En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Un groupe d'élus (pas un seul homme/femme) avec un système de surveillance citoyen
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui
Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Contrôle, surveillance, et participation à la construction des textes de loi : ce n'est pas le nombre de votant qui fait la qualité d'une loi, c'est le nombre de personnes de sensibilités différentes qui l'ont co-écrite qui en fait la valeur !
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Déjà, un véritable projet de société qui donne un cap bien au delà d'un mandat politique. C'est valable au niveau national et à tous les niveaux, Européen ou local. Que toutes les parties prenantes soient associées aux réflexions amont des textes de loi avec de véritables processus de management de l'intelligence collective (pas comme la plus part des techniques pitoyables d'animations mises en œuvre dans les réunions du grand débat. Le management de l'intelligence collective est une expertise particulier et il existe en France, de nombreux expert et des méthodes appropriées. Alors pourquoi mener ce grand débat avec des méthodes archaïques dignes de l'âge de pierre ! Par exemple la méthode Synergy4 développée par Olivier Zara qui anime bénévolement une communauté pour diffuser largement ces pratiques éprouvées et redoutablement efficaces sur des sujets complexes pour faire émerger des solutions adaptées et créer un engagement des parties prenantes dans des temps très courts (une réunion dure 3-4 heure avec une efficacité redoutable : http://www.brainship.net/
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Je ne sais pas
Pourquoi ?
La réponse ""je ne sais pas ne me convient pas"". En fait, c'est une bonne chose de ne pas cumuler les mandats car les élus ne sont pas des surhommes. Une personne ne peut être efficace dans son travail que si elle est disponible pour ce travail. Aussi, les rémunération devraient être liées au temps réellement mis à disposition pour la fonction. Maintenant, il est important que les élus sur des postes européen ou nationaux soient aussi immergés dans les réalités quotidiennes et opérationnelles. Notre système, conduit à cumuler les mandats ""sénateur maire"" ou ""député maire"". On pourrait faire autrement. Un député, par exemple, pourrait avoir, dans ses attributions, une contribution territoriale et un maire, une contribution nationale. Il faut revoir notre façon de penser la fonction d'élu et transversaliser ses misions sans besoin de cumul.
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Un système qui fonctionne plutôt bien est le système démocratique Suisse. 7 personnes (les 7 qui arrivent en tête d'une élection à suffrage direct, quelque soit leurs sensibilité politique) prennent en charge chacun un des 7 ministères. Et il n'y a pas de président. Juste une fonction représentative sur le plan international qui tourne. Si 7 n'est pas le bon chiffre, ce pourrait être 9. 7 ou 9, sont des chiffres adaptés à la gouvernance et leadership partagé, à la réflexion collective efficace. La 5ème république avec plus de proportionnelle ne va rien changer. Il faut arrêter de croire en l'homme providentiel et créer des têtes collégiales. Le système Suisse, s'il n'est pas parfait, est une très bonne source d'inspiration.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Non
Si oui, lesquels ?
Ce n'est pas le nombre le problème. C'est la manière déplorable dont ils travaillent ensemble le problème... Les débats sont des combats, et les carrières politiques engrangent des jeux d'acteurs non en lien avec les enjeux du mandat. Il faut limiter le nombre de mandant, arrêter d'avoir des élus professionnels. Encore une fois, le Système Suisse que je connais bien est très intéressant sur le sujet. Cela permet d'avoir du renouvellement, de la société civile tout en normalisant les relations entre le monde politique et le monde de la société civile.
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Les élections ne sont pas le problème. Le problème, c'est le manque d'association de toutes les parties prenantes entre 2 élections...
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
Comme un vote pour un candidat. Si la majorité est le vote blanc, c'est qu'aucun candidat ne présente de projet adapté aux besoins de la population. Notre système favorise le vote dit ""utile"". Ainsi, un président arrive au pouvoir en croyant avec remporté la majorité alors que son socle électoral initial, celui qui est convaincu par le projet politique, est beaucoup plus faire (22-25%). Il est important de forcer l'émergence d'un projet de société qui rassemble véritablement une majorité. C'et ce qui donne de la légitimité à l'action politique. Maintenant, avec le système Suisse (élection de 7 élus et pas un unique élu, le vote blanc perdrait de sa raison d'être et le projet finale serait beaucoup plus démocratique que dans le système de la 5ème république.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
La démocratie participative telle qu'elle est organisée est une mascarade. Il ne faut pas consulter les citoyens en leur laissant croire que leur avis va compter mais réellement mettre en place, sur les sujets complexes, des réflexions structurées (avec des méthodes professionnelles pas les pratiques approximatives mises en place dans ce grand débat) impliquant toutes les parties prenantes. Les citoyens et aussi les autres acteurs, chacun disposant de son intelligence de la situation. Les lois doivent être coélaborées avec un maximum de sensibilités différentes et pas seulement des instances représentatives (type syndicats par exemple)
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non
Si oui, comment ?
Le RIP n'est pas une réponse. Si une loi est mauvaise, ce n'est pas en la soumettant au vote qu'elle devient bonne. Il faut travailler en amont et co-élaborer cette loi avec le plus grand nombre de sensibilité et des méthodes de management de l'intelligence collective. Il faut cependant, en amont, mettre en place un processus démocratique qui permet d'identifier et de mettre en exergue des sujets de fond que les citoyens (ou autres parties prenantes) souhaitent traiter (la boite à réflexion d'Olivier Zara par exemple).
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Des instances de contrôles et surtout des indicateurs d'efficacité d'une politique publique. Dans une entreprise, quand on fait un choix stratégique, on défini des indicateurs pour pouvoir évaluer l'efficacité de cette stratégie. Pourquoi pas au regard d'une politique publique ?
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Ces instances doivent servir de catalyseurs des intelligences de toutes les forces vives. Plus s'occuper de donner le cap et de mettre en place les processus et moins s'occuper du contenu. Ces instances devraient être des ""managers"" au sens ""ressource"" du système social du pays.
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
Revoir en profondeur leur mission pour en faire des organes de mise en mouvement de toutes les parties prenantes.
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