir de la 2eme année.

Comment l'Etat et les collectivités territoriales peuvent-ils s'améliorer pour mieux répondre aux défis de nos territoires les plus en difficulté ?
Il faut recruter dans certains domaines (éducation, santé).

Pour ce qui est de l'école, réduire les effectifs par classe, pas seulement en REP, et pas au détriment d'autres territoires ; ou développer le "2 enseignants par classe".
Revaloriser l'enseignement professionnel qui manque de moyens, d'attractivité, et est dénigré par nombre de chefs d'établissements et professeurs : pas étonnant que les élèves ne se tournent pas vers lui.
Modifier les processus d'orientation pos-bac. L'information à ce sujet au lycée est très pauvre, voire inexistante. Le stage de 3eme est une blague : en une semaine, que peut-on réellement voir du métier ? A partir de la 4eme ou la 3eme, faire plus de stages, dans différents domaines. Créer une matière "orientation" au lycée (1h par semaine suffit, en EMC peut-être), apprendre à écrire un CV et une lettre de motivation, présenter différentes filières et métiers ?

Si vous avez été amené à scolariser votre enfant, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :
L'école actuelle n'est pas adaptée aux enfants d'aujourd'hui. On distingue de plus en plus de besoins particuliers, mais les enseignants sont seuls dans leur classe et non formés sur cela. On leur demande de plus en plus de papiers administratifs, au détriment de la préparation de supports. Pour réussir dans le système actuel, il faut avoir les codes et savoir respecter des règles, ce qui est certes important ; mais on néglige l'inventivité, la capacité à réfléchir soi-même qui est primordiale.
Les professeurs des écoles consciencieux ont un temps de travail colossal qui conduit à l'épuisement. Je suis cette année dans un établissement français à l'étranger, le fonctionnement me semble plus vivable : classe tous les jours de 8h10 à 14h30, pause déjeuner réduite à 1h15 (pas besoin de 2h...), temps libérés pour certaines interventions (chorale, langues étrangères...).

Si vous avez été amené à faire une demande d'aide pour une situation de handicap, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :
En tant qu'enseignante, j'ai eu plusieurs fois à faire avec la MDPH.
Ils manquent de moyens et de personnel.
Les délais sont lents (voire inadmissibles), les dossiers perdus, les places en structure peu nombreuses. On en vient à décaler : des élèves qui devraient être en ITEP se retrouvent en ULIS, ceux qui devraient être en ULIS en SEGPA, ceux qui devraient être en SEGPA en classe ordinaire.
Les personnels enseignants ne sont pas assez formés au handicap. C'est à inclure dans leur formation initiale et continue obligatoire.


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