Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?
La pollution de l'air
Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
La thèse défendue ci-dessus dit que la crise énergétique que nous connaissons ne se ramène pas à une transiton qui consisterait à décarboner nos modes de vie mais nécessite une conversion gmobale aux énergies renouvelables. Le mouvement dit des « gilets jaunes » a débuté par une protestation contre l’élévation annoncée pour janvier 2019 de la taxe sur les carburants. Cela rappelle le rôle central joué par les hydrocarbures dans les déplacements quotidiens d’un grand nombre de personnes. Cela rappelle surtout le retard pris par les constructeurs automobiles, qui ont tout fait pour prolonger le « tout thermique », au lieu de proposer des alternatives aux carburants classiques. Mais l’addiction aux hydrocarbures ne s’arrête pas là. Les insolentes campagnes publicitaires des compagnies aériennes pour promouvoir le voyage aérien relèvent aussi de l’addiction. L’industrie nucléaire, pricipale productrice d’électricité, présentée comme faiblement émettrice de gaz carbonique, loin de constituer une alternative, est engagée dans une une impasse de trois manières. La sûreté des centrales fait débat ; celui-ci est relancé à chaque catastrophe (Etats-Unis, Ukraine, Japon); qui peut garantir que la France est à l’abri d’une catastrophe nucléaire ? La deuxième cause d’impasse, presque toujours oubliée, est constituée par l’origine fossile de la matière première de l’industrie nucléaire : le minerai d’uranium, n’est pas renouvelable ; de plus, ses gisements sont situés à l’étranger. La troisième cause est bien connue : à ce jour, l’industrie nucléaire produit des déchets finaux, c’est-à-dire non recyclables ; ils doivent donc être stockés. Compte tenu de leur durée de vie millénaire, et cette raison suffirait en elle-même, il importe de ne pas construire de nouvelles centrales nucléaires. Ce n’est donc pas à une transition énergétique que nous devons procéder mais bien à une conversion complète. Les économies d’énergie constituent le premier volet de cette conversion, celui de la décroissance énergétique. L’isolation des bâtiments doit être plus clairement encouragée par la fiscalité et accélérée. Le coût réel du transport, y compris maritime et aérien, devrait permettre de maîtriser la consommation de l’énergie dévolue à ce secteur économique. Le choix prilvilégié de produits de proximité, notamment agricoles, concourt à cet objectif. La diminution drastique du volume des emballages, gros consommateurs d’énergie et de matières premières, pourra se faire par le recours à la vente en vrac et le retour des systèmes de consignes. Elle diminuera d’autant le volume des « déchets ». Le second volet de la conversion est celui du développement massif des énergies renouvelables, seule façon de limiter la pollution des gaz à effet de serre et des particules fines ainsi que l’accumulation des déchets radio-actifs. Il faut arrêter le plus vite possible les investissements dans les énergies fossiles (y compris le nucléaire) et reporter les capitaux considérables qu’elles mobilisent encore au profit du solaire, de l’éolien, de la bio-masse, de l’hydrogène... pour lesquels beaucoup de retard a été pris. Si l’on recourt à la fiscalité pour inciter entreprises et particuliers à décarboner leur consommation énergétique, il importe de clairement faire correspondre cette fiscalité à des investissements dans les énergies renouvelables, voire à encourager les efforts consentis par des aides spécifiques. Les propositions précédentes, qui ne sont pas exhaustives, ont pour but de rappeler que la conversion énergétique n’est plus une option mais une nécessité absolue. Elle prendra du temps, sans doute une génération. Il importe donc de l’engager immédiatement.
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