Que pensez-vous de l'organisation de l'Etat et des administrations en France ? De quelle manière cette organisation devrait-elle évoluer ?
Par rapport aux pays semblables à la France nous dépensons plus dans la plupart des fonctions de l'état pour un résultat inférieur. Toutes les questions ci-dessous ne sont pas pour améliorer cette constatation mais pour organiser très légèrement différemment les fonctions de l'état en restant dans les règles actuelles. Ce n'est pas la voie à suivre selon moi si on veut faire des économies et dégager des ressources pour aller plus loin. En fait une entreprise normale dans cette situation d'échec ferait un bench mark des meilleures performances mondiales de ses ""concurrents"" pour effectuer les changements fondamentaux qui lui permettraient de retrouver le leadership. Cela passe par la remise en cause des dirigeants (je ne parle pas des politiques seulement mais surtout des dirigeants des services publiques) tous issus d'une même école qui forment selon la règle qui a toujours été appliquée depuis 40 ans, sans grands succès, sans la remettre en cause (L'ENA est particulièrement visée incapable de produire des élites capables de réaliser cette organisation plus efficiente des fonctions de l'état). Aucune entreprise ou état étranger ne fonctionne avec ce système unique de pensée issu de la formation de ses dirigeants. Si les résultats actuelles sont si mauvais, c'est que l'école est mauvaise. Nous ne manquons pas de très bonnes écoles pour former des cadres dirigeants qui pourraient se substituer aux recrutements actuels selon les règles actuelles de recrutement dans la fonction publique (voir la liste des grandes écoles techniques et commerciales). Il faut également s'imposer de décider d'une action que quand le coût de celle-ci est compensé par une réduction au moins équivalente d'une autre action qui doit être décidée dans le même temps. Cela conduit à décider des actions que lorsque le business plan des actions décidées est positif pour les finances de l'état, en arrêtant de considérer l'augmentation de la dette dans les décisions comme seule source de financement : nous avons passé le seuil où cette façon de procéder n'est plus acceptable. Le résultat de cette discussion budgétaire devrait figurer dans la loi, le décret qui est produit et accessible aux citoyens. Une vérification périodique (par la Cour des Comptes par exemple) des résultats de ces actions est impérative. Le citoyen pourrait alors mieux mesurer l'exactitude des prévisions faites et du bien fondé de ces actions et prendre ses dispositions. Il faut aussi considérer le moyen long terme dans les actions décidées : l'obsolescence des technologies nouvelles est très courte (vidéo, informatique nous ont appris à être prudent dans les investissement à réaliser). Par exemple, vouloir couvrir la France d'éoliennes avec des quantités incroyables de béton, fibre de carbone, batteries etc (qui produisent peut être plus de CO² et autres effets néfastes que ce que l'éolienne ne permettra de réduire), qui n'ont pas une durée de vie bien supérieure à 20 ans (voir le parc américain en en ruine : pas beau à voir), qu'il faudra démanteler (qui doit payer la dépose de l'éolienne mais aussi du bloc de béton au pied de celle-ci : est-ce que nous allons retrouver une nouvelle ligne dans nos factures d'électricité pour ce coût ou laisser le champs d'éoliennes en ruine pourrir avec le temps ? Il est donc clair que les décisions d'investissement à grande échelle doivent être prises avec business plan étendu sur la durée de vie de l'investissement permettant d'étayer que la décision est une bonne décision vérifiable a posteriori par les vérifications (cour des comptes). Ces données détaillées et précises doivent être consultables lors de la décision puis au cours des vérifications ultérieures. La non prise en compte du rapport de l'Ademe sur les voitures électriques avant de les promouvoir à grand renfort de subventions alors que le bilan CO² est très discutable en est une autre illustration. Je parie que les prises électriques et tout ce qui tourne autour cette fantaisie passagère n'ont pas été étudiés et va conduire à investir N fois sur toute la surface du pays chaque fois que la norme des prises ou des batteries... va changer (voir la connectique des téléviseurs et ordinateur) : où est l'étude complète de cet engouement sur le cycle complet de fabrication des ces véhicules et de leur recyclage ? J'aimerais bien le consulter pour me rassurer. Je crains que nous ne soyons devant un nouveau désastre orchestré par des décideurs qui ne mesurent pas les effets de leur décision mais qui s'appuient uniquement sur la tendance, le sondage avec questions bidons, l'avis d'un tas de gens complètement incompétents sur le sujet concerné et omettent de constituer le dossier étayé techniquement et financièrement qui permettrait de justifier la décision. C'est ma contribution au Grand Débat : cela m'a pris 20 minutes pour la rédiger, j'espère qu'elle vous fera vous poser quelles questions sur le fonctionnement de l'état dans une situation pitoyable. Je ne voudrais pas avoir encore plus honte de mon pays dans les années à venir.
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