Intégralité de la contribution intitulée "Non à la poursuite de l'éolien"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Transition écologique le 9 mars 2019 à Beaumais .

Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Nous avons bétonné à outrance notre territoire. Les effets n’étaient pas difficiles à prévoir, mais nous faisons semblant de n’en découvrir les conséquences que maintenant. Nous supprimons sans états d’âmes tous les moulins, les barrages multi-séculaires sur nos rivières, mais nous découvrirons dans quelques années les effets délétères d’inondations et de sécheresses successives. Nous ferons alors semblant de le découvrir. Nous poursuivons de même la politique pro-éolienne gouvernementale et nous nous réveillerons avec une campagne dévastée, des ruines métalliques omni-présentes, des populations autochtones désabusées au cadre de vie bouleversé et un lien social n’existant plus qu’à l’état de souvenir. Mais comment aurions nous pu le deviner ? Trop d’évidence tuerait donc l’évidence ? La raison de tout cela : l’idéologie, la cupidité, l’individualisme forcené, les abus de pouvoir, l'absence d'analyse et de réflexion, de prospective à moyen et long terme, l’ensemble de ces maux qui font ce que nous sommes. C'est à l'image de notre société. Ne nous étonnons pas des lendemains douloureux, ce ne sont, ce ne seront que les conséquences – méritées - de nos agissements S’agissant de l’éolien, 1 – Une politique absurde C’est le résultat de cette politique censée diminuer la part du nucléaire dans le mix énergétique français - dans le seul but de se concilier les élucubrations de nos écologistes (Tchernobyl, Fukushima, combien de morts ?) et d'assouvir les appétits de financiers pour qui le mot « écologie » rime avec « enrichissement » personnel - tout en répondant aux objectifs de la lutte contre le changement climatique. Or la France dispose d’un avantage, considérable en Europe, d’une production électrique presque totalement « décarbonée », ce qui la place dans une position très privilégiée par rapport à ses voisins pour qui l’objectif principal reste de « décarboner » leur mix énergétique. On voit bien là le rôle d’une idéologie déconnectée de la réalité au profit de seuls intérêts privés….et politiques à court terme ! Le résultat : selon la Cour des Comptes, des engagements financiers considérables, chiffrés à 121 Md€ - en Euros courants – entre 2018 et 2046, dont la charge annuelle ne diminuera significativement qu’après 2030. Une charge supportée aujourd’hui essentiellement par la (CSPE) et la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) au profit quasi exclusif des EnR électriques et au détriment des EnR thermiques, lesquels sont exclusivement financés par des subventions d’investissement. On en connaît les résultats, car une politique environnementale ne peut faire abstraction d’une politique sociale qui l’accompagne : les hommes passent avant les idées, surtout lorsque ces idées n’en ont que le nom ! Il suffit par ailleurs de se référer à l’analyse d’un spécialiste de la transition énergétique, Jean-Marc Jancovici, co-fondateur de la société carbone 4, laquelle définit ainsi la politique énergétique menée par la France : « le paysage énergétique reconstitué à partir des objectifs de la politique énergétique actuels conduit à une trop lente décarbonation du mix énergétique car ce sont surtout les substitutions entre énergies décarbonées (renouvelables et nucléaire) qui ont lieu et non le remplacement des énergies fossiles » De fait, ce dernier critique ouvertement la PPE telle que définie par le gouvernement et qui cite nommément la baisse du nucléaire à 50% du mix énergétique car « se focaliser sur cette baisse, qui n’aura strictement aucun impact sur nos émissions, ne correspond à rien de logique. Attaquer sur le nucléaire est avant tout une erreur stratégique et tactique » Réduire le nucléaire serait-il un gage pour la sécurité, qui serait proportionnelle au nombre de centrales en service ? Qui oserait propager cette insanité intellectuelle ? La vérité oblige à dire que nous sacrifions un fleuron de notre industrie sans en tirer aucun avantage, sinon celui de laisser aux Chinois et aux Russes le soin de nous remplacer sur la scène internationale. Mieux aurait fallu investir dans les EnR thermiques et dans la Recherche sur le nucléaire, la sécurité, la gestion des déchets, l’EPR et sur la fusion, ce dernier procédé s’annonçant extrêmement prometteur s’il s’avérait un jour industrialisable ! Ne parlons pas des coûts afférents, il s’agit là de notre indépendance énergétique et de la neutralité carbone de la France à l’horizon 2050, sans occulter le fait que ceux des énergies renouvelables (éolien et solaire) ne prennent actuellement aucun compte des coûts rendus nécessaires pour le transport et le stockage de cette énergie « intermittente », aux variations potentiellement brutales et rapides, synonymes de déstabilisation du réseau avec le risque d’un « black-out » généralisé ! 2 – Les retombées économiques et industrielles Force est de constater que le tissu industriel français n’a pas ou peu tiré avantage du développement des EnR électriques, ne disposant d’aucune entreprise sérieuse dans ce secteur. Et si des opportunités importantes existent, comme le stockage et les réseaux intelligents, il nous faudrait nous positionner de suite. Ainsi de la fabrication d’hydrogène par électrolyse à partir de l’électricité décarbonée nucléaire, le secteur des moteurs à combustion interne et les piles à combustible…. toutes énergies du futur qui nécessitent d’être pensées très en amont compte tenu des investissements nécessaires. Il serait également judicieux de favoriser les EnR thermiques, dont les avantages tant en termes d’emplois non délocalisables et d’efficacité dans la lutte contre le changement climatique en font une priorité. 3 – Des impacts locaux extrêmement négatifs Faisons l’impasse sur les intérêts des élus et des propriétaires de terre, exclusivement intéressés par les retombées financières à l’exclusion de toute préoccupation écologique. Parlons plutôt des riverains, des habitants des communes intéressées, de l’impact sur le cadre de vie et sur la faune déjà mis à mal par la mise en place exclusive de l’agriculture industrielle. Qui n’a pas vérifié depuis de longues années la disparition quasi-totale de la biodiversité, des insectes, des oiseaux au profit d’une campagne monotone et mono-produit, où toute trace de vie tend à se raréfier ? Faudrait-il donc en rajouter? Ce phénomène passe inaperçu aux yeux des citadins, bien plus sensibles à la présence des gigantesques mâts d’éoliennes censées leur donner bonne conscience tandis qu’ils passent leur temps dans des avions et des croisières de luxe pour aller polluer avec le tourisme de masse les quelques endroits encore vierge (sic !) existants sur notre planète : vive la consommation à outrance, le désir de « posséder » au détriment de l’ « être » qui nous transforme en vulgaires animaux. Une telle civilisation est d’ores et déjà condamnée, et ceux qui la promeuvent appartiennent dès à présent au passé. Une destruction des paysages et de la bio-diversité locale assurée, un cadre de vie anéanti (nuisances sonores et visuelles, baisse inéluctable du prix de l’immobilier à proximité …..), le sens du bien commun rangé aux oubliettes, la disparition inéluctable et destructrice du lien social, voilà les résultats de cette politique menées par les différents gouvernements depuis plusieurs dizaines d’années, et dont le caractère « inacceptable » a été accentué par l’arrogance et les certitudes du pouvoir actuel. Ceci sans parler des conséquences potentielles sur la santé, le nombre de plaintes enregistrées excluant d’office tout classement du type : « Circulez, il n’y a rien à voir ! » Et donc, il est permis de ne pas être très optimiste pour la suite. Si je n’accorde personnellement aucun crédit à ce Grand Débat, simple opération de communication au même titre que les promoteurs ne sauraient dorénavant s’aventurer dans les campagnes qu’accompagnées de leur gourou, je me sens néanmoins obligé d’exprimer mon indignation. En témoigne la nomination de Sébastien Lecornu et d’Emmanuelle Wargon comme coordinateurs du Grand Débat, les mêmes qui ont supprimé le double degré de juridiction – principe fondamental d’une justice démocratique – et qui militent pour la suppression des enquêtes publiques. De même serait-il intéressant d'analyser la composition de la Commission d'Enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des EnR dirigée par le député républicain Julien Aubert : une majorité écrasante de députés LREM (16 députés sur une commission de 30 membres au total, les 14 députés restants se répartissant au sein de 8 mouvements différents.. Est-il besoin d'être devin pour en deviner les conclusions, compte tenu des orientations du pouvoir actuel? Mais peu importe, cette situation aura une fin car elle est intenable. Et si ce n'est pour nous, ce sera pour les suivants ! Car, comme le dit si bien un philosophe à propos d’une autre thématique : « la situation est désespérée, mais ce n’est pas grave ». Il appartient seulement aux partisans d’un développement harmonieux des éléments de lutte contre le réchauffement, à ceux d'une écologie intégrale non prédatrice de s’opposer à cette politique délétère, certes sans violence, mais avec détermination ! L'espoir fait vivre, il fait agir! Alors, agissons!


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