Y a-t-il d'autres points sur l'organisation de l'Etat et des services publics sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
La réflexion m’est venue en regardant, d’un peu loin, un peu de recul ne nuit pas, sur une chaine locale chinoise, les images du Conseil des Ministres de notre cher pays, ce 12 Décembre, en pleine crise des gilets jaunes. J’ai été frappé par la position, en fait toute protocolaire, de M De Rugy, en charge de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie en numéro 2 du gouvernement à côté du Premier Ministre,
alors que :
1. La France représente moins de 0,9 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre
2. La France affiche le 7e taux de chômage le plus élevé sur les 35 Pays de l’OCDE, le 4e de l’Union Européenne (sur 28), du G 20 (sur 20 …) de la Zone Euro (sur 17), et le 2e du G7
3. En matière de déficit public, nous sommes (2017) le 4e pays le plus en déficit sur les 35 de l’OCDE, el 3e de l’UE à 28, de la Zone Euro, du G20, et 2e du G7
et alors que :
1. Le numéro 2 du gouvernement d’Angela Merkel, Vice-Chancelier est le ministre des finances, le ministre de l’écologie est en 5e position.
2. Dans le gouvernement de Thérèsa May, le secrétaire d’état à l’écologie est en 14e position.
3. Dans le Cabinet de Shinzo Abe, cabinet resserré puisqu’il comporte 20 postes, le numéro 2 est en charge des finances, le numéro 3 des communications et du numérique, l’écologie arrive en 11e position.
4. En ce qui concerne le cabinet de Narenda Modi (Inde), celui-ci prend en direct le dossier de l’énergie atomique, et dans une équipe pléthorique (106 postes dénombrés, avec certes des possibilités de cumuls) l’écologie n’est pas dans le cabinet, et figure en 99e position (Ministre d’Etat)
5. Passons sur le gouvernement Trump, où on cherche bien vainement qui a en charge la question écologique, tout en notant que le secrétaire d’état à l’énergie est en 13e position.
Je suggère donc que l’on prenne enfin en compte et à leur juste dimension les deux dossiers majeurs qui impactent notre pays depuis plus de 4 décennies, sur lesquels nous avons un total silence du gouvernement actuel, et que, pour cela :
1. l’on passe temporairement le flambeau de la transition écologique à la Chine, vu son poids actuel et futur, l’effet démultiplicateur n’en sera que plus conséquent,
2. l’on se consacre PRIORITAIREMENT à la transition vers le plein emploi,
3. et à la transition vers le rééquilibrage de nos comptes publics,
Les ministres en charge de ces deux derniers chantiers doivent prendre leur rang en conséquence au sommet d’une équipe resserrée, et une fois ces deux derniers chantiers achevés, ne doutez pas une minute de notre total enthousiasme à reprendre avec une forte implication la transition écologique à bras le corps.


Laurent GUITTON
Ingénieur Agronome