Intégralité de la contribution intitulée "chèque éducation et triarticulation"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Organisation de l'état et des services publics le 10 février 2019 à Clamart .

Que pensez-vous de l'organisation de l'Etat et des administrations en France ? De quelle manière cette organisation devrait-elle évoluer ?
EDUCATION CHEQUE EDUCATION Le chèque éducation consiste à donner la liberté de choix aux parents concernant l’école de leurs enfants, en dehors des contraintes financières. Ainsi, on attribue pour chaque élève un chèque éducation d’un montant égal au coût éducatif moyen constaté pour son niveau d’études. Ce chèque ne peut être dépensé que dans des structures qui ont reçu une habilitation à enseigner. Au vu des coûts de formation actuellement constatés, le chèque éducation aurait à ce jour environ le montant annuel suivant : - dans le primaire : 5 000 euros/an - au collège: 8 000 euros/an - au lycée: 10 500 euros/an - dans le supérieur: 12 000 euros/an Le fonctionnement Les parents d’élèves remettent à l’école de leur choix le chèque éducation qu’ils ont reçu de l’Etat ou des collectivités locales ou alors les établissements reçoivent directement de l'état ou des collectivités locales le chèque éducation, dès qu'un élève s'inscrit. Les parents décident ainsi du financement de la pédagogie de leur choix. Ceci est un juste retour, étant donné que les parents financent déjà l’éducation par l’impôt, sans avoir voix au chapitre quant à l’attribution de leur argent vers tel ou tel type d’école. Il est à noter qu’un des nombreux avantages du chèque éducation est qu’il permet de faire en sorte que les parents connaissent le prix de l’éducation de leurs enfants, car souvent on a tendance à penser que l’éducation est gratuite. Chaque école ayant reçu des chèques éducation peut alors les encaisser et financer ainsi la totalité de son fonctionnement (salaires des professeurs et autres personnels, location des locaux, frais généraux…). Chaque établissement est alors de fait totalement autonome dans sa gestion et son fonctionnement. Concernant le financement, le chèque éducation n’induit aucune levée d’impôts supplémentaires. La liberté des programmes et méthodes d’enseignement présente de nombreux avantages: - permettre aux parents de choisir le programme et les méthodes éducatives qu’ils veulent pour leurs enfants : certains préfèrent que soient développées les capacités artistiques, d’autres seront plus sensibles aux aspects psycho-moteurs, sportifs ou manuels, d’autres encore voudront un enseignement classique à l’ancienne avec uniforme et levée du drapeau à 8h du matin… Peu importe, chacun trouvera chaussure à son pied. - soutenir les établissements de qualité : en effet, les parents entendront parler de telle ou telle formation qui a fait ses preuves et voudront que leurs enfants puissent suivre ces formations réputées ; ces méthodes à succès seront copiées partout en France et occasionneront l’ouverture de nombreuses classes (ou nouveaux établissements) les mettant en œuvre. - former des citoyens avec des modes de pensée variés, des capacités différentes Idée reçue n°1: “Les écoles les plus chères seront les meilleures et ne pourront pas être financées uniquement avec le chèque éducation, et seront donc inaccessibles aux plus défavorisés.” Tout le monde, même les plus riches, recherchent le meilleur rapport qualité-prix. Ils ne dépensent pas deux fois le prix s’ils pensent que cela n’apporte rien. Il existe de très nombreuses écoles privées de l’enseignement supérieur (par exemple des écoles d’ingénieurs privées comme HEI, l’ISEP, l’ISEN, CPE Lyon, l’ESIEE, l’ECAM Lyon, l’EPITA…) dont le coût est inférieur à celui constaté à l’université. Idée reçue n°2: “Les riches mettront tous leurs enfants dans le même établissement ! C’est un système favorable aux riches !” Le libre choix de l’école, qui est un choix résultant d’un arbitrage entre les programmes, les méthodes éducatives, la localisation de l’école, les horaires, etc… aboutit au contraire à une très grande variété de choix, l’école répondant le mieux à tous les critères n’étant pas forcément la plus proche du domicile. Le pire système étant celui actuellement utilisé en France (la “carte scolaire”) car celui-ci laisse les riches entre eux dans les écoles des quartiers riches et les plus défavorisés également entre eux dans les quartiers défavorisés. Idée reçue n°3 : “Les personnes les moins éduquées ou les moins riches n’auront pas les capacités ou les relations pour choisir le meilleur établissement pour leurs enfants. Elles n’y comprendront rien.” Les gens savent parfaitement trouver leur intérêt, surtout lorsqu’il s’agit de leurs enfants. Certaines personnes adorent par exemple parler de leurs forfaits de téléphone portable ou de box internet : “moi, je suis chez X, je paie Y et je suis très content”. Il en sera de même lorsque l’école sera libérée. Toutes les couches de la société parleront éducation : “Madame X est très content de l’école Y ; la formation est excellente et à un prix réduit”. Et même dans l’éventualité où des parents se désintéresseraient totalement de l’éducation de leurs enfants (ce qui existe tout de même), ces enfants auront de fortes chances d'accéder à une très bonne école vu qu’un système éducatif libre favorise, via l’émulation qu’il engendre, l’émergence des meilleures pratiques éducatives. Idée reçue n°4 : “Des écoles extrémistes vont ouvrir (écoles d’extrême-gauche, d’extrême-droite, islamistes, etc…)” FAUX - Les structures d’enseignement autorisées à encaisser les chèques éducation le seront par un système d’habilitation. Celui-ci sera confié à une haute autorité pédagogique indépendante, regroupant des représentants des grands courants pédagogiques existants : Apprentissage autonome/Arts et Spectacle/Discipline positive/Ecole démocratique de type Sudbury/Ecole éco-citoyenne/Ecole Espérance Banlieues/Ecole Espérance Ruralités/Ecole maîtrisienne/Pédagogie explicite/Pédagogie classique/Pédagogie Cousinet/Pédagogie de la Garanderie/Pédagogie Decroly/Pédagogie des intelligences multiples Pédagogie Freinet/Pédagogie inversée/Pédagogie Montessori/Pédagogie Neill/Pédagogie Nuyts/Pédagogie Steiner-Waldorf D’ailleurs, nous nous faisons souvent une représentation erronée du sens de l’éducation. Voici à ce propos une citation du fondateur de la pédagogie Steiner-Waldorf, Rudolf Steiner, tiré de son article « pour une école libre », en 1919, il y a un siècle : «La question à poser n'est pas : de quel savoir, de quelles aptitudes l'homme a-t-il besoin pour l'ordre social existant, mais : quelles sont les dispositions en germe, et que peut-il être développé en lui ? Alors il sera possible de toujours nourrir l'ordre social de forces nouvelles issues de la génération qui accède à l'âge adulte. Alors sera toujours vivant dans cet ordre ce qu'en feront les êtres accomplis qui y entreront ; mais il ne sera pas fait de la génération qui accède à l'âge adulte ce que veut en faire l'organisation sociale existante.» INSTITUTIONS A propos des institutions, je propose un article fondamental permettant de refonder notre société sur notre devise républicaine mise en pratique : Le peuple français, désireux de donner forme à une société permettant la réalisation effective des idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité, décide sa refonte en trois domaines distincts, autonomes et en relation : Premier domaine - La culture, chargée du développement du potentiel de chacun, comprenant éducation, sciences, arts, religions et médias. Ces différents domaines, à l'instar de la séparation de l'état avec les religions par la loi de 1905, sont également séparés de l'état et des intérêts financiers, selon le principe de LIBERTE. Deuxième domaine - L’état, chargé de la régulation et centré sur ses fonctions régaliennes : législatif, exécutif, judiciaire, défense, intérieur et diplomatie, offrant aux citoyens les mêmes droits et devoirs, selon le principe d’EGALITE. Troisième domaine - L’économie, chargée de la production des biens et des services, regroupant les différents acteurs par filières. Des tables rondes sont mises en place, où producteurs, distributeurs et consommateurs par filière se mettent d'accord sur le prix et le volume de la production, afin que les producteurs et distributeurs puissent vivre dignement de leur travail et que les consommateurs aient un droit de regard sur la qualité et le cahier des charges. Chacun pourvoit aux besoins des autres par son travail, selon le principe de FRATERNITE.


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