Intégralité de la contribution intitulée "Quelle est la validité démocratique de cette consultation ?"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 6 février 2019 à Nanterre .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
La démocratie représentative n'est pas l'alpha et l'oméga de la démocratie. Il y a aussi la démocratie exercée directement par le peuple par le moyen référendaire. Postuler que la vie démocratique passe d'abord par la représentation

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Non

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Instaurer le référendum révocatoire à mi mandat pour que l'élu rende compte de son action. Si il tient à son mandat, il fera les efforts nécessaires pour exprimer les demandes de ses mandants et/ou acquérir de nouveaux soutiens en cours de mandat.

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose

Pourquoi ?
Quoi qu'on dise, rien n'empèche un élu d'aller sur le terrain. S'il est coupé du terrain c'est qu'il fait mal son travail et le référendum révocatoire sera là pour le lui signifier.

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Une représentation proportionnelle pour 70% des députés et une répartition des 30% restant entre les deux partis arrivés en premier avec 20% pour le premier et 10% pour le second

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Non

Si oui, lesquels ?
Hors députés et sénateurs, c'est quoi les élus, ceux des collectivités locales ? Et pourquoi voudriez-vous en réduire le nombre. Vous trouvez que trop de citoyens participent à la vie publique ? Par contre il faudrait en élire plus. Trop de collectivités ont des assemblées non élues directement.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Vote obligatoire

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
si plus de 50% de vote blanc, obligation de revoter avec interdiction aux postulants de l'élection invalidée de se représenter.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Référendum d'initiative populaire (ou d'origine parlementaire quand 50% de parlementaires le demandent)

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Je ne sais pas

Si oui, comment ?
Référendum d'initiative citoyenne d'un coté, référendum d'initiative parlementaire de l'autre. Mais les deux doivent être possible. C'est quoi cette manière de poser la question ? On n'a pas le droit d'émettre une demande de référendum d'initiative citoyenne ? Belle manière d'illustrer votre capacité, Mr Macron, à agir de manière démocratique...

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Référendum d'initiative citoyenne, par exemple sur la suppression de l'ISF. Supprimer un impot c'est supprimer une ressource de l'état. Les citoyens doivent pouvoir se prononcer sur les dépenses mais aussi sur les ressources.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
C'est l'oral de l'ENA ou quoi ce questionnaire ? Vraiment on a clairement l'impression en lisant vos question que c'est de l'enfumage total. Seule une minorité sociologique, la bourgeoisie, sera motivée pour s'exprimer sur le sujet et partant de celà vous faites en sorte par cette consultation de trouver les moyens de poursuivre votre politique au bénéfice exclusif de celle-ci. Chapeau !

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
Le Senat pourrait être transformé en une chambre de citoyens tirés au sort parmi les élus locaux en respectant les proportions électorales entre les partis qui s'exprimeront lors des élections législatives. Il serait renouvelé par tiers tous les ans.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Séparation complète des Eglises et de l'Etat. Monopôle de l'enseignement pour l'Etat laic.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Montrer l'exemple dans l'égalité de traitement que l'Etat doit adopter envers tous ses citoyens.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Permettre aux citoyens de prendre eux-même les décision qui les concernent par le biais du référendum d'initiative citoyenne.

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Discrimination sanitaire. Les populations pauvres sont contraintes d'adopter une nourriture industrielle malsaine qui crée des problèmes sanitaires important parmi lesquels l'obésité. Sachant l'importance de l'image qu'on donne de soi dans les relations sociales à tous niveaux, cette assignation à la malbouffe est intolérable.

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Non

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
La question la plus dure à laquelle nous allons devoir faire face va être celle que la globalisation fait naître : avant la barque terre pouvait tanguer, le chargement et l’équipage n’en avaient cure et celui-ci continuait de souquer sans se poser de question. Aujourd’hui la barque terre ressemble à un canot pneumatique surchargé dont les coutures menacent de lâcher. Le danger de couler est potentiellement de voir les flotteurs se dégonfler mais aussi de voir l’équipage paniquer et, se déplaçant brusquement, de précipiter le chavirage. Les climaticiens nous expliquent que des migrations climatiques sont inéluctables, qu’elles concerneront les pays du sud et qu’elles sont inéluctables. Non, on ne dit pas qu’elles sont inéluctables, on dit qu’elles seront les conséquences du changement climatiques si celui-ci intervient et que par conséquent il ne faut pas qu’il intervienne… mais comme par ailleurs il est acquis qu’il interviendra, elles interviendront. Aujourd’hui elles se passent sans sortir de leur espace continental. L’essentiel des africains migrent au sein de l’espace continental africain, des asiatiques au sein de l’espace asiatiques et les sud-américains au sein de l’espace sud-américain. Les prémisses de la guerre que les pays riches vont faire aux migrants qui veulent sortir de leur espace continental sont là. L’Europe préfère voir les corps couler au fond de la méditerranée et ne pas ouvrir ses frontières. Et plus la crise s’aggravera plus ces tendances vont s’accentuer.
Renverser la situation est quasi insurmontable. Les migrations sont des facteurs déstabilisants puissants et elles subvertissent l’idée même de démocratie : que devient le démos dans un pays en proie aux migrations de masse ? Les crises politiques, les tyrannies, les oppressions et les guerres ethnico-nationalistes accentuent encore les conséquences catastrophiques de ces migrations.

Dans ce contexte, les craintes que l’on qualifie de complotistes, émises entre-autre par des « gilets jaunes » concernant le Pacte de Marrakech sont bien sur, littéralement (en se référant au texte même ) dénuées de sens et ignorantes de ce qu’il dit littéralement mais elles s’appuient sur une compréhension floue de cette situation qui verra, un jour, les peuples se mettre en mouvement et qui demanderait une analyse sans concession. Les discours lénifiants leurs semblent suspects. Alors que le discours savant annonce la catastrophe le discours de la classe politique dominante ne prend pas en charge ses conséquences, il reste dans un déni bien hypocrite car il sait bien que l’assumer réellement serait très cruel. Par contre il agit et, dans ses actes, alors force est de constater que toute espèce de générosité disparait. On a vu la belle solidarité européenne (et par conséquent française) à l’œuvre lors de la crise migratoire en Grèce ou en Italie.

Un plan Marshall en direction des pays du sud est-il possible ? Difficile à imaginer en Afrique, ce continent qui est notre vis-à-vis. Les régime kleptocrates qu’on a laissé prospérer sont aujourd’hui bien installés (il n’y a qu’à voir le Congo actuellement) et l’hypothèque coloniale pèse de tout son poids. Difficile à imaginer quand on voit l’absence de soutien vers la Tunisie qui pourtant aurait du être la tête de pont européenne vers le Maghreb. Les perspectives démographiques ne s’inversent pas. Le taux de fécondité au Nigeria est plus élevé aujourd’hui qu’il ne l’était il y a 15 ans et la population de ce pays pourrait atteindre le milliard d’habitants en 2100 et la population totale de l’Afrique subsaharienne augmenter de 400 % d’ici 70 ans (sans que cette augmentation soit stoppée à cette date https://population.un.org/wpp/Graphs/Probabilistic/POP/TOT/ ). L’impact du réchauffement climatique sera majeur sur l’Afrique : » À l’heure actuelle, quelques 240 millions d’Africains souffrent déjà de la faim. D’ici 2050, il suffira d’une augmentation de 1,2 à 1,9 degré Celsius environ pour accroître d’entre 25 et 95% le nombre d’Africains sous-alimentés (+ 25% en Afrique centrale, + 50% en Afrique de l’Est, + 85% en Afrique australe et + 95% en Afrique de l’Ouest). » https://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/%C3%A9dition-sp%C3%A9ciale-agriculture-2014/l%E2%80%99afrique-face-au-changement-climatique. Quelles peuvent-être les conséquences de ces phénomènes ?

En Asie ? La grande inconnue c’est l’Inde et son pendant musulman, le Pakistan (la Chine étant elle en régression démographique). La bombe P est là-bas pleine de puissance encore et ce sont de plus des pays extrêmement sensibles climatiquement parlant. Un dérèglement de la mousson et ce sont l’ensemble des potentialités agricoles qui seront affectées. Ces deux pays sont à la fois proches et lointains de l’Europe d’un coté, de la Chine de l’autre. L’Himalaya , des déserts et des gouvernements autoritaires (Turquie et Russie) nous en séparent d’un coté, de l’autre ce sont l’Himalaya, des déserts et des pays autoritaires (Birmanie) qui font tampon. Quelle sera leur attitude en cas de forte pression migratoire ?

Coté Américain, l’isthme latino-américain est très étroit et le contrôle de l’état charnière qu’est le Panama par les Etats-Unis assurent une relative étanchéité. La croissance démographiques étant bien moindre, ça devrait être plus tranquille là-bas. Les conséquences économiques du changement climatique seront considérables mais sans doute plus pour son impact sur le poumon global que constitue la forêt équatoriale que sur l’économie agricole du continent.

En rapprochant ce tableau démographique des perspectives climatiques l’avenir peut-il être fait d’autre chose que de guerres, de désastres, famines, destruction catastrophiques de l’environnement naturel, pollutions généralisées.


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