Intégralité de la contribution intitulée "Faire confiance aux échelons locaux"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Organisation de l'état et des services publics le 26 janvier 2019 à Paris 5e Arrondissement .

Que pensez-vous de l'organisation de l'Etat et des administrations en France ? De quelle manière cette organisation devrait-elle évoluer ?
Encore beaucoup trop centralisé. Donnons beaucoup plus de latitude aux échelons locaux, collectivités, services de l’Etat, établissements d’enseignement, hôpitaux... Ce sont eux qui connaissent la meilleure manière de servir leur missions, bien mieux que leur hiérarchie dans les ministères. Faisons-leur confiance, sur la base d’une vision venue d’en-haut, de trouver leurs propres solutions, localement, librement. Ils étonneront le monde! Comme le ministère de la Sécurité Sociale belge.

Selon vous, l'Etat doit-il aujourd'hui transférer de nouvelles missions aux collectivités territoriales ?
Oui

Si oui, lesquelles ?
Toutes sauf les missions régaliennes

Estimez-vous avoir accès aux services publics dont vous avez besoin ?
Oui

Quels nouveaux services ou quelles démarches souhaitez-vous voir développées sur Internet en priorité ?
Tout ce qu’il est techniquement possible de transférer sur Internet devrait l’être, mais en conservant une version papier ouverte aussi longtemps que de besoin, et en lançant en parallèle un service public de soutien et de formation aux nouvelles technologies de l’information.

Avez-vous déjà utilisé certaines de ces nouvelles formes de services publics ?
Oui

Si oui, en avez-vous été satisfait ?
Oui

Quand vous pensez à l'évolution des services publics au cours des dernières années, quels sont ceux qui ont évolué de manière positive ?
La Poste : ils ont su se réinventer, se moderniser et développer de nouveaux services. En revanche c’est dommage qu’ils ne soient pas assez incités à ne pas déserter les zones rurales isolées.

Quels sont les services publics qui doivent le plus évoluer selon vous ?
Les forces de l’ordre et les services de santé. Quelle abnégation faut-il pour y remplir sa mission aujourd’hui ! Ils la connaissent mieux que leur hiérarchie, donnons-leur localement les moyens de travailler, pas seulement financiers, mais aussi en termes d’autonomie de décision. Seule le cadre global de leur mission devrait leur être dicté par le pouvoir central, les chemins pour y parvenir devraient être choisis uniquement par eux, localement, librement.

Connaissez-vous le "droit à l'erreur", c'est-à-dire le droit d'affirmer votre bonne foi lorsque vous faites un erreur dans vos déclarations ?
Oui

Si oui, avez-vous déjà utilisé ce droit à l'erreur ?
Non

Pouvez-vous identifier des règles que l'administration vous a déjà demandé d'appliquer et que vous avez jugées inutiles ou trop complexes ?
Non

Faut-il donner plus d'autonomie aux fonctionnaires de terrain ?
Oui

Si oui, comment ?
Des idées extraordinaires émergent depuis quelques années autour de la notion d’entreprise libérée, du pouvoir de la confiance dans les organisations. Pour certains, c’est tout le paradigme de la gestion des organisations qui est en train de changer : le remplacement du contrôle par la confiance, des managers « petits chefs » par des managers « coach », l’initiative réservée à quelques-uns à la créativité encouragée à tous les niveaux... Les résultats des organisations qui ont fait le chemin de cette transformation sont souvent exceptionnels, au-delà de toute attente. Y compris dans les administrations publiques. Nous sommes en avance sur ce plan en Europe, tout particulièrement en France. Les innovations qui changent le monde ne sont pas toutes technologiques.

Faut-il revoir le fonctionnement et la formation de l'administration ?
Oui

Si oui, comment ?
Passer plus de temps sur le terrain, sur le mode de l’apprentissage.

Comment l'Etat et les collectivités territoriales peuvent-ils s'améliorer pour mieux répondre aux défis de nos territoires les plus en difficulté ?
Les territoires les plus en difficulté le sont souvent parce que leurs forces internes ne sont pas reconnues, cultivées, encouragées. C’est jeter de l’argent par les fenêtres que de se contenter de mettre sous perfusion, de materner ces territoires. « Donne un poisson a un homme, il mangera pendant un jour, apprends-moi à pêcher, il mangera toute sa vie. » Toute l’énergie de ces quartiers, l’énergie de leur jeunesse, est gâchée. Laissons-leur trouver leurs propres projets, ils nous étonneront. Finançons-les plutôt que de leur donner l’aumône : cela devrait être notre politique de la ville.


Lire une autre au hasard
Retour aux Thèmes