Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?
Le consentement à l'impôt ne saurait être réduit à une question d'information sur la dépense. Les français acceptent ""naturellement"" l'impôt et le poujadisme a toujours été ultra minoritaire dans le pays. Ce qui crée la situation actuelle c'est l'augmentation continue des prélèvements de toute nature depuis 30 ans, et son explosion depuis dix ans, au delà d'un niveau acceptable par la population, quel que soi son niveau social.. En contrepartie, l'économie a stagné, les salaires aussi, et le contraste avec d'autres pays européens est saisissant, alors même que la protection sociale n'y est pas significativement plus basse. Baisser l'impôt, le rendre stable et lisible, et baisser les dépenses est la meilleure façon de regagner la confiance. UNe imposition doit être ""neutre"", ""stable"" et économiquement efficace. Il faut tourner le dos à la fiscalité moralisatrice.
Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
Le niveau des prélèvements obligatoires en France est au top des pays de l'OCDE. Pour les citoyens, la relative stagnation des salaires depuis 10,20 ans, et l'augmentation massive des prélèvements ont fait réaliser à tous que la part ""libre"" de leur revenu allait décroissant. Même chose pour les entreprises, qui ont vu leurs marges fondre et leur capacité d'investissement s'avachir, même si pour celles-ci la prise de conscience est intervenue plus tôt, avec une baisse des charges réalisée trop tard et trop peu. Il faut donc remettre cette fuite en avant, cette folie fiscale en question. Baisser la dépense publique. Baisser les prélèvements obligatoires de 5 points au moins par rapport au PIB. Cesser de mettre toutes les prestations sociales sous condition de ressources, du moins pour les plus fondamentales: allocations familiale, AAH. Même les classes moyennes, même les CSP+ doivent avoir un retour sur les cotisations versées: ils cotisent plus, mais doivent toucher la même chose, et non moins, ou rien. Quitte à imposer au premier € ces prestations. Le vieux slogan ""faire payer les riches"" a démontré sa limite: chacun peut imaginer que le riche, c'est l'autre. Mais une grande partie de la richesse française est partie, et celle qui aurait pu être créée ne l'a pas été. Et la loi des grands nombres étant implacable, il a fallu taxer massivement les classes moyennes. Il faut donc résister aux tenants des vieilles lunes désastreuses, telles que l'ISF qui a abondamment démontré son inefficacité économique, ou les tranches supplémentaires de l'IR qui ne rapporteraient rien en marginal. Il n'y a pas de salut fiscal en France sans une baisse continue des prélèvements, dans laquelle tout le monde gagne un peu. Par contre qu'il y ait une lutte sans merci contre l'évasion fiscale, et la recherche de toutes les solutions permettant de combler les brèches vers l'optimisation fiscale abusive, je suis d'accord.
Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?
Supprimer entièrement la taxe d'habitation, baisser la CSG CRDS et la rendre déductible (au lieu de l'augmenter), Supprimer les myriades de micro-taxes, baisser les tranches de l'IR de 5%, supprimer les tranches exceptionnelles sur les ""hauts salaires"". Par contre supprimer la plupart des niches fiscales type Girardin, Malraux et autres, et supprimer le quotient familial, que tous les autres pays ont abandonné depuis longtemps, faire rentrer dans l'IFI les oeuvres d'art, les yachts etc... Pour la fiscalité des sociétés, regarder ce qui a été fait dans d'autres pays de l'UE et reconsidérer en particulier les taxes qui grèvent l'entreprenariat car perçues sans même qu'il y ait de Chiffre d'Affaires, ni a fortiori de profit.
Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous...
Reculer l'âge de la retraite, Revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales
Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous… [Autres]
Baisser d'autres dépenses de l'Etat et des Collectivités
S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?
Aides sociales? Ou plutôt prestations sociales en général? Le RSA, la prime de Noel, l'APL, la liste est longue. Avons nous besoin de plusieurs dizaines de prestations sociales différentes, incohérentes, illisibles, cumulables ou non cumulables, incontrôlables à la fin? Le RSA devrait être attribué sous condition de bénévolat: contribution positive à la société. Les ""conditions"" d'aujourd'hui mise en place en principe quand le RMI est devenu RSA sont trop vagues, incontrôlables et d'ailleurs incontrôlées. Le cumul du RSA avec d'autres prestations met le revenu hors travail trop proche du revenu du travail, et favorise indirectement le travail au noir. La prime pour l'emploi devrait-être transformée en hausse de salaire négociée avec les employeurs contre une baisse de leurs charges et impôts divers. La solidarité nationale n'a pas à financer de ""complément de salaire"". Supprimer le régime d'indemnisation chômage associé au CDDU, en supprimant le CDDU dont les employeurs n'ont pas besoin. Idem pour les intermittents du spectacle. Baisser les indemnités de chômage des cadres. Limiter la durée d'indemnisation, aujourd'hui deux fois trop longue. Changer drastiquement le calcul des pensions de réversion devenues inadaptées à un monde moderne ou les couples ne durent pas toute la vie ou choisissent des formes d'association économique très variées... Cesser de rembourser ou limiter le remboursement des cures thermales: ""vacances"" + remboursement.
Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?
Le handicap: l'AAH ne devrait pas être sous conditions de ressources. Aujourd'hui un handicapé à plus de 80% (le max) avec une retraite de moins de 900€ voit son AAH annulée, mais son handicap, lui, ne disparaît pas. La dépendance liée au très grand âge, avec un système d'assurance à inventer. Les retraites: lever le tabou des fonds de pension, en réformant l'assurance vie.
Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?
Aucune: les augmentations d'impôts des dix dernières années n'ont pas apporté d'avantages significatifs à la très grande majorité des citoyens: ceux qui travaillent et cotisent, et qui ont vu leurs droits s'amenuiser ou disparaître, les services publics baisser de niveau pour certains d'entre eux. Le service de l'Education par exemple peut s'améliorer sans que cela coûte un sou, ou presque: c'est une question de niveau d'exigence. La SNCF peut être progressivement restructurée comme l'ont fait nos voisins. Beaucoup trop d'argent ""disparaît"" dans le mille-feuilles régional, dans des couches administratives dont la valeur ajoutée est douteuse.. De même dans la formation professionnelle, fromage pour certains, arlésienne pour d'autres qui en auraient pourtant le plus grand besoin.
Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Les politiques et l'administration ont appliqué systématiquement une très mauvaise recette: ""Un problème, un impôt"". Une bonne politique de prélèvement devrait être beaucoup plus neutre (ne pas chercher à ""moraliser"" la société) et stable. Le rôle des politiques et de l'administration ne devrait pas être d'agir sur le levier fiscal en permanence, mais de gérer la dépense, notamment d'arbitrer entre dépense récurrente et investissement. Quiconque gère un budget qu'ils soit de particulier ou d'entreprise le sait. Gagaous_2
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