Intégralité de la contribution intitulée "deremboursement des médicaments antiAlzheimer : une décision indigne qui témoigne d'un dysfonctionnement du système"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Organisation de l'état et des services publics le 13 mars 2019 à Paris 7e Arrondissement .

Y a-t-il d'autres points sur l'organisation de l'Etat et des services publics sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Je suis médecin neurologue responsable d’une consultation mémoire labellisée dans un hôpital parisien. En juin dernier, suivant l’avis de la commission de transparence de la Haute Autorité de Santé, le gouvernement a décidé de ne plus rembourser les médicaments indiqués dans le traitement symptomatique de la maladie d’Alzheimer (donepezil, rivastigmine, galantamine, memantine). Ces molécules sont les seules à ce jour pour lesquelles des études ont montré une différence entre le groupe de patients traités et non traités. La Ministre de la santé a suivi cet avis bien qu’il soit en contradiction avec les recommandations internationales et l’avis des sociétés savantes neurologiques et gériatriques auxquelles appartiennent les médecins pouvant prescrire ces médicaments. Cette décision a plongé dans le désarroi et la colère la grande majorité des médecins prenant en charge ces patients dans des consultations spécialisées ainsi que les Associations de patients. Elle fait l’objet d’un recours auprès du Conseil d’Etat. Aujourd’hui, des personnes vulnérables du fait d’une maladie pouvant altérer leurs capacités de jugement mais aussi de leur âge, doivent non seulement payer ces médicaments mais également être confrontées à des discours contradictoires puisque celui des Autorités de Santé contredit celui de leur médecin. Comment une telle décision a pu être prise, se basant sur les conclusions d’une commission (dont l’expertise sur ces pathologies est discutable) au mépris de l’avis des médecins spécialistes recevant quotidiennement ces patients ? Elle témoigne à mon sens d’un dysfonctionnement dans les processus décisionnels impliquant l'Etat et sur lequel je souhaitais attirer votre attention dans le cadre de ce grand débat national ou la parole nous est donnée. Dr Sarah Benisty


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