Que pensez-vous de l'organisation de l'Etat et des administrations en France ? De quelle manière cette organisation devrait-elle évoluer ?
L'organisation de l'État a profondément évolué depuis plusieurs années, notamment depuis la revue générale des politiques publiques de 2007. Cette évolution est marquée par une recentralisation, la création d'agences nationales, l'affirmation des Métropoles. Avec parallèlement, des réductions d'effectifs menées au rabot, sans réflexion à long terme.
Selon vous, l'Etat doit-il aujourd'hui transférer de nouvelles missions aux collectivités territoriales ?
Oui
Si oui, lesquelles ?
Les compétences médico-sociales (personnes âgées, personnes handicapées) mais à la condition d'une véritable clarification. Par exemple la tarification des établissements pour personnes âgées, tarification ternaire est trop complexe, entre la collectivité départementale qui fixe le prix de journée hébergement, le tarif dépendance et l'agence régionale de santé qui fixe la dotation soin. Ce qui oblige à une coordination très complexe entre les différents acteurs.
Estimez-vous avoir accès aux services publics dont vous avez besoin ?
Oui
Quels nouveaux services ou quelles démarches souhaitez-vous voir développées sur Internet en priorité ?
Informations sur la santé, notamment en termes de santé publique (les gestes de prévention par exemple).
Avez-vous déjà utilisé certaines de ces nouvelles formes de services publics ?
Non
Quand vous pensez à l'évolution des services publics au cours des dernières années, quels sont ceux qui ont évolué de manière positive ?
Sous prétexte de rationalisation et sous l'effet des injonctions du new public management, ainsi que de la lolf, les services public ont souvent été conduits à se focaliser sur le remplissage de leurs indicateurs, ce qui a conduit paradoxalement à plus de complexité. Ceci dit, des progrès ont été accomplis en matière de scolarisation des enfants handicapés. Par ailleurs, l'hôpital, qui n'echappe pas à l'avalanche d'indicateurs a effectué de gros progrès en matière de lutte contre les infections nosocomiales.
Quels sont les services publics qui doivent le plus évoluer selon vous ?
Les préfectures, qui interviennent dans beaucoup de domaines, qui ne relèvent pas de leurs compétences. Par ailleurs, il faudra créer un véritable service public de la permanence des soins le weekend, qui ne repose pas uniquement sur l'hôpital, car la permanence des soins libérale ne marche pas. Par ailleurs, il faut limiter le nombre d'agences de type haute autorité de santé qui produisent trop de normes difficilement applicables et tendent à se substituer au législateur. De plus, la cour des comptes donne trop d'avis sur l'opportunité des politiques publiques alors que son rôle devrait se limiter au contrôle budgétaire et financier.
Connaissez-vous le "droit à l'erreur", c'est-à-dire le droit d'affirmer votre bonne foi lorsque vous faites un erreur dans vos déclarations ?
Oui
Si oui, avez-vous déjà utilisé ce droit à l'erreur ?
Non
Faut-il donner plus d'autonomie aux fonctionnaires de terrain ?
Oui
Si oui, comment ?
Oui, en se basant plus sur la confiance et le contrôle à postériori. Moins de centralisation (par exemple, la gestion des praticiens hospitaliers est trop centralisée) et de régionalisation excessive.
Faut-il revoir le fonctionnement et la formation de l'administration ?
Non
Comment l'Etat et les collectivités territoriales peuvent-ils s'améliorer pour mieux répondre aux défis de nos territoires les plus en difficulté ?
Il faut cesser l'empilement incessant de réformes, rgpp, nouvelle action publique, pour dégager de véritable priorités. Revenir à l'esprit de la décentralisation de 1982. Moins de centralisation, plus de déconcentration.
Y a-t-il d'autres points sur l'organisation de l'Etat et des services publics sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Oui. L'État et les services publics sont souvent décriés, mais les élus, les citoyens et les gouvernants sont bien contents d'avoir des agents en cellule de crise le week-end lors d'une catastrophe ou de trouver un hôpital pour pallier les défaillances des gardes de médecins libéraux le week-end. Par contre, de véritables priorités devront être dégagées et assumées, tant par le niveau politique que par l'ensemble de la société. Il faut donner pleinement son sens à la subsidiarité : ce qui peut être réalisé au niveau départemental doit l'être, idem pour le niveau régional et national et le niveau européen.
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