En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Ça dépend où dans la société... Au parlement, je peux me sentir mieux représenté par certains députés d'autres circonscriptions, pour qui je n'ai donc pas voté mais dont je suis politiquement proche, que par le ou la députée de ma circonscription si il ou elle est éloigné de mes idées. Pareil à d'autres niveaux, avec d'autres élus...
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Changer le mode de scrutin. supprimer le scrutin majoritaire à deux tour, tous les experts sont d'accord pour dire que c'est un des pire (avec le scrutin majoritaire à un seul tour...) Pour élire un seul candidat, comme à l'élection présidentielle, le remplacer par le vote par approbation, ou si on souhaite plus de nuance, par le vote par note. Voir à ce sujet les travaux du GATE-LSE : https://www.gate.cnrs.fr/spip.php?article580 et le site de l'association Vote de Valeur, dont je suis membre : http://votedevaleur.org
Pour l'élection d'une assemblée, un premier tout uninominal, par circonscription, suivi d'un tirage au sort des candidats, avec une probabilité d'être élu fonction du score du premier tour : ainsi, au niveau national on approche la proportionnalité, sans passer par les inconvénients des scrutins de listes. (On peut même gérer le degré de proportionnalité en décidant que si un candidat passe les 50% des vois au premier tour, il est élu, et que le tirage au sort ne concerne que les circonscriptions où aucun candidat n'a atteint la barre des 50%). Pour plus de détails : https://www.drmaciver.com/2013/09/towards-a-more-perfect-democracy/
À défaut, pour l'élection d'une assemblée, le vote par approbation ou par note serait aussi un excellent choix.
(Le vote par approbation ou le vote par note, mais surtout pas le jugement majoritaire : c'est une usine à gaz, conçue pour éviter le faux problème des votes dits « stratégiques » qui seraient insincères — alors que contrairement au cas d'un jury, la question de la sincérité pour une élection ne se pose pas : les électeurs votent selon leur préférences, pas selon des critères d'évaluations pré-établi qui permettraient de mesurer la « vraie » valeur des candidats. Et pour éviter ce faux problème, le jugement majoritaire utilise la médiane, une valeur non-monotone qui introduit de nombreux effets indésirables (par exemple, on peut faire perdre un candidat en le plaçant en tête sur son bulletin) et n'aboutit finalement qu'à renforcer le comportement, pourtant légitime, qu'elle souhaite éviter. Pour plus d'info, voir : https://rangevoting.org/MedianVrange.html )
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose
Pourquoi ?
Ça fait d'autant plus d'élus, donc d'autant plus de personnes impliquées dans la vie politique. Une bonne chose, donc.
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Changer le mode de scrutin, comme proposé ci-dessus, et notamment utiliser le vote par approbation ou le vote par note à l'élection présidentielle.
Un autre avantage de ces modes de scrutin est qu'ils produisent une représentation beaucoup plus fidèle du paysage politique. Avec notre mode de scrutin actuel, un candidat rejeté par l'immense majorité des électeurs peut dépasser des candidats beaucoup plus consensuels, comme on l'a vu en 2002 et en 2017, notamment, avec la présence des candidats du Front national au second tour — ou en 2007 et 2012, avec l'élimination du candidat centriste.
Je renvoie à nouveau aux travaux du GATE-LSE : https://www.gate.cnrs.fr/spip.php?article580 et au site de l'association Vote de Valeur : http://votedevaleur.org
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Non
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Un mode de scrutin plus représentatif, où chaque voix compte, où on n'a pas besoin de voter « utile » ou contre ses meilleurs intérêts pour éviter le pire, serait encore la meilleure méthode pour redonner aux gens le goût de voter.
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
Le vote par approbation et le vote par note prennent naturellement en compte le vote blanc.
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Oui
Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Ces dernières années l'État a gravement attaqué les principes de laïcité en l'imposant aux citoyens et aux usagers des institutions, alors qu'il ne concerne en réalité que les institutions elles-mêmes. Il est urgent de revenir sur la loi d'interdiction des signes religieux à l'école, qui apparaît à raison comme une tentative, à peine voilée si j'ose dire, de s'en prendre aux musulmans.
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
Il faudrait déjà que ces valeurs soient respectées au sommet de l'État. Le président n'a rien à faire d'un titre de chanoine, par exemple.
Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
L'écologie, surtout dans notre vie collective. À titre individuel les citoyens en font déjà beaucoup, c'est avant tout aux institutions de se mobiliser.
Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Les plus pénibles sont celles commises par les représentants du pouvoir. Les « casse-toi pov' con », les « sans-dents », les « ceux qui ne sont rien ».
Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Arrêter d'en commettre, ce serait un bon début.
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Non
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Ouvrir les frontières. Quand on a le choix entre ouvrir les frontières et laisser les gens crever, on ouvre les frontières. Vu la situation actuelle, une politique migratoire sensible impose d'agir également sur les causes des migrations. Un ancien président de la république avait parlé d'immigration choisie et d'immigration subie, mais dans son discours, choisie ou subie par la France : il faudrait surtout que l'immigration soit un choix pour les migrants eux-mêmes, et non une tentative désespérée d'échapper à la guerre, la famine ou la misère.
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Commençons déjà par remplir nos obligations d'asile voulez-vous ?
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Ouvrir les frontières. Quand on a le choix entre ouvrir les frontières et laisser les gens crever, on ouvre les frontières.
Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Je vous ai parlé du vote par approbation et du vote par note ?
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