En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
La personne à qui je fais le plus confiance pour me représenter, étrangement, c'est moi. Par principe, puisqu'un représentant élu me représente autant que mon voisin avec qui je ne suis pas d'accord, il trahira forcément l'un d'entre nous. La démocratie directe reste le meilleur moyen d'éviter la perte de pouvoir qu'implique l'élection de représentants. (qui bien souvent se pensent avant tout comme des dirigeants, mais c'est un autre débat)
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Non
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Se poser systématiquement la question de savoir si la décision à prendre relève de l'urgence, auquel cas un représentant est pertinent en terme d'efficacité, ou si la question peut être soumise à un débat et une décision publique.
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose
Pourquoi ?
Les représentant sont élus afin d'accomplir une fonction. Et c'est une fonction suffisamment importante pour que les citoyens acceptent de leur attribuer leur poids démocratique. Dans ce contexte, les citoyens attendent en retour une implication pleine et entière du représentant dans cette fonction, pas qu'il chasse deux lièvres à la fois. Le représentant est au service des citoyens qui le rétribuent en retour, dans la logique démocratique, le peuple est l'employeur et le représentant est l'employé. Aucun employeur ne trouverait normal que son employé décide de façon unilatérale qu'il peut prendre une partie de son temps de travail pour aller bosser pour un autre patron.
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Éviter l'usage de représentants et favoriser la démocratie directe à chaque fois qu'elle est possible.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui
Si oui, lesquels ?
Si j'avais envie d'être sarcastique, je suggérerais volontiers de commencer par ceux qui s'abstiennent de siéger dans les assemblées où ils ont été élus pour siéger. (Cf notion de représentant employés par le peuple)
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Mettre en place un scrutin démocratique de type Condorcet, de façon à ce que les citoyens ne se retrouvent plus dans la position absurde d'aller voter à un second tour pour des candidats qu'ils n'apprécient ni l'un ni l'autre et permettre de ne pas biaiser les élections avec des ""calculs"" électoraux. Il s'agit d'un mode de scrutin où chaque citoyen classe les candidats et où les votes sont donc pondérés. Il peut y avoir autant de candidats de la mouvance que vous apprécier sans qu'ils entrent en concurrences et risquent de diluer votre vote au profit d'un candidat unique du la mouvance que vous détester. Vous êtes ainsi libre d'exprimer pleinement et entièrement votre gout électoral sans craindre que votre vote favorise ce que vous ne désirez pas. Ainsi les gens recommenceraient à voter par envie et pour un projet que par peur et pour éviter le pire.
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
Si on reste dans le système de scrutin actuel, définir un taux de vote blanc qui annule les élections en cours et rend de facto tous les candidats en lice imprésentables à l'élection suivante. Hop, du balais , de nouvelles têtes, de nouvelles idées ! Si on passe à un scrutin de Condorcet, la prise en compte du vote blanc me semble moins pertinente.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Chaque année, travailler sur un débat national autour d'une question de droit sur laquelle les citoyens seront amené à légiférer par référendum. Un vote par an, après un an de réflexion, afin que le peuple exprime son avis de façon directe et réfléchie.
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non
Si oui, comment ?
Je préférerais de loin que les candidats à l'élection présidentielle (élus sur un scrutin de Condorcet), annoncent dans leur programme, les sujet sur lesquels ils souhaiteraient que le peuple légifère par référendum (cf question précédente). De cette façon on évitera les effets de lobbys dont on sait à quel point ils parasitent la démocratie en imposant dans le débat les questions qui n'intéressent que des groupuscules d'influenceurs.
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
De la même façon que l'état sait très bien contacter chaque citoyen pour lui demander combien il gagne afin de savoir combien on peut lui prélever, l'état devrait pouvoir, dans le même courrier, envoyer un rapport d'activité pour expliquer comment il a dépensé cet argent. Et il en va de même pour les impôts locaux et les dépenses locales. Le fait que ces données soient ""consultables"" et non pas adressées aux citoyens est assez lourd de sens sur le cas qu'on fait de l'avis des citoyens sur ces dépenses.
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
J'aurais déjà tendance à souhaiter un rôle d'exemplarité dans la tenu et la dignité des débats. Pour ce que je vois de ce qu'il se passe lors des séances de l'assemblée nationale, il semble difficile d'exiger quelque chose de pointu tant que des choses aussi fondamentales que ça ne sont pas acquises. Pour commencer par représenter efficacement les citoyens, il me semble donc important de commencer par les représenter dignement.
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
Je proposerais bien qu'en cas de manquement à la dignité de l'institution (insulte, comportement qui mériterait une sanction hors impunité...) L'institution puisse soumettre la légitimité d'un représentant à la validation des citoyens qui l'ont élus. (Impunité vis à vis de la loi, oui. Droit de représenter ses citoyens de façon qui ne leur convient pas, non). En résumé et pour faire clair : lorsqu'un élu d'une assemblé (représentant donc une population) se comporte de façon indigne demander à cette population si elle lui conserve sa confiance ou si elle veut en changer. Il suffirait que 80% (par exemple) de l'assemblée vote une motion de défiance afin que l'élu qui manque à la dignité de sa fonction soit invité à rendre des comptes aux personnes qu'il représente. Les élus n'auront pas ainsi une carte blanche pour faire n'importe quoi et devront rendre des comptes à l'autorité supérieure des citoyens qui les ont mis en place.
Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Le principe de laïcité c'est que l'état ne s'occupe pas de religion, mais qu'il s'occupe de la loi et qu'elle soit la même pour tous. Il y a ce qui est interdit, ce qui est obligatoire, c'est ce que définit l'état. Entre les deux se loge la liberté et la religion. Cette répartition, c'est la laïcité.
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Peut-être en commençant à enseigner aux enfants des choses aussi fondamentales que certains principes de réflexion de philosophie morale AVANT l'âge où l'école n'est plus obligatoire.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Donner l'impression aux citoyen que leur voix a encore un sens => scrutin de Condorcet, débat nationaux de longue durée suivi d'un référendum.
Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Dans une démocratie, il est pertinent que les citoyens disent à l'état comment il doit être. Je suis moins convaincu de la pertinence de la démarche contraire.
Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Même réponse que précédemment. Encore que... je mettrais peut être en avant la valeur d'exemplarité des représentant puisqu'ils définissent de facto une représentation de la population. Ils définissent donc un condensé de citoyen, et donc un concentré de civisme. Cf comportement des élus lors des représentations nationales et de tous les actes de leurs mandats.
Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Comment faire pour que les citoyens suppléent d'eux même à la baisse des services publics ? Ils pourraient... nettoyer à la place des service de voirie, réparer les bâtiments à la place des employés municipaux, soigner à la place des hôpitaux, nourrir les miséreux à la place de l'état, s'organiser en milices à la place de la police... Soyons sérieux. En dehors du cadre associatif, l'investissement des citoyens relève de l'initiative personnelle et de la liberté (c'est à dire précisément le champs d'action qui n'est pas celui de l'état). Ensuite pour ce qui relève des obligations et interdictions, ils utilisent leur pouvoir démocratique pour décider (actuellement de façon indirecte via des représentant) de la loi. L'état n'a pas à intervenir sur ce que devraient être les citoyens ! C'est se donner un rôle de dirigeant et non plus de représentant que de penser le contraire. (et c'est ce qu'implique cette question)
Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Soit ces incivilités s'inscrivent dans le cadre de ce que la loi interdit ou oblige, soit ce n'est pas le cas. Si c'est le cas, appliquer la loi. Si ce n'est pas le cas, accorder à ces manquement la même tolérance dont nous avons bénéficier lorsque nous étions plus jeunes et que nous en avons probablement commises quelques unes.
Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
cf réponse précédente
Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
cf réponse précédente
Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Discrimination Homme-femme, de toute évidence.
Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Repenser en profondeur une foule de choses qui semblent allez de soi et qu'on ne remet pas en question par habitude et paresse intellectuelle. Un exemple tout simple : chez vous, avez vous des toilettes séparées pour homme et femme ? Pourtant dès que vous sortez, le monde public vous impose cette ségrégation, au point même qu'elle finit par sembler rassurante. Vous êtes vous déjà VRAIMENT demandé pourquoi il en était ainsi et s'il était possible de faire autrement ? Et pourtant si vous aviez devant les yeux des toilettes pour blancs et des toilettes pour noirs, vous seriez choqués. Des exemples de ce genre il y en a une foule, et ils sont tellement présents, tellement habituels, qu'on finit par ne plus les voir.
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Non
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
La migration est un vote avec les pieds : les gens vont là où les lois et les institutions sont bonnes. D'un certain point de vue, la migration c'est un acte de démocratie : ""Voilà le type de pays où j'ai envie de vivre"". Ensuite, il serait même possible de créer des institution de type française à visée internationale : Une caisse d'assurance maladie internationale où n'importe qui pourrait cotiser à hauteur de son salaire et bénéficier d'une protection proportionnelle en cas de maladie. Une caisse internationale en cas de chômage..... Pouvoir bénéficier d'un système de protection sociale sans avoir à quitter tout ce qu'on possède pour espérer l'obtenir... (sans parler de la quantité d'emplois administratifs que ce genre d'institution pourrait créer localement en France) Si votre objectif est d'éviter que des migrants viennent chercher ici ce qui s'y trouve, le moyen le plus simple reste encore d'exporter cette denrée. Et si cette denrée est un système... un système ça ne pèse rien, ça s'exporte sans frais. Et les flux monétaires qui passeraient par la France.... (je laisse nos économistes savourer l'idée) Quant aux personnes qui fuient la guerre ou d'autres persécutions, il me semble impensable de ne pas le accueillir (ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, ceux qui viennent chercher ce que le hasard de la naissance m'a donné sont les bienvenues autant que le premier bébé venu : les deux sont une personne de plus à profiter du système dont je profite et dont je fais partie)
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Non : en matière d'humanité, les bilans comptables sont des monstruosités ! On ne gère pas le destin des gens en fonction de chiffre prédéfinis. On ne ferme pas les portes des hôpitaux chaque jours une fois qu'on a accueilli 100 personnes aux urgences. On ne cesse pas de prendre les plaintes au commissariat parce qu'on en a déjà reçu 50. On n'arrête pas d'essayer d’éteindre un feu de forêt parce qu'on y a déjà passé dix jours et que ça brûle encore. Les logiques comptables ne doivent pas décider de certaines choses. Les situations d'urgence doivent y échapper, et les demandes d'asiles doivent être étudiées comme des demandes d'urgence.
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Si l'immigration pose un souci en terme de logistique (c'est à dire en terme de quantité de personne sur le territoire), favoriser l'expatriation est peut-être une idée. Si l'immigration pose un souci d'intolérance à l'immigration, se dire qu'on pourrait avoir honte de soi est peut-être une idée.
Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
De la même façon que les quotas de migration, je ne suis pas convaincu qu'il soit pertinent d'établir un parcours d'intégration prédéfini. Du coup, privilégier un accompagnement personnalisé semblerait plus efficace (et éventuellement créateur d'emplois et de citoyeneté : doublement créateur si cela permet au migrants de devenir à leur tour acteur de notre système citoyen)
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