Intégralité de la contribution intitulée "Travailler sur les impôts indirects plutôt que sur les impôts directs. Et surtout, percevoir TOUS les impôts."
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Fiscalité et dépenses publiques le 17 mars 2019 à Loguivy-Plougras .

Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
Plus que sur les impôts, c'est sur les taxes qu'il faut intervenir, car elles sont beaucoup plus inégalitaires et impactent de manière plus importante les petits revenus que les gros revenus. Par exemple, revoir les taux de TVA : les baisser un peu plus sur les produits alimentaires (3 à 4 % par exemple) ; passer à un taux de 15 à 18 % pour ce qui est actuellement à 20 % ; introduire un nouveau taux pour les produits de luxe (25 à 30 %) comme les grosses voitures polluantes (berlines, SUV , 4x4), les bijoux, les montres de luxe, les produits et vêtements de luxe. Pour la CSG, élargir l'éventail des pourcentages pour avoir moins sur les petits salaires et les petites retraites (en dessous de 1 %) et avoir beaucoup plus sur les gros revenus et les grosses retraites (+ de 15 %). Même chose pour la CRDS : la laisser au niveau actuel pour les petit revenus et l'augmenter pour les gros revenus, les transactions financières spéculatives. Taxer fortement tous les revenus financiers au-delà d'un certain seuil, afin que les revenus de l'argent soit, au moins, taxés au même niveau que les revenus du travail. Taxer encore plus fortement tous les mouvements financiers liés à la spéculation pure et dure : on ne le dit pas assez, mais la spéculation financière a un impact très négatif sur le monde du travail, il serait temps de rétablir un peu les équilibres. Réintroduire la vignette automobile qui serait la même sur tous le territoire national, avec un échelonnement très fort entre les petits véhicules (versement anecdotique de 5 à 10 euros par ans) et les gros véhicules (plusieurs centaines d'euros chaque année). Cette vignette viendrait s'ajouter au malus environnemental sur les gros véhicules polluants. Revoir le principe d'écoparticipation dans le prix des produits vendus en magasin et ne pas tenir compte seulement dans cette participation du traitement des déchets et y introduire une notion de distance parcourue entre le lieu de production et le lieu de consommation. Élargir cette écoparticipation à d'autres produits que l'électroménager, l'électronique ou l'ameublement : à chaque fois qu'un produit de la vie courante existe en version matériaux polluants et peu recyclables et en version matériaux non polluants et facilement recyclables, introduire une écoparticipation pénalisante pour la version polluante. Taxer, sur leurs bénéfices, les entreprises de l'agroalimentaire qui ne produise que de la malbouffe et qui contribue de manière de plus en plus importante aux problèmes de santé en France. En taxant les grands groupes alimentaires qui transforment de vraies aliments en merde que l'on peu ingéré, il est possible de diminuer le déficit des services de santé.

Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Avant de baisser ou d'augmenter les impôts, il convient de bien les percevoir. L'évasion fiscale étant, selon les sources, comprises entre 60 et 100 milliards (la fourchette est large), si l’État faisait son travail et récupérait ces sommes, nous n'aurions plus, ou presque plus, de déficit public (qui était autour de 80 milliards en 2018), voire même l’État pourrait envisager de diminuer sa dette. Pourquoi serait-ce si important de bien percevoir l'impôt ? Tout simplement parce que l'évasion fiscale contribue à l'endettement de la France. Quand quelqu'un fait de l'évasion fiscale, il met cet argent qu'il a soustrait à l’État dans une banque (le plus souvent étrangère). Ayant moins de revenu, en raison de cette évasion fiscale, l’État, qui a quand même un budget à assurer, doit emprunter à des banques ; à qui va-t-il emprunter ? à des banques étrangères qui gèrent l'argent de l'évasion fiscale : en gros l’État doit emprunter à des banques de l'argent qui lui appartient déjà (mais que des personnes malveillantes lui ont volé en ne payant pas l'impôt) et en plus il doit payer des intérêts dessus. Résultat, le déficit s'accroit. Et après, dans le questionnaire d'un certain grand débat, on nous demande où doit-on faire des économies : l'éducation, la santé, la justice, l'environnement, la recherche. Cherchez l'erreur ! La première chose à faire, plutôt que des économies de bout de chandelle, c'est augmenter le nombre d'inspecteurs : des impôts, des douanes, du travail, de la répression des fraudes, afin qu'ils aillent récupérer un maximum d'argent auprès des malveillants qui, en ne payant par leurs impôts, volent la France et les Français. Et pour motiver ces inspecteurs, il faut les intéresser aux prises qu'ils font : mais attention, pas aux petits poissons, mais aux gros gibiers, afin que les cibles soient bien les plus gros profiteurs. Pas d'intéressement pour un redressement de 5 à 10000 euros, mais à partir de redressement plus conséquent, au dessus de 100000 euros par exemple, et avec des pourcentages qui augmentent avec le montant du redressement. Et pour les voleurs pris la main dans le sac, pas d'arrangement : paiement de l'impôt subtilisé, amende salée (fort pourcentage de ce qui a été volé), au besoin saisie des biens personnels (notamment immobilier) et peine de prison ferme.


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