En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Le Président de la République. Elu au suffrage universel direct, incarne la France dans sa dimension historique et internationale, véritable ""chef"" de la politique intérieure et extérieure.
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Non
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Ouverture de la classe politique (société civile, diversité des parcours) Exemplarité des élus (arrêt des passe-droits) Augmenter la participation active des citoyens (pérenniser le principe du grand débat sous une forme simplifiée) Développer l'enseignement civique, le sens de l'intérêt général et la responsabilisation, sur tout le parcours scolaire.
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose
Pourquoi ?
L'emploi du temps d'un parlementaire consciencieux est déjà très chargé. Cumuler une autre activité publique chronophage serait contre productif pour l'intérêt général.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui
Si oui, lesquels ?
Les collectivités territoriales comptent trop d'échelons représentatifs. Il faudrait réfléchir à la fusion des Conseils départementaux et des Conseils régionaux par exemple ou à la suppression pure et simple d'une de ces eux assemblées.
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
La désaffection des citoyens pour les urnes repose sur trois points : le développement de l'individualisme depuis les années quatre-vingts, la baisse de confiance envers les représentants politiques, le sentiment diffus que le vote ""ne sert pas à grand chose"" et qu'il remet toujours les mêmes ""castes"" en place. Afin de contrecarrer cette baisse de civisme, il faut que le ""monde politique"" redonne confiance. Pour cela, il faut ""renouveler certaines têtes"", faire cesser les passe droits, les ""privilèges"", donner l'exemple de l'intégrité et du sens de l'intérêt général.
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
Comptabiliser le vote blanc parmi les suffrages exprimés
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Il faudrait pérenniser le principe du ""grand débat"", maintenir ce dispositif de consultation, quitte à le recentrer sur des questions simples (ouvertes surtout), afin d'en faciliter l'exploitation régulière. Accroître la formation civique des écoliers.
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Réfléchir à la mise en place d'un système ""à la Scandinave"" qui permet une consultation facile et rapide par tout citoyen des dépenses publiques (y compris les dépenses de fonctionnement du Gouvernement et des élus).
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
maintenir le statu quo
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
peut-être réfléchir à la prise en compte de candidatures spontanées pour le Conseil économique, social et environnemental ? Tout citoyen devait pouvoir déposer une candidature sans ""parrainage"".
Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Ne pas créer de nouvelle loi ""usine à gaz"". L'arsenal juridique existant suffit à faire respecter le principe de laïcité. L'appliquer sans complexe et sans peur, au risque de déplaire à quelques fondamentalistes, prompts à ""faire du bruit"" mais minoritaires. Et toujours et encore : l'éducation dès l'école maternelle
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Accentuer l'enseignement de l'instruction civique et de l'Histoire dès l'école primaire. Faciliter des ""conférences"" (dans et hors du système scolaire) pour dispenser l'enseignement de notre histoire contemporaine et des principes fondateurs de la République Française (faire appel à des intervenants bénévoles).
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Pérenniser le principe du ""débat national"" quitte à en simplifier les modalités pour plus d'efficience.
Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Le respect d'autrui, des femmes, des différences, de l'autorité légitime, du pays, la tolérance, le sens de l'intérêt général.
Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Encourager l'éducation civique à tous les échelons du parcours scolaire. Permettre une plus grande participation des citoyens au débat public, par le biais d'un outil numérique notamment, mais aussi par des ateliers locaux constructifs et réguliers, ouverts à tous (pas seulement aux élus, cadres de la fonction publique, militants politiques, représentants associatifs, chefs d'entreprises, francs maçons, etc).
Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Ne pas attribuer de ""médailles"" ni de ""récompenses"" pour encourager l'engagement citoyen. La perspective de telles avantages nuirait au désintéressement et à la sincérité des démarches civiques. En revanche, permettre à des citoyens intègres et choisis (en fonction de leurs compétences, pas de leurs ""réseaux"") de participer à des réflexions opérationnelles aux côtés des décideurs publics (préfets, services décentralisés de l'Etat, etc).
Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Les comportements agressifs sur fond d'intolérance (misogynie surtout) et l'expression arrogante de la territorialité (zones de non-droit, comportement volontairement sans gène sur le domaine public).
Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
D'abord appeler les choses par leur nom. Le terme d'incivilité n'a pas d'assise juridique. Il doit être utilisé avec parcimonie et ne pas empiéter sur le champ du pénal. Un comportement est autorisé ou interdit par la loi (c'est alors une infraction). Utiliser un euphémisme encourage indirectement les ""incivilités"". Pour les comportements affichés d'intolérance (injures racistes, sexistes, antisémites, etc), appliquer des sanctions (adaptées et pédagogiques pour les faits les moins graves, exemplaires pour les autres). Et bien sûr l'éducation civique à l'école.
Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Commencer à réfléchir à ses propres comportements (""faire le ménage devant sa porte""). Dénoncer (et non pas faire de la délation) les ""incivilités"" (ou infractions) majeures et répétées, afin de faciliter la réponse des pouvoirs publics par une remontée d'information pertinente.
Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
la misogynie, le mépris en milieu éducatif envers les meilleurs élèves.
Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Appliquer la loi. Sanctionner (sanctions ""intelligentes"" et éducatives pour les faits les moins graves, sanctions coercitives pour les autres). Développer l'éducation civique, le tronc commun républicain, le sens du respect, dès le plus jeune âge (système éducatif). Encourager le sens du respect et des ""valeurs saines"" par le sport. Ne pas hésiter à sanctionner les comportements racistes et injurieux perpétrés dans un contexte sportif (y compris pour les dirigeants de clubs).
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui
Si oui, lesquelles ?
D'une façon générale, il est nécessaire d'associer un projet de vie, un projet d'insertion professionnelle et sociale, à tout bénéficiaire valide, d'une allocation. Privilégier ainsi le travail, la dignité humaine, la cohésion nationale par une responsabilisation des individus, même les plus en difficulté.
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Il faut d'urgence développer une politique européenne d'accompagnement de l'immigration. Sur ce point, la France doit être à la pointe du combat. Il y va de notre équilibre intérieur (montée des populismes, nécessité d'un contrôle de l'immigration), de notre image (apparaître comme un pays d'avant-garde et sûr de lui) et de notre vocation humaniste (pays des Droits de l'Homme).
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
non
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
La France, fidèle à sa tradition de pays d'accueil, d' humanisme et de grandeur, doit être le fer de lance de l'accompagnement migratoire. Pour cela, elle doit encourager une politique européenne cohérente d'accueil et de soutien à l'intégration (suivi des migrants dans leur parcours d'intégration). Si notre pays ne ""cogère"" pas ce phénomène de vagues migratoires qui va aller en s'accroissant, il sera vite dépassé par les événements, pour ne pas dire submergé. Parallèlement, la France doit sans complexe (et avec l'appui affiché de ses partenaires européens) accompagner le développement économique de l'Afrique afin d'inciter les ressortissants candidats à l'exil ""économique"" à rester sur place.
Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Prioriser les demandes d'asile relatives aux risques pour l'intégrité physique des personnes (issues de pays en guerre) Sur notre sol national, limiter l'effet ""ghetto"" en facilitant la dispersion géographique des immigrés (y compris en zone rurale). Seul un brassage vertueux permettra une intégration plus rapide et limitera les risques d'un communautarisme dangereux pour l'équilibre social.
Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Maintenir les acquis de la constitution de 1958 (et 1962). L'instauration d'une sixième République ne semble pas opportune actuellement. Un régime parlementaire ne serait pas adapté à la mentalité française, qui fonctionne autour d'un rapport fort entre le peuple et l'exécutif. Trop de pouvoirs aux députés et sénateurs neutraliserait le fonctionnement des institutions (à l'image de la IVème République).
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