Selon vous, l'Etat doit-il aujourd'hui transférer de nouvelles missions aux collectivités territoriales ?
Non
Estimez-vous avoir accès aux services publics dont vous avez besoin ?
Oui
Quels sont les services publics qui doivent le plus évoluer selon vous ?
L'école et la justice
Y a-t-il d'autres points sur l'organisation de l'Etat et des services publics sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Le traitement de la délinquance est à la fois toxique et contre productif. Lorsqu'un acte asocial est commis, la sanction appliquée est basée sur une vengeance sociale : celui qui a fait souffrir doit souffrir à son tour. Les bases idéologiques de ce raisonnement sont très profondément ancrées dans le subconscient collectif... avec le résultat que l'on voit : les ""archi multi récidivistes"" sont légion, et les terroristes les plus tristement connus avaient tous des casiers judiciaires épais. Je rêve d'un système dans lequel l'enfermement n'est pas destiné à ""punir"", mais à protéger et à rééduquer. Protéger les citoyens ... et les délinquants d'eux-mêmes Rééduquer ceux dont les carences éducatives nuisent à tous. La liberté se définissant par ses limites, il est évident que les individus en carence de limites sonten souffrance. Pourtant une immense partie de nos concitoyens considère l'enfermement, la confrontation à des limites strictes, comme une malveillance. Nourrir celui qui a faim est admis Opposer une limite à celui qui en manque devrait donc être considéré comme logique... et bienveillant ! Les peines d'emprisonnement ne devraient pas être prévues ""a maxima"", mais ""a minima"". Annoncer 3 ans de prison à un individu qui n'en fera au mieux que 2, sans aucun effort, conduit à légitimer ses actions. Tel délit ""coûte"" tant d'années, il suffit de ""payer sa dette à la société"" pour que l'acte soit finalement implicitement reconnu comme ""social"". Je propose un système dans lequel les peines prononcées sont plus légères : un an, deux ans... mais ""a minima"". C'est à dire que la remise de ""peine"" (le vocabulaire en cours évoque le talion !) est impossible. La sanction est incompressible. Mais, de plus, la libération doit fairel'objet d'un passage en commission, constituée des acteurs pénitentiaires : surveillants, directeurs, mais aussi éducateurs, psychologues voire psychiatres. Cette commission autoriserait alors la remise en liberté sous réserve du constat d'une amélioration du comportement en prison. Personne ne sort plus sans s'être amendé, sans avoir progressé. Autrement dit, pour un acte donnant lieu à une peine de un an, l'emprisonnement pourrait se prolonger quasiment indéfiniment, tant que le prisonnier ne met pas de bonne volonté à évoluer. Toujours dans le but de protéger la société, et non dans celui de faire souffrir davantage le délinquant. Dans notre système actuel, ceux qui sortent sont la plupart du temps pire qu'avant. Un prisonnier doit être privé de sa liberté, car, s'il reste dehors, ce sont tous les autres qui sont ""punis"". La sanction doit être promue et comprise dans ce sens. Cela implique des conditions de détention dignes, et un accompagnement éducatif construit. Pourquoi ne pas assujettir la libération à l'obtention d'un diplôme dont le niveau serait défini à la fois par la gravité des actes commis et par le niveau scolaire de départ du prisonnier. Vol avec violence ? 2 ans incompressibles et obligation de passer le bac, (ou une licence de sociologie, ou un cap de soudeur... ) Et, en cas de récidive, (pas seulement pour le même chef d'inculpation, mais pour toute commission d'un acte pénalement répréhensible), la sanction ne devrait pas être inférieure à la précédente. Le coût d'un tel système serait sans doute très important... Notre pays peine déjà à offrir des conditions dignes aux prisonniers... et un nombre suffisant de places. Pour commencer, à moindre coût, il suffirait de bannir la télévision ""libre"" des cellules, au profit d'un circuit interne dont les contenus seraient validés nationalement. Si le rôle de la prison n'est que de proposer la souffrance aux prisonniers, il faut la supprimer. Si son rôle est bien d'éviter la récidive tout en protégeant les citoyens, alors, la prison doit être éducative, et garantir l'enfermement de ceux qui renoncent à s'améliorer.
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