Y a-t-il d'autres points sur l'organisation de l'Etat et des services publics sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
- Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité ? La question me semble mal posée, pourquoi vouloir supprimer un service public ? Par contre, nous devons être clairs sur nos priorités, avoir une transparence sur l’affectation des impôts, et faire en sorte que les services publics existants fonctionnent mieux. Nos priorités en termes d’orientation des fonds publics doivent être réaffirmées. Pour cela, l’utilisation du référendum est un outil tout à fait appropriée. L’audit des commissions et administrations diverses devra poser la question de leur pérennité, de leur mode de fonctionnement, des niveaux de rémunération et des mécanismes de contrôle. Cet examen doit être porté par les parlementaires. - A l'inverse, voyez-vous des besoins nouveaux de services publics et comment les financer ? Il serait souhaitable de faire un bilan de la privatisation des autoroutes par exemple. Nous avons trop tendance à privatiser les bénéfices et à mutualiser les pertes. - Comment mieux organiser notre pacte social ? Quels objectifs définir en priorité ? Je crois que nous avons les politiques que nous méritons et que c’est au niveau de chacun que ça se passe. L’adage « be the change you want to see in the world » est très juste et appelle à la responsabilité de chacun. Les politiques et les élites, parce que ce sont eux qui dominent, doivent absolument montrer l’exemple : dans leurs comportements, dans leur rémunération, dans leurs frais professionnels, dans leur attention aux autres. Nous en sommes loin, les exemples sont très nombreux dans le public comme dans le privé. Or, ne nous trompons pas : la situation des dominants ne résulte pas d’une supériorité personnelle, d’une plus grande valeur, mais simplement ont été davantage épargnés par la vie, mieux guidés dans une société qui n’est pas in fine celle de l’égalité des chances. Cela nécessite que nous replacions l’exemplarité et l’éthique au centre de notre pacte social, que nous bannissions le clientélisme, et que nous renforcions nos règles et nos sanctions en cas de dérive. Une société apaisée, n’est pas une société qui cherche à contenter tout le monde, mais une société qui se donne une orientation et des priorités claires, qui met l’éthique, la responsabilité et la solidarité au cœur de son action.
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