Intégralité de la contribution intitulée "Des permanences électorales pour les députés et des ateliers législatifs pour les citoyens"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 27 février 2019 à Paris 5e Arrondissement .

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Les parlementaires, et en priorité ceux de votre majorité parlementaire, doivent tenir des permanences électorales permettant un échange direct avec les citoyens. Ils doivent également animer des ateliers législatifs citoyens comme l’ont proposé à la Fondation Jean Jaurès Loïc Blondiaux, Colette Capdevielle, Dominique Raimbourg, Cécile Untermaier. Comme l’a pratiqué avec succès cette dernière lors de la précédente mandature de l’Assemblée nationale, « l’idée a été d’examiner en amont des projet de loi avant qu’ils ne soient votés, dans le cadre d’un atelier où l’on travaille sur le texte, avec des citoyens et/ou des professionnels. L’important est de travailler en amont, de sorte que cet atelier soit bien un atelier de fabrication de la loi, que l’on puisse ensemble constater des insuffisances et, en tant que député, avec ce mandat représentatif, faire valoir des amendements que j’avais appelé des « amendements citoyens » qui reprenaient ces interrogations », pour associer les citoyens au processus de fabrication de la loi, expérimenter en confrontant des propositions d’amélioration aux opinions des intéressés et surtout faire œuvre de pédagogie car « organiser ce mouvement pendulaire entre l’Assemblée nationale et la circonscription », c’est « mettre en réflexion le rôle d’un député dans les institutions de la République ». Ce processus n’est pas évident à mener à bien car à un moment, il faut « faire admettre aux citoyens qu’au final les élus auront le dernier mot et pourront ne pas traduire leur volonté » comme l’analyse Loïc Blondiaux : c’est un apprentissage de la déception qui doit se faire. La représentation et la participation ne s’excluent pas : « la participation n’est pas un jeu à somme nulle. La participation rend démocratique la représentation. Pour que le processus de représentation soit véritablement démocratique, il faut des preuves de légitimité. Et là nous sommes dans un cas de ce type. Le rôle du citoyen ne peut pas s’arrêter au moment de l’élection. Il est en position d’être consulté, il peut interpeller, quand il le souhaite et pas seulement quand les élus le souhaitent. Formaliser ces moments oblige le représentant à se justifier auprès des représentés ». La démocratie participative n’est pas non plus spontanée. Elle doit s’apprendre. Sinon, si on laisse les choses se faire, si la démocratie représentative ne les organise pas, ce sont les citoyens les mieux armés qui s’empareront de ce pouvoir de prise de parole et ce seront les groupes constitués qui ont toutes chances d’occuper la position d’interpellation et de demande. La démocratie participative institue donc la démocratie représentative comme force de médiation entre le citoyen et le politique afin de garantir que sa prise de parole est authentique et n’est pas dévoyée par les mécanismes de contournement des minorités agissantes ou des lobbies.


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