Intégralité de la contribution intitulée "Une école qui s'adapte à chaque enfant, pour éviter le gâchis de l'échec scolaire"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Organisation de l'état et des services publics le 10 mars 2019 à Saint-Cloud .

Selon vous, l'Etat doit-il aujourd'hui transférer de nouvelles missions aux collectivités territoriales ?
Non

Si oui, lesquelles ?
L'Etat doit mettre en place le cadre législatif pour que les habitants, rassemblés en entreprises, associations et syndicats, puissent subvenir à leurs propres besoins dans tous les domaines.

Connaissez-vous le "droit à l'erreur", c'est-à-dire le droit d'affirmer votre bonne foi lorsque vous faites un erreur dans vos déclarations ?
Oui

Si oui, avez-vous déjà utilisé ce droit à l'erreur ?
Oui

Si oui, à quelle occasion en avez-vous fait usage ?
Le paiement en retard de la taxe d'habitation (dans des circonstances particulières et compliquées qui empêchaient un paiement normal)

Faut-il revoir le fonctionnement et la formation de l'administration ?
Oui

Si vous avez été amené à chercher une formation, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :
J'ai cherché une formation en intelligence artificielle accessible par le DIF. Mais la seule formation de niveau correct dans la branche professionnelle de la métallurgie pour cette spécialité, est exactement le diplôme que j'ai eu il y a 20 ans (la technologie a beaucoup changé depuis). Cela me laisse avec un DIF inutilisable pour mon projet de formation.

Si vous avez été amené à demander un remboursement de soins de santé, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :
Ni la sécurité sociale (CPAM 92) ni la mutelle (IPECA) ne respectent le règlement européen UE 260-2012 qui oblige ces organismes à ne pas préciser l'Etat membre dans lequel le compte de paiement doit être situé, pour autant que ce compte soit accessible (c'est à dire situé dans un pays de la zone SEPA). En conséquence de quoi, je cotise à ces organismes d'assurance, ils assurent les tiers payants mais je ne peux pas obtenir le remboursement des sommes qu'ils me doivent au motif que ma banque n'est pas en France.

Y a-t-il d'autres points sur l'organisation de l'Etat et des services publics sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
L'intégration des enfants handicapés à l'école est une avancée remarquable. C'est à la fois le moyen de leur permettre de développer leur plein potentiel, et une expérience positive pour les autres enfants confrontés à une condition différente. Il faut néanmoins rester vigilants dans l'application: on ne décide pas par la loi ce que les gens pensent. Même si la loi existe, il est essentiel d'obtenir l'adhésion des personnels enseignants à ce projet. La loi n'est pas la fin de l'effort pour adapter l'école à tous les enfants. Ce n'est qu'un premier pas et il est essentiel que le Parlement continue de surveiller la mise en application, et continue de communiquer en direction des enseignants et des parents d'élèves. Ce n'est qu'un premier pas dans l'adaptation de l'école à tous les enfants. Si les enfants handicapés ont un droit légitime à développer leur plein potentiel à l'école, il ne faut pas oublier que tous les enfants ont ce droit. Or depuis des décennies le message est plutôt d'amener un grand nombre de jeunes à un niveau minimal. Ce que l'on a traduit par le slogan ""80% d'une classe d'âge au bac"", avec un bac multiforme dont le niveau moyen a indubitablement baissé. La marche en première année d'université est devenue particulièrement haute, en particulier pour les bacheliers professionnels, mais pas seulement. En créant des difficultés inutiles, la France se prive de nombreux talents. L'objectif des 80% était bon, mais il est temps à présent d'amener tous les enfants à leur plein potentiel. De tous temps, l'inégalité la plus forte est le lieu d'habitation. Le gouvernement socialiste a dénaturé les internats d'excellence en supprimant le critère d'excellence pour leur accès. Bien entendu sortir les bon élèves d'un mauvais collège n'améliore a priori pas les résultats de ce collège. Mais ce n'est pas si simple: lorsque le niveau d'enseignement est trop bas, les enfants s'ennuient, perdent tout intérêt pour l'école dans certains cas, peuvent vouloir abaisser leurs résultats scolaires pour éviter les persécutions par leurs pairs ou pour s'intégrer. Ces stratégies d'adaptation ne durent qu'un temps. L'inutilité de cet enseignement conduit environ la moitié de ces enfants au décrochage scolaire. Faute d'un enseignement adapté à leurs capacités un grand nombre d'enfants qui pourraient réussir leurs études, sortent du système éducatif sans aucun diplôme. C'est un gâchis. Au début du XXè siècle, Elie Cartan, dépisté par un inspecteur d'académie dans un village de montagne, est devenu boursier et l'éducation nationale a convaincu sa famille de le laisser aller au collège à Grenoble, puis au lycée à Paris où il a ensuite fait l'Ecole Normale Supérieure. En reconnaissant les différences géographiques de niveau d'enseignement, il est possible d'affecter des enfants dans des établissements où ils seront suffisamment challengés pour réussir, mais cela a un coût important (internats, bourses). Du CP à la Terminale, l'enseignement a été regroupé en cycles de trois ans. Permettre à davantage d'enfants de faire ces cycles en deux ans, notamment en favorisant des classes multi-niveaux à l'intérieur des cycles, serait une manière économique de stimuler ces enfants, et de retarder le moment où il faudra les changer d'établissement. La prise en compte systématique des parcours accélérés, toujours susceptibles d'avoir pour conséquences quelques lacunes dans le savoir. Est-il indispensable de maintenir au CP des enfants qui savent déjà lire (ma soeur a été éjectée du CP où elle perturbait la classe, et mise d'office en CE1). Pour l'Etat, ces parcours permettent d'économiser des années de scolarité, de réduire le nombre d'enfants dans les classes. Pour les enfants concernés, cela permet de les garder dans une dynamique de succès au lieu des situations trop fréquentes d'échec scolaire. Avec un ou deux an d'avance au bac, il n'y a aucune difficulté pour faire des études supérieures normales. Les années d'avance peuvent aussi être utilisées pour ""redoubler"" une année dans une classe de niveau plus élevé, en changeant d'établissement, ou en tout cas, pour prendre ce risque en intégrant une classe double-niveau a priori plus forte. L'école d'aujourd'hui accueille des enfants handicapés en leur permettant d'apprendre à leur rythme. Celle de demain doit permettre à tous les enfants d'avancer à leur propre rythme. Les classes multi-niveau sont plus difficiles à gérer pour les enseignants, qui doivent avoir préparé plusieurs cours. L'éducation nationale est sans doute la seule institution de cette taille où les salariés soient censés mettre au point leurs outils de travail en arrivant. Ce faisant, elle démontre qu'elle se fiche de la qualité de l'enseignement et de la qualité de la vie professionnelle des enseignants. Aucune entreprise ne mettrait un nouveau salarié au travail sans lui expliquer les méthodes à suivre. Les enseignants expérimentés doivent bien sûr être invités à contribuer à l'évolution des outils pédagogiques, mais la liberté pédagogique est un non-sens total. C'est déjà assez difficile d'enseigner, pratiquement impossible d'enseigner correctement et efficacement pour tous les types d'intelligences. Et l'éducation nationale demande aux enseignants de se débrouiller seuls en ne fixant que les savoirs à transmettre dans les programmes. Avec des outils pédagogiques riches et adaptés, changer de niveau ou s'occuper d'une classe multi-niveau ne devrait pas être un effort pour un enseignant.


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