Intégralité de la contribution intitulée "Propositions pour l'amélioration de l'organisation de l'offre de soins"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Organisation de l'état et des services publics le 24 janvier 2019 à France .

Que pensez-vous de l'organisation de l'Etat et des administrations en France ? De quelle manière cette organisation devrait-elle évoluer ?
Trop complexe avec un manque de communication, d'articulation entre les différents services

Selon vous, l'Etat doit-il aujourd'hui transférer de nouvelles missions aux collectivités territoriales ?
Non

Estimez-vous avoir accès aux services publics dont vous avez besoin ?
Oui

Quels nouveaux services ou quelles démarches souhaitez-vous voir développées sur Internet en priorité ?
Accès à toutes les démarches administratives sur internet

Avez-vous déjà utilisé certaines de ces nouvelles formes de services publics ?
Non

Quand vous pensez à l'évolution des services publics au cours des dernières années, quels sont ceux qui ont évolué de manière positive ?
impôts, inter-communalité, Pôle emploi

Quels sont les services publics qui doivent le plus évoluer selon vous ?
l'hôpital

Connaissez-vous le "droit à l'erreur", c'est-à-dire le droit d'affirmer votre bonne foi lorsque vous faites un erreur dans vos déclarations ?
Oui

Si oui, avez-vous déjà utilisé ce droit à l'erreur ?
Non

Pouvez-vous identifier des règles que l'administration vous a déjà demandé d'appliquer et que vous avez jugées inutiles ou trop complexes ?
dépôt de permis de construire (délai de traitement de la demande et manque de clarté dans les décisions)
inscription en faculté (délai de traitement)

Faut-il donner plus d'autonomie aux fonctionnaires de terrain ?
Oui

Si oui, comment ?
plus de responsabilisation, plus d'arbitrage possible des décisions à prendre pour améliorer les délais de traitement des démarches, avec droit d'erreur opposable

Faut-il revoir le fonctionnement et la formation de l'administration ?
Oui

Si oui, comment ?
faire évoluer le statut de fonctionnaire. La titularisation est un graal souvent atteint après des années de travail précaire, et la seule chose qu'il suffit de faire une fois la titularisation obtenue, c'est d'attendre les années pour voir son salaire augmenter... il n'y a aucun levier motivationnel, aucun bénéfice à faire un bon travail, aucune sanction à en faire un insuffisant, peu de mobilité dans certaines administrations ...
Oui à l'accession sur concours, mais nécessité d'une titularisation plus rapide, un intéressement à la performance sur objectifs pré-établis, un management efficace sans multiplier les échelons avec des évaluations régulières, un fonctionnement plus horizontal, et la possibilité de licencier plus facilement en cas de problème

Comment l'Etat et les collectivités territoriales peuvent-ils s'améliorer pour mieux répondre aux défis de nos territoires les plus en difficulté ?
Les maisons de service au public sont une excellente initiative
on peut imaginer également une "cabine de service public" dans les endroits les moins bien dotés, avec matériel de visioconférence performant et sécurisé, permettant de pouvoir assurer un RDV vidéo à distance avec des conseillers de différentes administrations pour les différentes démarches (qui pourrait également servir pour les téléconsultations médicales en présence d'un infirmier formé), avec entrée sécurisée, si besoin biométrique, pour limiter le risque de dégradation
développer la délégation de compétences

Si vous avez été amené à scolariser votre enfant, pouvez-vous indiquer les éléments de satisfaction et/ou les difficultés rencontrés en précisant, pour chaque point, l'administration concernée :
super service public

Y a-t-il d'autres points sur l'organisation de l'Etat et des services publics sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
- Amélioration de la prise en charge des troubles psychologiques : La prise en charge des troubles psychiatriques est en dégradation à l'heure actuelle, avec des délais de consultation incompatibles avec certaines des pathologies prises en charge, une augmentation des arrêts de travail liés à des problèmes, souvent bénins, d'ordre psychiatriques, une surconsommation de psychotropes sur prescription médicale, et trop peu de psychiatres pour répondre à la demande. A l'inverse, de nombreux psychothérapeutes ont des difficultés à vivre de leur métier, avec il est vrai une formation très hétérogène. La mise en place d'un diplôme national d'état de psychologue, et un remboursement au moins partiel de la consultation psychologique permettrait de faciliter l'accès à la prise en charge psychologique des troubles bénins ne relevant pas nécessairement d'un traitement médicamenteux, désengorger la filière médicale pour les seules pathologies le nécessitant absolument
- La désertification médicale en milieu rural : aujourd'hui, il est culturellement admis pour les patients comme pour les médecins qu'une installation, c'est pour la vie. ça a des avantages (meilleure connaissance du patient, relation de confiance) mais aussi des inconvénients (baisse de vigilance fréquente lorsqu'on connait "par coeur" son patient, routine ...). De fait, les mobilités dans les carrières médicales sont exceptionnelles, contrairement à nombre d'autres métiers, où il ne se conçoit pas qu'on puisse faire toute sa carrière au même poste, dans la même entreprise. Hors, le monde rural s'est profondément modifié, avec des difficultés d'accès à certains services publics (école en particulier) qui rendent difficile l'installation d'un.e jeune médecin fraichement diplômé avec souvent des enfants en bas âge.
Rendre les mobilités plus faciles pour les médecins (notamment par le développement accéléré du DMP, permettant un suivi de l'historique du patient, de limiter les redondances d'examen etc.) pourrait permettre de pouvoir s'installer dans une ville lorsqu'on est jeune, d'aller travailler quelques années ou plus en milieu rural lorsque les contraintes (notamment familiales) sont moindres, et permettre un meilleur flux médical sur le territoire, si besoin en gardant des incitations financières
- La mise en place des CPTS est une bonne chose, la facilitation des formations pour la délégation de tâche (IDE en particulier) et leur revalorisation devrait être accélérée pour un meilleur maillage territorial et diminuer la charge de travail médicale
- Le développement de la téléconsultation est en plein essor. Mais si elle reste téléphonique ou avec une mauvaise qualité vidéo, elle risque d'être décevante voir dangereuse. Du matériel adapté de bonne qualité avec transmission sécurisée des données est nécessaire. La difficulté viendra donc de la nécessité d'avoir un maillage territorial efficace pour les patients pour avoir accès à ce matériel. La solution des "cabines de service public" (Cf plus haut) pourrait être envisageable, et on pourrait également développer des cabinets de téléconsultation mobiles gérés par des IDE formés en délégation de tâche.
- la recherche médicale en soins courants : malheureusement, la France descend année après année dans les classements internationaux sur la recherche scientifique. Hors, nous possédons un des meilleurs systèmes d'information au monde, qui malheureusement est sous-exploité, avec une lourdeur administrative démesurée, des délais de traitement des autorisations incompatibles avec une recherche compétitive (la RGPD, qui est une bonne chose en soi, a encore alourdi un système français déjà complexe, et complètement débordé par le nombre de demandes).
Un investissement massif dans la recherche académique sur la gestion des big-data est indispensable pour une utilisation raisonnée et contrôlée des données de santé des français, et plus largement un assouplissement des règles d'information aux patients et d'autorisation (notamment permettre l'information par voie numérique) et la mise à dispositions d'outils performants et sécurisés pour le traitement des données serait un atout incontestable


Lire une autre au hasard
Retour aux Thèmes