Y a-t-il d'autres points sur l'organisation de l'Etat et des services publics sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
1) une ouverture de l'enseignement de spécialité LLCE dès lors que la langue est proposée en LVA ou LVB dans l'établissement, au choix de l'élève. 2) une revalorisation de la LVC au même niveau que les langues et cultures de l'antiquité latin et grec ancien, à savoir l'attribution d'un coefficient 3 et avec des modalités d'examen inchangées : un oral ponctuel en fin de Terminale. ? 3) Une VRAIE diversité linguistique dans nos écoles ( présence des 4 langues les plus enseignées : allemand, anglais, espagnol et italien ) 4) le droit pour les enseignants de langues vivantes de dispenser des cours de DNL. ( la civilisation et la culture font partie des compétences du professeur de LV.) La carte des enseignements de spécialité pour la réforme du lycée est tombée, et les langues étrangères dans leur ensemble se retrouvent malheureusement lésées : une hécatombe linguistique en terme de diversité, de plurilinguisme et de liberté de choix concernant l'enseignement la langue et la littérature étrangère). Trop souvent, elle ne concerne que l'anglais, parfois même, elle ne figure même pas dans les possibilités de choix de l'èleve au sein de son établissement...quand les élèves ont minimum 2 langues vivantes au collège, leur niant ainsi le droit d'approfondir leurs capacités en langue étrangère au lycée. Dans ces conditions, les élèves français se retrouveront à nouveau désavantagés par rapport à la plupart de leurs camarades européens. Au Luxembourg par exemple, les lycéens maîtrisent au minimum 4 langues à la fin de leurs parcours dans le secondaire. Un rapide état des lieux : Selon les derniers rapports, les élèves français sont en queue de peloton concernant la maîtrise des langues étrangères, dans un monde globalisé et une Europe censée fédérer et faire sentir ses citoyens comme faisant partie d'un espace pluriel commun. En effet, la France est parmi les mauvais élèves en terme de langues étrangères à l’école, arrivant à la 37ème position sur 70 pays et jusqu'à la 24ème à l'échelle européenne, soit dans les tout derniers de la classe (Étude Education First) et beaucoup s'accordent à dire que l'enseignement des langues étrangères est trop peu efficace en France ( 17% des enseignants et 43% des parents seulement le jugent 'efficace"" selon une enquête Opinionway.) Cette conséquence n'est pas le fait des élèves et de leurs capacités, mais bien des moyens qu'on leur donne, ou plutôt qu'on ne leur donne pas assez, pour atteindre le niveau des autres pays européens. Alors que la réforme du bac 2021 ne prévoit pour la LVA et la LVB ( anciennement LV1/LV2) que respectivement 4h30 et 4h en 1ère et Terminale ( soit un total de 262,5 heures sur toute la période du lycée pour la LV1 et 210 pour la LV2 ) quand des études américaines démontrent que 1200 heures sont nécessaires pour approcher un simple bilinguisme fonctionnel, c'est-à-dire la capacité à tenir une conversation, l'enseignement de spécialité LLCE ( Langue, Littérature et Culture Étrangère, 4h en 1ère et 6 en Terminale ) nous donnait un peu d'espoir quant à un meilleur soutien de l'apprentissage des langues à l’École de la République. Sans parler de la place accordée à la LVC ( ancien enseignement LV3 ) dont le poids est réduit à peau de chagrin en terme de coefficient et d'évaluation et qui pourtant est facteur de réussite pour nos élèves, et vecteur d'ouverture pour le supérieur. Ces choix nous interrogent, enseignants.es de langue vivante, parents d'élèves et élèves. La réforme prévoyait plus d'ouverture et la possibilité pour l'élève d'un choix par centre d'intérêt, par passion, et finalement : pas de possibilité de combinaison de langues pour l'enseignement de spécialité LLCE, une troisième langue bien peu significative, une diversité linguistique bien peu représentée sur la carte des enseignements. Cela pose donc différents problèmes. -Dans un premier temps, celui d'une réduction de la liberté des élèves en termes de choix dans une réforme qui veut l'offre de formation plus ouverte, plus plurielle et plus proche des envies de nos élèves. -Elle pose un problème de diversité et un frein à leur développement dans le supérieur ( l'apprentissage de plusieurs langues étrangères n'est pas l'apanage des profils littéraires, nos élèves, futurs-étudiants qu'ils sont, en auront besoin dans le supérieur, à l'université ( LEA, LLCE, Info&Com, MEEF etc.), pour l'accès à des BTS, des DUT, aux Écoles de Commerce, aux Classes Préparatoires, aux Grandes Écoles, au domaine du tourisme, de l’hôtellerie, du multimédia, de la traduction etc.). -Elle impose un monolinguisme contre-productif du point de vue de l'employabilité ( 22 langues étrangères différentes citées dans les offres d'emploi de Pôle Emploi et de l'Apec, la maîtrise de plusieurs langues étrangères est garante de capacité d’adaptation, d’ouverture d’esprit dans une dynamique de travail multilingue et multiculturelle et de compétences interculturelles, c’est une opportunité de carrière en plus ) ; de la compétitivité (l'anglais étant plébiscité par la plupart des entreprises, la maîtrise d'une deuxième langue étrangère paraît aujourd'hui être un minimum, la troisième langue étrangère étant une vraie façon de se démarquer et de mettre en valeur ses compétences personnelles ) ; contre-productif aussi au niveau de la mobilité de nos élèves ( alors que l'Europe en fait une priorité, voir les programmes Erasmus + pour les collégiens et lycéens qui ont presque triplé le budget alloué aux bourses d'échange par exemple et que les sites d'orientation comme l'ONISEP préconisent la maîtrise de plusieurs langues étrangères et l’immersion dans les pays les pratiquant). Aussi, sachant compter sur votre écoute, votre esprit de consultation et votre connaissance non seulement des attentes de nos élèves, des parents, de nos collègues mais aussi du marché du travail, sachant que les négociations et la concertation ont été interrompues par un empressement calendaire, nous revendiquons les points suivants pour la préparation de la mise en oeuvre de la rentrée prochaine dans le cadre de la réforme.
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