Intégralité de la contribution intitulée "En transition vers la démocratie (directe), améliorer la représentativité"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 9 février 2019 à Montigny-le-Bretonneux .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Les personnes concernées par un sujet sont généralement les mieux placées pour en juger. Avant de se poser des questions sur la mise en place de la représentativité, il faut se poser des questions sur le choix de la représentation. Mais supposons pour répondre à cette question que la démocratie (au sens propre du terme) ne soit pas envisageable pour des raisons d'échelle. Pour accepter d'être représenté, il faut que le représentant comprenne le citoyen qu'il représente et porte *sa* voix. Ceci, indépendamment des convictions personnelles du représentant. Ceci n'est actuellement pas le cas, notamment pour les raisons suivantes : - Les représentants exposent *leurs* opinions personnelles et nous devons ensuite choisir selon leurs opinions alors qu'il serait plus logique que les représentant exposent leur ouverture d'esprit (contrairement à leur force de conviction actuelle), leur méthode d'interrogation et de prise en compte des avis des citoyens qu'ils représentent, leur motivation à servir les autres, leur absence d'intérêt personnel pour les sujets abordés ou leur carrière - Il n'est pas possible d'élire une personne pour certains sujets, et une autre pour d'autres sujets. Or, les représentants actuels justifient la totalité de leur opinions par le fait d'avoir été sélectionnés. - Une représentant élu se considère donc intégralement légitime s'il obtient seulement une majorité de sa circonscription. Les citoyens qui ne l'ont pas élu sont alors totalement non-représentés. - Les représentants sont regroupés en partis, partis qui ont chacun un chef dont l'objectif est d'unifier les opinions. Le parti étant bien plus proche et facile de consultation que les représentés, c'est finalement le parti qui en devient représenté dans les faits, plus les citoyens. - Les représentants sont répartis par zones géographiques alors que la variété des situations qu'on trouve dans une zone géographique est certainement du même ordre de grandeur que la variété qu'on trouve à l'échelle nationale. Voir ma réponse à la question ""Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?"" pour plus de détail. Donc finalement, ma réponse à la question est que je ne peux avoir confiance en *aucun représentant tel que défini actuellement*. Par exemple, parmi les députés actuels, je pourrais avoir confiance en certains d'entre eux que je juge ouverts d'esprit et raisonnables, mais je n'en ai aucune envers celui de ma propre circonscription qui ne me correspond en rien.

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Par rapport à ma réponse à la question précédente, je pense que toutes les associations jugées comme suffisamment représentatives (nombre de membres ?) pourraient avoir une voix.

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Les représentants sont répartis par zones géographiques (circonscriptions). Si ce type de répartition a du sens pour un chef de zone géographique plus ou moins indépendante dans laquelle il a une certaine liberté d'action (maire, préfet...), ce type de répartition ne me semble pas avoir de sens sur le sujet de la représentativité par les députés. En effet, qu'y a-t-il de si différent entre un tourneur-fraiseur du nord ou de l'ouest du pays ? Entre un instituteur de Toulouse et un instituteur de Lyon ? Entre une femme de Limoge et une femme de Rouen ? Entre un étranger vivant à Grenoble et un étranger vivant à Paris ? Certes, des différences existent mais n'y en a-t-il pas infiniment plus entre les différentes origines, les différents genres, les différentes classes sociales, les différents ages, les différentes catégories professionnelles, etc... ? Et finalement, les souhaits et problèmes à l'intérieur de chacun de ces types de catégories ne sont-ils pas plus similaires entre eux que ce qu'on peut trouver à l'intérieur d'une circonscription ? Il me semble donc que baser la représentation sur ce type de catégories aboutirait à une bien meilleure qualité de représentation et de confiance envers les représentants. D'autant que les effets de leurs votes ne sont pas locaux, mais nationaux.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
Une personne, quelle qu'elle soit, ne dispose que d'une certaine quantité de temps pour accomplir sa mission. Accumuler plusieurs missions, chacune nécessitant un temps-plein, ne fait que dégrader la qualité du travail. Je pourrais toutefois être pour un cumul de mandats si chacun d'entre eux ne constituait qu'une mission à temps partiel, et rémunérée à hauteur du temps passé.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
La politique n'est selon moi pas une opinion, mais un outil à considérer comme tel uniquement. C'est-à-dire que l'enjeu ne serait pas de chercher à représenter des ""sensibilités politiques"" (communément réduites à cinq catégories d'un extrême à l'autre), mais à permettre la représentation de toutes les combinaisons possibles d'opinions et de chercher à trouver l'équilibre favorisant au mieux le bien commun.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Il ne me semble pas nécessaire de se mettre comme objectif d'inciter les citoyens à voter. Encore moins de les y obliger comme j'ai pu le lire ici. En effet, je crois dans le respect des décisions de chacun, et l'abstention me semble être un droit aussi fondamental que celui de voter. Je crois également que pousser une personne à voter ne ferait finalement qu'ajouter un vote non-éclairé ou désintéressé dans l'urne. Par contre, améliorer la représentativité par un système qui ne réduit pas les votes pour les candidats ""perdants"" à des votes inutiles ferait automatiquement participer un plus grand nombre de citoyens. C'est donc l'utilité du vote qu'il faut à mon avis viser à améliorer, la participation suivra.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
L'abstention montre un désintérêt. Le vote blanc montre un refus des propositions. Je crois que les deux devraient être pris en compte d'une certaine manière. Concernant le vote blanc, il indique le rejet des candidats proposés. La seule solution me semble alors la poursuite du processus électif. On pourrait alors ne jamais arriver à sélectionner un candidat. Mais ceci signifiant qu'aucun n'est acceptable, veut-on vraiment terminer l'élection sur un de ces choix inacceptables comme ce serait le cas aujourd'hui ? Je crois qu'il faut au contraire persévérer jusqu'à accord des citoyens, avec par exemple de nouvelles propositions de candidats (auquel cas il faut absolument faciliter l'accès à la candidature) ou en permettant aux candidats d'ajuster leurs propositions (ce qui obligerait les candidats à ne plus exposer leur opinion personnelle mais à montrer qu'ils sont capables de remonter la voix de ceux qui les élisent).

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Les élus pourraient rédiger des documents de synthèse reprenant les arguments principaux de chaque sujet. Si tous les représentants y participent, la plupart des arguments (pour ou contre) s'y trouverons. De la même façon, les élus pourraient travailler à définir les questions et leur formulation qu'ils souhaitent soumettre aux français. Ce document pourrait finalement être soumis aux français qui prendraient connaissance de tous les arguments et répondraient aux questions.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Ne plus participer au dîner annuel au CRIF. Y voir les politiques les plus importants y faire des discours ne présente aucune neutralité religieuse.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Respecter, écouter, et prendre en compte dans les faits les demandes des citoyens. Pour qu'un groupe adhère à un choix, il faut le faire participer. Et pour qu'il participe, il faut qu'il y voit son intérêt.


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