Intégralité de la contribution intitulée "Vote alternatif (par classement) pour les élections présidentielles et législatives"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Démocratie et citoyenneté le 22 janvier 2019 à France .

Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Mettre en place le vote alternatif optionnel pour les élections présidentielles et législatives (scrutin à tour unique par classement avec report automatique des suffrages de candidats éliminés).

« Le principe même du scrutin uninominal à deux tours incite les électeurs à voter stratégiquement ou utile : autrement dit, à voter pour un candidat (le plus conforme à leurs idées) qui cumule le plus de chances de passer le second tour, et donc de remporter l’élection. De ce fait, le résultat du scrutin uninominal à deux tours est hautement « manipulable » puisque ce système ne tient finalement pas compte des voix en faveur des « petits » candidats et qu’il encourage les électeurs à désigner par leur choix électoral un candidat qui n’est pas forcément leur favori. » [1]
Le vote dit alternatif ou préférentiel est utilisé notamment en Australie, Irlande et dans certains États aux États-Unis.

Le principe du vote alternatif est le suivant :
« Chaque électeur classe tout (forme absolue) ou partie (forme optionnelle) des candidats par ordre de préférence. On compte les voix des candidats premiers de liste. Si un candidat obtient la majorité absolue des voix, il est élu. Sinon, on supprime le candidat qui a recueilli le moins de voix et on barre son nom dans tous les bulletins des électeurs ; le rang des candidats placés après le candidat éliminé est ainsi modifié. De nouveau, on compte les voix des candidats premiers de liste. On répète l’opération jusqu’à obtention d’une majorité absolue, ce qui arrive inévitablement (dans le pire des cas, lorsqu’il ne reste plus que deux candidats en compétition). » [2] .
Ce procédé permet à l’électeur d’éviter les considérations stratégiques et d’exprimer uniquement ses convictions en ordonnant les candidats, sans risque de « gaspiller » son vote de premier tour comme c'est le cas actuellement.

[1] Antoinette Baujard, Herrade Igersheim. Expérimentation du vote par note et du vote par approbation lors de l’élection présidentielle française du 22 avril 2007. Rapport public du Centre d’Analyse Stratégique. 2007. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00337290 .

[2] Jorge Gonzalez Suitt, Axel Guyon, Thibault Hennion, Rida Laraki, Xavier Starkloff, et al. Vers un système de vote plus juste ? 2014. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01061100 .

[3] Louis Massicote, Les Systèmes électoraux dans les pays démocratiques. L’Actualité économique, Revue d’analyse économique, vol. 93, nos 1-2, mars-juin 2017 http://expertise.hec.ca/actualiteeconomique/wp-content/uploads/2018/05/93_1_2_2017_02_Massicotte_23_45.pdf


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