Intégralité de la contribution intitulée "La spirale infernale"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Organisation de l'état et des services publics le 18 février 2019 à Brives-Charensac .

Que pensez-vous de l'organisation de l'Etat et des administrations en France ? De quelle manière cette organisation devrait-elle évoluer ?
Incompréhensible, et beaucoup trop lourde, se mêle de tout. Même les élus se plaignent. Et le ""mille feuilles"" tout le monde connait. Il faut supprimer des rôles.

Selon vous, l'Etat doit-il aujourd'hui transférer de nouvelles missions aux collectivités territoriales ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Par ex la mobilité, gros pb des zones enclavées.

Estimez-vous avoir accès aux services publics dont vous avez besoin ?
Oui

Quels nouveaux services ou quelles démarches souhaitez-vous voir développées sur Internet en priorité ?
Attention, si internet marche bien, en zone enclavée le débit est trop faible.

Avez-vous déjà utilisé certaines de ces nouvelles formes de services publics ?
Non

Quand vous pensez à l'évolution des services publics au cours des dernières années, quels sont ceux qui ont évolué de manière positive ?
Tout ce qui concerne les paiements, impôts, factures EDF, Tel, Eau ...

Quels sont les services publics qui doivent le plus évoluer selon vous ?
L'organisation des services médicaux, répartition des généralistes, spécialistes, organisation de l'hôpital, maisons de retraite

Connaissez-vous le "droit à l'erreur", c'est-à-dire le droit d'affirmer votre bonne foi lorsque vous faites un erreur dans vos déclarations ?
Non

Si oui, à quelle occasion en avez-vous fait usage ?
Non, on n'a jamais raison devant l'administration, je n'y crois pas du tout, j'ai des ex récents.

Pouvez-vous identifier des règles que l'administration vous a déjà demandé d'appliquer et que vous avez jugées inutiles ou trop complexes ?
Pb de tutelle Plainte contre ressortissant de pays protégé par ""accord spécial"".

Si oui, comment ?
Organisation de travail, et organisation RH, pb de hiérarchie.

Comment l'Etat et les collectivités territoriales peuvent-ils s'améliorer pour mieux répondre aux défis de nos territoires les plus en difficulté ?
Faire le travail ""de base"", ce qui est indispensable à la vie sociale.

Y a-t-il d'autres points sur l'organisation de l'Etat et des services publics sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Depuis 40 ans ( avant j'étais trop jeune ), nos dirigeants nous expliquent avoir tout compris, et qu'ils vont améliorer les choses. Et depuis 40 ans le bilan est très maigre, et chaque alternance détruit ce qui avait été fait avant, que cela ait été bon ou mauvais. Pire chaque équipe, sous prétexte d'amélioration, rajoute des contraintes, souvent très peu efficaces, et qui accumulées sur une longue période, apportent un stress important, ce sont mes ""énervants"", il y en a des milliers. Ce n'est pas étonnant qu'à un moment la marmite déborde. Depuis 40 ans j'ai des contacts avec l'industrie française, et depuis 40 ans je vois les usines fermer une à une. D'abord le déclin du charbon, normal, qui a entrainé la quasi fermeture des industries mécaniques, dont celle stratégique de la Machine-Outil, je n'ai pas compris le lien. Première erreur majeure. Ensuite fermeture progressive de notre industrie chimique, pourtant très puissante, sous prétexte d'écologie. Deuxième catastrophe industrielle. Nos amis Allemands ont eu bien compris les enjeux, et ont su se consolider, profitant de nos défaillances. On nous dit oui mais c'est remplacé par les Services ! Ah bon ? les Services vivent de la production, s'il n'y a plus de production il n'y a plus de services, ils rendent service à qui ? à des chômeurs ? Alors l'évolution constatée est douloureuse pour notre pays. L'effondrement de l'industrie de production entraine l'augmentation du chômage, obligeant à l'augmentation de la solidarité, d'où l'appauvrissement de l'état, qui résiste en augmentant les impôts, la baisse de nos exportations accentue encore les difficultés. Devant l'augmentation du chômage, certains ont eu la bonne idée, qu'ils ont cru, de partager le gâteau, diminuer le temps de travail, en croyant que la partie libérée profiterait à d'autres. Ce n'est pas ce qui s'est passé, en gros ce qui se faisait en 40 h c'est fait avec les mêmes en 35 h, avec un peu de réorganisation, un peu de mécanisation, et un peu de numérisation. En parallèle, la casse des formations manuelles et techniques a été organisée. Résultat, les salariés ont accepté de perdre 10% de pouvoir d'achat, d'augmenter le stress au travail pour être plus productifs. Ce n'est pas ces 10% perdus à l'époque qui sont demandés aujourd'hui ? Les entreprises pour continuer à exister dans un monde qui évolue très vite, ont dû se battre pour la compétitivité, gros efforts d'organisation, de gestion financière, stratégies de délocalisation … Tout cela évidemment mal expliqué, avec des arguments politiques coupables, c'est la faute à la mondialisation, à l'Europe, aux dirigeants d'entreprises, aux riches …. Donc très mal compris par les salariés, pas étonnant. Mal expliqué aussi, parce que pas facile, surtout quand les dirigeants ne maîtrisent pas les solutions, alors il est plus simple ""d'amuser le peuple"" avec des sujets plus légers, même s'ils sont indispensables, les médias, surtout télévisés, en sont une caricature. Du coup, tout le monde se décrédibilise, des politiques aux médias. Au profit de qui, la période actuelle nous éclaire. Alors quand des politiques, de bonne foi, nous annoncent sur quelques jours ou semaines, que les voitures diesel vont être interdites, puis les voitures essence quelques années après, puis les chaudières au fioul, le chauffage au bois règlementé, les taxes sur les carburants et l'électricité vont augmenter, les vitesses de toutes les routes diminuées, les contrôles renforcés, et que de toutes façons on a quasiment atteint l'irréversible, la planète est foutue ! … je résume. C'est un déluge d'""énervants"", qui touche de façon majeure la vie quotidienne de tout le monde, difficile à comprendre, et à supporter. Et les jeunes générations, comment elles réagissent ? cela ne doit pas être facile d'arriver dans un monde en perdition, avec des contraintes brutales et soudaines dont l'efficacité est parfois douteuse. Je pense à mes enfants et petits-enfants, il parait qu'ils ne s'expriment pas beaucoup, est ce qu'on leur donne beaucoup la parole ? Comment en sortir La spirale infernale continue, tout est lié, traiter les conséquences ne résoudra pas le problème de fond : la désindustrialisation. La difficulté bien française, on n'aime pas l'industrie, on n'aime pas les patrons, on ne supporte pas le capital, et on n'aime pas les riches. La solution la plus simple et le plus rapide est de mettre en place des ""start up"" surtout dans le numérique, mais l'emploi crée est réservé à des personnels très formés. Pourquoi ne pas produire des bien classique utilisés par ex dans le bâtiment ou l'habitat, comme le font les Allemands et les Italiens entre-autre. C'est notre coût du travail élevé le problème, évidemment, alors on accepte le chômage de masse encore combien des temps ? Ce qui amortit nos problèmes, c'est que nos voisins en ont aussi, presque tous, y compris l'Allemagne, alors par comparaison, ça passe. Mauvaise gestion de l'Etat, le PIB n'est pas la référence pertinente, le déficit affiché est d'environ 3%. La réalité est bien différente, sur un budget de 330 milliards d'€, l'Etat est déficit de 87 milliards, soit 26%, ce n 'est pas du tout la même chose, comment l'Etat peut il donner des leçons ! Les normes Les normes, au départ bon sentiment, pour diminuer les risques, standardiser des produits courants … elles sont devenues des instruments de pouvoir, utilisés pour forcer telle ou telle orientation, consommation… Un dédale de règlementations monstrueux, incompréhensible, parfois contradictoire. Il y a les normes internationales, puis les Européennes, puis les Françaises, et parfois des décisions locales, à chaque cran on rajoute une dose de contraintes. Evidemment cela renchérit les coûts, pour quels résultats ? Il y a beaucoup de ménage à faire. Même les professionnels sont perdus. La France enclavée Il y a des zones, j'en connais une, où il n'y pas d'autoroutes, pas de train ( en tout cas direct vers une grande ville ), pas de Cars ""Macron"", évidemment pas d'aéroport, et très peu de routes à 4 voies et même 3 voies. Pour sortir d'une telle zone on met 2 h, obligé d'utiliser la voiture, et de prendre des petites ""nationales"" 2x1 voie, et quasiment pas de contournements des villages. Cela pourquoi, parce que les ""politiques"" qui se sont succédé n'ont pas jugé utile d'améliorer le réseau, la mobilité en général. Alors des dizaines de milliers d'usagers se voient conduire sur des routes parfois dangereuses, passer de 30 à 50 puis 70 et pour finir 80 km/h, avec des tronçons très courts ne permettant pas toujours d'utiliser un limiteur de vitesse. Des sanctions de plus en plus fortes …Evidemment cela énerve. C'est la même chose pour le débit internet, et la qualité de réception Télé ! Ce qui a fait baisser la mortalité d'un rapport de 5 en 50 ans, c'est les progrès énormes de l'industrie automobile, en sécurité active et passive, et le développement des autoroutes, autoroutes où la vitesse est toujours à 130 km/h et qui ne représentent ""que"" 6% des tués. On note depuis peu une forte augmentation des tués sur la route, piétons, 2 roues et engins divers, où la vitesse n'a aucun rapport. Dans les agglomérations les plus denses, le code de la route, qui date de 1921, n'est absolument plus adapté à la circulation saturée en flux continu, certains articles sont absolument inapplicables aujourd'hui, l'augmentation des sanctions ne fait qu'augmenter le stress, la politique anti-voiture ne règle rien, à part rapporter d'avantage d'argent à l'Etat. Si passer de 90 à 80 économise des vies, et c'est évidemment vrai, il faut alors aller plus loin, baisser à 70 puis à 60 km/h il y aurait encore moins de morts. Petit rappel, il y a 3200 morts sur les routes, et 4200 morts dans les hôpitaux par maladies nosocomiales, que fait -on pour diminuer ces morts-là, dues à un défaut d'hygiène à l'hôpital, ce n'est qu'un exemple.


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