Intégralité de la contribution intitulée "Une société plus humaine et plus responsable"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 7 février 2019 à Port-Saint-Père .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
En mon maire, car je le connais et que je peux le rencontrer assez facilement en cas de besoin. Et pour lui, cette fonction n'est pas une sinécure. Il n'a pas d'avantages et de bénéfices hors de proportion avec les charges qu'il assume, bien au contraire. Ce n'est sans doute pas vrai pour les maires des grandes villes.

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Les associations de secours aux plus démunis en France, à ce qu'on appelle le quart-monde, sous condition que ces associations montrent qu'elles ont plus de 10000 adhérents ou donateurs et qu'elles rémunèrent moins de 5% de postes permanents.

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Préliminaire : Pour comprendre le divorce, il suffit de voir, lors des diffusions des séances de questions au gouvernement ou dans les reportages des JT, le comportement des députés en pleine Assemblée Nationale : ils s'invectivent, se coupent la parole, tiennent des propos outranciers, font preuve d'une mauvaise foi sans la moindre vergogne, etc. C'est dans une évolution des pratiques de l'Assemblée, dans un règlement plus strict sur le déroulement des débats, qu'on trouveras la réponse la plus sûre. Réponse à la question : Tout d'abord diminuer le nombre de ces élus. Ensuite, supprimer totalement les réserves parlementaires si ce n'est déjà fait (?). Imposer leur présence respectueuse lors de toutes les séances de questions au gouvernement. Supprimer les avantages dans les transports, hormis un A/R par semaine entre leur circonscription et Paris. Pour le reste, établir une gestion de leurs frais professionnels comme cela se fait dans toute profession, publique ou privée. Réduire leur rémunération et l'établir en fonction de leur situation professionnelle (un fonctionnaire retrouvera son poste à l'issue de son mandat, un employé du privé pas forcément). Leur imposer une participation active à au moins une commission parlementaire. En une expression, réduire les droits et clarifier les devoirs.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
D'une façon générale, cela réduit le nombre de professionnels de la politique cumulant surtout les rémunérations et avantages, mais ne pouvant pas réellement exercées les fonctions qu'ils prétendent. Une exception très importante : les maires de commune de moins de 15 000 habitants, qui pourront ainsi ancrer le débat parlementaire dans l'exercice d'une mission de terrain bien concrète.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
En tout cas, pas de proportionnelle, qui ouvrirait la porte aux extrêmes, à des réputés non reliés à une circonscription, et à une assemblée ingouvernable.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
Les deux, mais surtout le sénat (sans réduire les missions et le poids de celui-ci, néanmoins).

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
D'abord, en mettant au point le vote par internet. Ensuite, et plus difficile, il faut redonner un sens à la politique. Il faut une politique moins populiste, plus pédagogique. Il faut mettre plus en valeur les votes qui rassemblent la majorité et une partie de l'opposition. A défaut, il faut mieux mettre en valeur les contributions positives des partis de l'opposition dans les commissions pour montrer que la politique ne se réduit pas à une confrontation aveugle entre majorité et opposition.

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
En les comptant dans les pourcentages publiés à la suite de chaque élection et consultation, de sorte que seule la somme des pourcentages incluant celui du vote blanc soit égale à 100%. En revanche, cela ne doit pas changer la conséquence de l'élection ou de la consultation.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
On sait combien il est difficile de rédiger la question d'un référendum. Un référendum d'initiative populaire peut être une solution, à condition qu'ils répondent à des critères précis : proposition par une association représentative (au moins tant d'adhérents...), question rédigée avec l'aide d'un conseil technique reconnu, validation par le Conseil Constitutionnel, ne visant pas une personne spécifique, même indirectement, ni à remettre en cause une lois établis par le Parlement, etc.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui

Si oui, comment ?
En baissant un peu les critères.

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
En informant mieux les citoyens sur l'usage des fonds publics, tant par l'Etat que par les collectivités. Cela permettra à ceux-là de sanctionner de façon plus pertinente ces élus lors des élections suivantes. A cette fin, il faudrait donner plus de publicité aux avis de la cour des comptes nationale et des cours des comptes régionales, et que ces avis soient présentés de façon plus accessible.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
L'Assemblée Nationale doit conserver un ancrage territorial : un député, une circonscription. Il est possible que le Sénat ne soit plus nécessaire pour représenter les collectivités locales, car les élus se sont organisés en associations qui savent se faire entendre. On peut conserver une seconde chambre ayant une fonction de groupe des sages et des conseillers, mais il faudrait alors fusionner le Sénat et le CESE.

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
En réduisant le nombre de députés, et en fusionnant le Sénat et le CESE, quitte à donner un autre modes de désignation des parlementaires de cette nouvelle structure.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Enseigner systématiquement ce qu'elle est et sa raison d'être à l'école primaire, et peut-être encore au collège. Il faut expliquer ses avantages fondamentaux pour le vivre-ensemble dans une société multiculturelle et surtout, multiconfessionnelle. Il faut un enseignement de qualité qui, surtout, évite de voir dans la laïcité une nouvelle religion.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Par l'enseignement. Cela doit aussi être l'objectif n° 1 du service civique.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Le grand débat me parait être un bon exemple pour favoriser l'engagement du plus grand nombre. Mais cela va dépendre de sa traduction dans les faits.

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Hormis l'instruction civique, c'est d'abord aux parents d'éduquer leurs enfants : la politesse, le respect des autres (et d'abord d'eux-mêmes, leurs parents). Que faire quand eux-mêmes n'y croit pas, ou sont débordés ? Il faut peut-être rétablir la police de proximité, ou relocaliser les commissariats et les gendarmeries dans les zones sensibles, avec un effectif suffisamment nombreux jour et nuit. En échange, il faut fermer les commissariats dans les zones tranquilles.

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Il n'y a pas de réponse globale ou générale à cette question. C'est l'affaire de chacun dans son contexte.

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
L'engagement citoyen est affaire personnelle. Il ne doit pas être valorisé, il ne doit pas être marchandé.

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Le manque de respect envers autrui, l'impolitesse au quotidien, la dégradation volontaire et gratuite des équipes collectifs et la fraude dans les transports publics.

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Maintenir la pression en rendant de plus en plus difficile les fraudes. Mais aussi davantage responsabiliser les parents des jeunes enfants et pré-ados. Après cet âge, on sait que l'éducation a ses limites.

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Il faudrait que chacun ait le cran de réagir à chacune de ces incivilités, mais n'a-t-on pas déjà franchi un seuil ?

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Il faudrait que les ""meneurs"" de notre société, les artistes, les sportifs, les prescripteurs sur les réseaux sociaux, intègrent et assument mieux leur responsabilité d'exemple pour la jeunesse. Quand on les voit tous partir à l'étranger pour payer moins d'impôts, on peut se dire qu'ils ne sont pas sensibilisés à ce rôle d'exemple.

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Les allocations familiales doivent être conditionnées au comportement observé des enfants et pré-ados de la famille (à définir les modalités pour que ces conditions ne pénalisent pas ces jeunes enfants). L'allocation chômage doit être remplacée systématiquement par un salaire de formation. Toute personne n'ayant pas d'emploi doit suivre une formation rémunérée mais obligatoire - et utile à la société -, avec les mêmes exigences qu'un emploi (horaire, présence obligatoire).

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
La France doit continuer à accueillir les migrants pour raison de sécurité, ceux qui sont en danger dans leur propre pays (droit d'asile). Elle doit aussi accueillir un certain nombre de migrants économiques pour conforter sa démographie et par solidarité. Cependant, tout enfant de moins de 18 ans qui arrive seul en France doit être accueilli dignement, même si in fine, il peut être reconduit dans son pays sous certaines conditions.

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Oui, mais il convient de fixer les règles de priorisation des candidatures. En particulier, l'état économique du pays d'origine, la capacité à s'intégrer dans notre société, dans notre économie,

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Il faut une politique de l'intégration forte : formation à notre langue si nécessaire, à nos valeurs essentielles (comme la laïcité), formation à notre système administratif, etc. Il faut un engagement de l'Etat, des collectivités et des entreprises.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
La formation avec prise en charge financière durant une certaine période pour stabiliser ces migrants durant leur formation.

Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Une bonne intégration passe aussi par une répartition plus régulière des migrants au sein de la population. Il faut éviter les concentrations de migrants dans des banlieues qui vont rapidement et immanquablement devenir ""défavorisée"", bien que cette tentation de la part des migrants eux-mêmes soit compréhensible pour leur atténuer le choc culturel. Mais comment réaliser cela de façon humaniste ?


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