En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Le référendum. Son usage excessif risque d’installer la dictature de la majorité. Il peut instaurer une forme d’oppression de la minorité. Il répond souvent à côté de la question en cristallisant l’opposition à une personne ou sous le coup de l’émotion. Il est trop soumis aux fluctuations de l’opinion publique. A tout le moins, il faudrait soumettre ses résultats à deux conditions : la proportion de votants (au minimum 70%) et la proportion de oui (au moins 60%). Ou encore, condition plus difficile à satisfaire, que le oui représente plus de la moitié des inscrits. Le référendum d’initiative citoyenne devrait s’inscrire dans ce cadre. Il ne devrait être qu’une phase de préparation au travail parlementaire : son débouché serait une proposition de loi. La démocratie représentative est préférable car elle permet de prendre en compte la diversité des opinions ; elle est moins versatile ; elle garantit mieux les droits de l’opposition et des minorités. Pour renforcer la démocratie représentative, il ne faut pas réduire le nombre de députés et il faut bannir la proportionnelle : les députés doivent en effet garder une relation aussi directe que possible avec leurs mandants. En contrepoint, il faut instaurer une obligation de compte-rendu de mandat avec un site Internet dédié et si possible des réunions publiques ; le compte-rendu doit préciser les sujets traités par l’élu, les personnes rencontrées et rendre ainsi transparente l’action des lobbys. Il faut également que les députés soient irréprochables sur le plan financier : les dépenses de mandat doivent être justifiées à l’euro près. Les parlementaires doivent travailler sous l’œil attentif des citoyens. C’est indispensable pour restaurer la confiance. Le cumul des mandats est à proscrire : le député doit être engagé à temps plein dans sa mission. De plus, le cumul concentre le pouvoir alors qu’il faut le démultiplier et le partager ; il faut viser un plus grand nombre de personnes en charge de responsabilités. Avoir un Sénat réduit à 300, élu à la proportionnelle sur liste nationale et renouvelé par tiers tous les trois ans avec un seul mandat de neuf ans possible. On aurait donc deux assemblées représentant deux types d’approches : • L’Assemblée Nationale élue au scrutin majoritaire par circonscription ; elle représenterait la diversité des territoires. • Le Sénat, reflétant au plus près l’opinion nationale grâce à la proportionnelle intégrale. La prééminence de l’Assemblée dans le vote des lois demeurerait. Seule l’amélioration de la démocratie représentative peut permettre de sortir de la défiance actuelle.
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