Intégralité de la contribution intitulée "Humilité, implication et respect"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 25 janvier 2019 à Versailles .

En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Dans les territoires ruraux, le maire est l'interlocuteur le plus proche des citoyens, c'est normal et je le comprends. Pour moi, qui habite une grande ville, je ne sens représentée par personne! Aujourd'hui, les citoyens connaissent leur Maire, mais pas leur député, ni leur sénateur, ni leur conseiller départemental, ni leur conseiller régional!

En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui

Si oui, à quel type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
En particulier les associations caritatives qui sont les seules côtoyer les exclus de la société.
A mes yeux, les syndicats doivent d'abord se remettre en cause et évoluer pour être des représentants adaptés.

Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Que les élus soient humains et surtout humbles. Leur condescendance et leur mépris les ont amenés là où ils sont aujourd'hui. C'est également la raison pour laquelle les Français ne votent plus pour les partis politiques.
Chaque élu, chaque ministre devrait chaque année faire une maraude, passer une nuit au 115, visiter un centre d'hébergement pour SDF ou pour femmes battues, un EHPAD, un ESAT ou un CAT, etc.
Les élus devraient constamment méditer les paroles de Socrate : "Je sais que je ne sais rien".

Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une mauvaise chose

Pourquoi ?
Cette loi a été faite à l'envers! Pour conserver un lien entre les territoires et l'Etat, il fallait limiter à deux mandats maire/député ou maire/sénateur ou maire/conseiller régional ou maire/conseiller départemental en conservant uniquement le salaire le plus élevé des deux mandats. En revanche, il fallait interdire les autres mandats ou responsabilités liées à ces mandats (président du syndicat des eaux, présidence d'interco, etc.)

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
La Ve République a ses avantages et ses défauts. A mes yeux, son principal avantage est de nous donner une majorité stable, contrairement à la IVe République avec ses élections à la proportionnelle qui engendraient des changements continuels de majorité et donc de gouvernement.

Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui

Si oui, lesquels ?
1. Les conseillers régionaux : les Français ne sont pas attachés à des régions qui n'ont pas de signification historique. Les 13 régions actuelles sont factices d'un point de vue historiques et les Français ne voient pas ce qu'elles leur apportent. En revanche, ils tiennent à leur département;
2. les élus communautaires ou les élus municipaux : soit l'interco est développée et efficace à conditions que les querelles d'égo entre certains maires cessent et dans ce cas les élus municipaux n'ont plus lieu d'être, soit la strate de l'interco est supprimée et ses élus avec.
3. les conseillers départementaux : avec la dernière réforme, ils sont plus nombreux qu'avant... c'est incompréhensible.

Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Je ne comprends pas cette question!

Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui

Si oui, de quelle manière ?
En le comptabilisant à part des votes nuls et en le faisant apparaître à chaque échelon (national, régional, départemental, intercommunal, communal).
Il serait également bon de voir apparaître dans les médias lors de chaque élection, le nombre d'inscrits, le nombre de votants, le nombre d'exprimé, etc.

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Le référendum instauré par la Ve République est l'outil démocratique par excellence. Il pourrait être mieux utilisé localement pour des projets régionaux, départementaux, intercommunaux ou communaux, comme ce fut le cas pour l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non

Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Je pense que les outils existent, mais ne sont pas optimisés. La Cour des Comptes et ses Cours régionales, nos contrôleurs de gestion, devraient avoir un pouvoir de sanction si l'Etat, les collectivités, les agences ne mettent pas en place les mesures indispensables au redressement financier nécessaire.

Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Les Sénateurs étant désignés par les élus locaux, ils en sont donc les représentants.
Quant au CESE, j'aimerai en comprendre le rôle et l'intérêt, car c'est une des grandes énigmes de la République!

Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui

Si oui, comment ?
A mes yeux, le Sénat n'a pas assez de pouvoir, d'autant plus que son président est techniquement, selon la Constitution, le "Vice-président" français... Pour moi, c'est le Sénat, représentant des territoires, qui devrait avoir le dernier mot concernant les lois qui sont ensuite appliquées dans les territoires et non l'Assemblée nationale.

Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
L'acceptation de la laïcité passe par l'Education nationale et par des cours des religions (catholique, protestante, juive, musulmane). J'ai toujours été scolarisé dans des écoles catholiques privées sous contrat d'Etat. A partir du Collège, nous avions des cours des religions, ce qui nous permettait de voir nos points en commun et non nos différences. A noter que dans mes écoles toutes les religions étaient acceptées et j'ai grandi avec des camarades de confession juive, musulmane ou protestante autant que catholique.

Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Là encore, l'Education nationale doit jouer son rôle et particulièrement les professeurs d'Histoire. Comment comprendre la République française, sans connaître les fondements de l'Histoire de France? Comment comprendre la Ve République, sans comprendre la IVe, le gouvernement de Vichy, la IIIe, le second Empire, etc.?

Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Engager les collégiens, lycéens et salariés d'entreprise dans des actions de collectes (alimentaires ou vêtements), de distribution de colis, d'animation pour les personnes âgées avec les associations caritatives locales.
Former au Collège dès la 4e aux gestes de premiers secours avec un renouvellement tous les ans jusqu'à la Terminale, comme cela se fait aux Etats-Unis.
Faciliter le lien intergénérationnel entre nos anciens et les plus jeunes. Cela se fait parfois entre les crèches et les maisons de retraite, mais il faudrait le développer aussi au Primaire et au Collège avec des spectacles montés par les enfants pour les anciens et un partage de goûter.
Inciter les salariés des entreprises à être "Bénévole d'un jour" pour des missions spécifiques au sein des associations caritatives, lorsque celles-ci ont besoin d'aide pour des travaux divers (peintures, rangement, tri, installation d'outils informatiques, etc.)
Favoriser les liens entre les associations caritatives et les entreprises implantées localement qui pourraient leur fournir des équipements (automobiles, informatiques, électricités, etc.) et récompenser ces entreprises qui les aident, comme cela se fait pour la grande distribution qui leur donne leurs invendus.
Rendre obligatoire dans les entreprises les initiations des salariés au massage cardiaque et à l'utilisation du défibrillateur.
A ce sujet, les élus, ministres, le Premier ministre et le Président de la République devraient aussi montrer l'exemple en se formant aux gestes de premiers secours avec un renouvellement tous les ans. L'exemple doit venir d'en haut.

Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Voir réponse ci-dessus.

Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Voir réponse ci-dessus.

Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Pour les citoyens qui sont bénévoles dans les associations, le gouvernement a mis en place le CEC (compte engagement citoyen) afin d'acquérir des droits à la formation. Ceci est déjà un grand pas dans la bonne direction.
Est-ce qu'un système équivalent pourrait être mis en place pour ses salariés "Bénévole d'un jour", c-a-d Xheures de bénévolat = X€ ajouté au CPF du salarié.

Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
L'indifférence, le non-respect des autres. Je suis toujours effarée de voir que je suis la seule, dans un bus bondé, à céder ma place à une personne âgée ou handicapée ou à une femme enceinte.

Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Dans le cadre du Service Civique, les engagés pourraient mener des campagnes de sensibilisation.

Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Cela passe par l'éducation en général et l'Education nationale notamment qui pourrait mener des actions dès le primaire à ce sujet.

Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Les regards qui se détournent face à un SDF ou une personne handicapée, les personnes âgées bousculées, etc.

Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Le respect, l'attention envers l'autre s'apprend dès le plus jeune âge. Les enfants reproduisent les comportements de leurs parents qui n'enseignent plus les principes de base de la civilité : "Bonjour, "Au revoir" et "Merci"

Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
En imposant à ces bénéficiaires d'aider des associations caritatives quand celles-ci en ont besoin.

Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Mettre en place des critères selon les compétences professionnels des candidats à l'immigration.
Pour les migrants déjà présents et faisant preuve de volonté réelle d'insertion professionnelle et sociale, leur assurer un accompagnement leur facilitant l'obtention d'un titre de séjour leur permettant de travailler en France, notamment pour les secteurs de la restauration et de l'hôtellerie.
Etre vigilant aux conditions du rapprochement familial.
Imposer aux services sociaux une meilleure coopération avec les associations caritatives en particulier lorsque celles-ci constatent des incivilités envers leurs bénévoles de la part de migrants orientés par ces mêmes services.

En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Oui.

Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Accueillir n'est pas la difficulté principale. Notre pays s'est construit avec différentes vagues d'immigration selon les époques. Toutefois, le(s) candidat(s) à l'immigration doit/doivent prouver leur envie d'intégration et l'Etat doit mettre en place des règles à respecter pour tous.
En effet, en tant que bénévole dans une association caritative, je remarque que parmi les migrants que nous accueillons, nous en côtoyons qui souhaitent s'intégrer et le prouve, mais ce n'est pas la majorité. D'autres, et ils ne s'en cachent pas, ne respectent pas le pays qui les accueille et nous font remarquer que nous sommes là pour les servir et qu'ils profiteront, voir abuseront, au maximum de ce que nous leur offrons ou de ce que l'Etat leur offrira.
C'est la raison pour laquelle il serait nécessaire que les services sociaux (CCAS, DDASS) travaillent plus et mieux en synergie avec les associations.

Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
S'inspirer de ce qui est fait au Québec ou ailleurs. Mettre en place des règles, cela ne veut pas dire que nous ne respectons pas celui ou celle que nous accueillons, mais que nous ferons tout pour celui ou celle qui les respecte.


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