Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous… [Autres]
Créer des sas à l'entrée et à la sortie de la vie professionnelle, avec des statuts hybrides basés sur le temps partiel
Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Les citoyens français ont un double problème au début et à la fin de leur vie professionnelle dans de nombreux secteurs d'activité : insertion difficile à l'entrée, sortie précoce et réinsertion très difficile en fin de carrière. Ayant moi-même 63 ans, j'ai pu constater que sur la fin de carrière, l'énergie baisse et la capacité à maintenir un rythme de performances élevé s'érode. En revanche, je sais d'expérience que si le rythme de travail est adapté, il devient tentant de retarder sa prise de retraite car (i) les années de travail supplémentaires ont un effet positif sur le niveau de pension ultérieur, (ii) le travail est source de lien social et (iii) transmettre son expérience professionnelle permet de partir sereinement en ayant l'impression de ""boucler la boucle"". A l'autre bout, je côtoie des jeunes gens qui multiplient les stages avant de parvenir enfin à s'insérer de façon de façon stable dans le monde professionnel. Mon hypothèse est qu'en mettant en parallèle ces deux situations, on pourrait imaginer non seulement de retarder l'âge de départ à la retraite, augmentant ainsi le ratio actifs / inactifs, mais aussi faciliter l'arrivée des nouveaux entrants dans la vie professionnelle. L'idée de départ est très simple : bâtir un modèle de ""Contrat d'Insertion Intergénérationnel"" (""C2I"") construit sur le modèle du parrainage et facilitant l'emboitement des temps partiels d'apprentissage et de transmission. Ce C2I aurait pour le salarié senior une durée minimum de l'ordre de 2 ans (délai à ajuster par branches d'activité, avec sans doute une durée plus courte pour les métiers pénibles), avec un temps de travail hebdomadaire ou mensuel compris entre 40% et 60% d'un temps plein (des ajustements par branches d'activité étant là encore concevables, voire souhaitables). Pour le jeune en contrat d'insertion, la durée serait d'un an minimum, l'idée étant que chaque senior en C2I puisse former 1 à 2 jeunes sur sa période de transition professionnelle. Un incitatif pourrait être associé au respect par l'entreprise et les salariés sous contrat de C2I du pacte de transmission. Pour l'entreprise, le respect des critères de durée permettrait [attention : AU TERME DU CONTRAT seulement, et sous réserve de sa bonne exécution, ceci pour éviter le détournement du dispositif et en exclure les chasseurs d'aubaines fiscales] d'obtenir un crédit de cotisations chômage (voire aussi un crédit de cotisations Urssaf, à réfléchir). Quantum des aides à évaluer, cela demande une étude détaillée... Pour le senior, le bénéfice serait de pouvoir continuer à cotiser en accroissant ses droits à pension, ce qui n'est aujourd'hui possible que si l'on diffère la liquidation de sa retraite. Ce dispositif gagnerait évidemment à faire l'objet de négociations associant les partenaires sociaux aux pouvoirs publics, certains aspects tels que les durées de contrat pouvant même nécessiter une adaptation par des accords de branches. Au total, on notera qu'il s'agit d'un dispositif d'aide sans coût pour les Finances Publiques et peu coûteux pour les Caisses Sociales. Le C2I serait intéressant pour les entreprises qui le mettraient en œuvre non seulement du fait de l'économie promise, mais aussi du gain de cohésion interne que ce contrat peut créer (autrement dit, c'est potentiellement un bon outil RH). Et sur un plan social plus global, le bénéfice lié au renforcement du lien social intergénérationnel est suffisamment évident pour ne pas avoir à être commenté...
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