Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
Les richesses s'agrègent naturellement, car davantage de moyens donnent accès à davantage d'opportunités, plus d'efficacité, et plus de poids de négociation. La situation naturelle n'est donc pas ""juste"". La solution triviale de laisser aller le libre échange pour laisser l'activité économique s'optimiser d'elle-même, a été considérée, testée, et acceptée dans un contexte d'expansion territoriale et démographique de nos nations. Cette expansion est terminée. Ècologiquement, il n'y a plus de place pour une croissance démographique. Dans les pays développés les besoins humains sont assurés par un capital de machines de plus en plus sophistiquées qui rendent l'humain sans cesse plus obsolète. Donc il n'y aura pas de travail pour tout le monde, car ce travail n'aura de valeur pour personne. Même les tâches de diagnostique médical deviennent automatisées. Il ne s'agit pas d'avoir une fiscalité ""juste"". Il s'agit de choisir entre: 1) l'hyperconcentration naturelle des capitaux qui, en l'absence de croissance, aboutira sur un retour de l'économie vers son état d'équilibre: l'état féodal de la pré-renaissance. 2) l'obstination à la croissance pour maintenir un semblant d'opportunités, qui aboutira à la fin de l'holocène. 3) la refonte des solutions économiques pour forcer un flux stable de redistribution des capitaux vers les particuliers, avec à terme, si nécessaire, une natalité mondiale contrôlée. Pour la solution humaniste, je propose deux solutions: A) Puisque les richesses s'agrègent, il serait plus juste de compenser cette étrange ""capacité thermique négative"" de l'argent (qui va du plus pauvre au plus riche, par opposition à la chaleur qui va du plus chaud au plus froid). À mon sens, celà devrait se produire au moment de la négociation et des transactions. Il faudra sans doute étudier, essayer et ajuster un tel outil comme il fut le cas pour les taux d'intérêts directeurs des banques centrales au temps de la croissance économique. ( Voir le travail de Lloyd Shapley pour déterminer la contribution au profit qu'un parti peut revendiquer, avant compensation du déséquilibre de moyens.) B) Puisque dans un monde développé, tout le monde n'a pas besoin de travailler, il faut songer à mettre en place un salaire citoyen systématique. Ainsi, ceux qui n'ont pas eu la chance - car c'est bien de ca qu'il est question au lieu de vertue récompensée par une providence divine falacieuse - d'accèder à des opportunités auront tout de même la possibilité de s'épanouir par d'autres manières: apprendre, créer, contempler, partager dans la dignité. (Selon les recommandations des sociologues et psychologues, le choix d'une activité - comme la poursuite d'études, l'art, etc.. - sera peut-être nécessaire). De nos jours si une personne perd son emploi, elle succombe le plus souvent à la dépression, la pauvreté, la dévalorisation sociale, qui induisent une dégradation neurologique (par depression, stress toxique et malnutrition) qui réduisent irrémédiablement les chances de cette personne. Les êtres humains ne sont pas des drones indiscernables, inalterables, rationnels, comme le voudrait l'économie classique Anglo-Saxonne, mais bien une espèce animale, en évolution, avec ses anisotropies biologiques et neurologiques, ses illusions, qui cherche encore sa place dans l'univers. Chaque individu peine à gérer la cohabitation de la raison, des ambitions (associés à la nouvelle partie frontale du néocortex), avec le reste du primate qui est beaucoup plus ancien. Soit nous parvenons à établir un équilibre de Nash qui permette l'épanouissement de l'intellect humain, l'accès universel* à la créativité, au progrès, à la culture, et à la science... soit nous serons soumis à la dynamique économique spontanée, courbée par nos caractéristiques biaisées et irrationnelles, qui contrairement à la vision Anglo-Saxonne du 20ème siècle n'aboutira pas à une jolie voiture chromée pour tout le monde, mais sur la déchéance de la condition humaine, le retour au statut animal. Ce n'est pas un problème Francais. C'est une situation mondiale, à résoudre à l'échelle mondiale, mais donner l'exemple localement est possible. (*: comparer le budget individuel moyen aux prix prohibitif des breuvets technologiques. Voir aussi les pratiques de transfer de copyright qui font que les auteurs (""content creators"") ne touchent presque rien, voire rien s'ils ont besoin de publier comme les scientifiques. Considérer les listes d'auteurs dans les articles académiques, qui comportent souvent des professeurs influents n'ayant pas participé au travail mais ayant décidé du budget, etc.. C'est dans la nature humaine de se donner priorité. La société fonctionne mal en ce moment à promouvoir la création de richesse, parce qu'elle récompense breaucoup plus l'appropriation et l'exploitation des innovations, que l'innovation. Celà supprime l'incentive, et contribue à une confiance basse et au sentiment d'injustice. Tout celà participe du phénomène d'agrégation de capitaux qui s'accentue avec l'accès des plus riches à la gouvernance, à l'auto-régulation biaisée par les conflits d'intérêts.)
Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous… [Autres]
Salaire citoyen systématique, autres aides et appareils de décision supprimées.
S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?
Supprimer les conditions.
Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?
Suivre la pyramide de Maslow, de bas en haut.
Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?
D'avantage d'experimentation économique localisée. Sans expérience, pas de connaissance.
Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Dans une démocratie, l'état sert le peuple. Les companies, en particulier étrangères ne peuvent pas bénéficier de privilèges par rapport aux citoyens souverains, qui sont les vrais propriétaires de l'espace d'activité national.
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