Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?
Simplifier et limiter les ""niches"" d'exonération fiscales. Limiter autant que possible les effets d'aubaines associés à la fiscalité, qui donnent une image générale très négative de l'impôt et de la dépense publique. Éviter la ""pédagogie""..., en particulier les parallèles démagogiques et fallacieux avec le budget des ménages, les États ayant des possibilités et s'inscrivant dans un temps long et des logiques différentes de celles des ménages. Associer les citoyens à la pratique de l'impôt au niveau local et national via des comités ad hoc. Abandonner la rhétorique du ""ruissellement"" de la richesse... qui ne justifie au mieux qu'une vision chrématistique de l'économie voire au pire la captation des rouages de l'État par des intérêts et des groupes sociaux associés à une économie prédatrice et spéculative, non créatrice de bien-être collectif et destructrice des systèmes naturels et des liens sociaux. L'administration fiscale est en pratique une des administrations qui fonctionnent globalement correctement en France (contrairement à l'éducation, à la santé, à la justice, et d'autres). Le montrer.
Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
La fiscalité devrait avoir encore plus pour objectif de limiter les écarts de richesse monétaire et les écarts d'opportunités des français tout en encourageant l'innovation et la création de richesse utile. Conserver le principe d'un impôt progressif, à partir d'un niveau de revenu supérieur au seuil de pauvreté réel. S'agissant des revenus de nature non salarial la fiscalité doit être discriminante en fonction de la prise réelle de risque économique et de la contribution à la création de développement et de bien être socioéconomique. Les opérations spéculatives, les bénéfices tirés de situation de rentes, les héritages (à partir d'un plafond correspondant à l'héritage médian), etc. doivent être fortement taxés, à défaut d'être réinvestis dans des activités créatrices d'emplois et de valeurs pour la société. Les activités et pratiques générant des impacts sociaux et écologiques négatifs doivent être taxées. Les situations de sur-profit doivent être fortement taxées (je pense aux activités telles que les concessions autoroutières, les parking, ...). La consommation ostentatoire et de produits et services de luxe doit être plus fortement taxée. La fiscalité sur l'immobilier et le foncier doit évoluer pour favoriser l'amélioration de la qualité du bâtit, les usages agricoles et naturels et contribuer à diminuer globalement la part du logement dans la dépense des ménages.
Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?
La taxe d'habitation, en fonction des revenus. La TVA sur certains produits et services utiles et/où avec un bénéfice collectif (pas sur les cours d'équitation dans les ""clubs"" hippiques...).
Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous… [Autres]
Diminuer les coûts de la santé par une politique de prévention et d'action sur les causes des pathologies. Responsabiliser beaucoup plus les français à leur santé. Mettre à plat les régimes de retraites spéciaux. Revoir l'ensemble des régimes de retraites de la sécurité sociale, en instaurant un plafond moins élevé et une répartition plus favorable aux faibles revenus en favorisant le pilier des systèmes de retraites complémentaires et des investissements pour les plus hauts revenus. Rendre dégressives les prestations de santé en fonction du revenu (reste à charge après sécurité sociale plus élevé pour les 15% ou 10% des plus aisés, et encore plus pour les 1% des plus aisés, exception faites des pathologies majeures). Mettre en place des mécanismes financiers incitatifs pour la prévention des problèmes de santé par le sport, les modes de vie et l'alimentation pour responsabiliser les français. Rendre plus équitables les impôts sur les petites entreprises au regard de la fiscalité réelle des grande entreprises. Faire un bilan complet des pratiques d'optimisation fiscale et en limiter les possibilités.
S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?
Les allocations familiales ne devraient pas concerner les familles au-delà d'un revenu correspondant aux 15% ou 10% des plus aisés. En dessous, elles devraient être dégressives en fonction du revenu à partir du revenu médian des français. Il s'agirait de les concentrer fortement sur les familles qui en ont le plus besoin, familles pauvres et mono-parentales. Même logique pour les crédit d'impôts pour les services familiaux. Courage politique face aux clientèles concernés et politique d'emploi pour les salariés de ces secteurs.
Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?
La dépendance. La santé au travail. Le retour à l'emploi et la dynamisation du marché de l'emploi. La formation professionnelle au long de la vie. La prévention et la responsabilisation dans tous les domaines. Le handicap. Les familles mono-parentales.
Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?
Sans hiérarchie : L'éducation, pas limitée à l'éducation nationale et aux écoles privées sous contrat. La justice. L'environnement, avec une fiscalité écologique sur les pratiques les plus problématiques : agriculture intensive, transport maritime, etc. plus que sur les citoyens. Le logement. La recherche, l'innovation et l'enseignement supérieur. Certains domaines de la santé (prévention, psychiatrie, médecine de proximité,...). La défense nationale (améliorer la capacité de projection et de coordination des systèmes d'armes sur les théâtres éloignés de notre pays : un second porte-avions est nécessaire - nucléaire !, mais pour un porte-avion c'est une technologie légitime, pas pour chauffer une passoire énergétique ou faire griller du pain. L'accueil des réfugiés, indigne dans notre pays. L'aide au développement. Les activités culturelles et sportives dans lesquelles les citoyens s'impliquent et/ou pratiquent, au niveau local et en priorité hors Ile-de-France, région comparativement sur-dotée dans ce domaine.
Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Certains fans de sport (foot, sports mécaniques,...) semblent prêt à payer très cher pour leur passion et les collectivités et de plus l'État contribuent aux équipements nécessaires (stades,...). Ces activités devraient être plus fortement taxées (transferts des joueurs, places pour les matchs, etc.). La politique agricole démontre l'ineptie d'un système où l'on subventionne des activités qui créent des impacts négatifs pour lesquels on doit dépenser de l'argent public de manière curative (protection des nappes d'eau, santé, paysages,...). Il faut la remettre à plat, dans le sens du bien commun. Le CICE consommé par des grandes entreprises telle que La Poste... et plus généralement l'ensemble des aides de toutes natures aux entreprises (subvention, investissement, aide sociales....) doivent être évaluées et mises à plat, limitées à ce qui est utile, pertinent et efficace. De même, l'argent public qui arrose le secteur du cheval semble disproportionné... Il y a certainement d'autres exemples de ce type si l'on creuse le sujet. Sujet sensible mais illustratif de la relation politique publique / dépense publique / problème sociétal : la santé reproductive. Combien de temps va-t-on continuer à mettre l'argent public dans la médecine procréative alors qu'on ne s'attaque pas sérieusement aux causes - multiples, pollutions, sédentarité, alimentation, etc. - de la baisse de fertilité masculine et féminine ? C'est la pertinence de la dépense publique au regard des causes et des mécanismes des problèmes qu'il faut interroger en tous domaines, en mettant le bien commun en avant. Simplifier l'accès aux financements européens. Revoir les pratiques de péréquations territoriales zones riches / pauvres. La filière de l'énergie nucléaire : c'est une bombe en terme de dépense publique actuelle et future... On ne peut pas dire qu'on a aujourd'hui l'assurance que le sujet soit traité de façon saine et pertinente. Certainement une part importante de la dette hors bilan, et pire encore, l'argent absorbé par ce secteur est autant d'argent non disponible pour d'autres politiques. Exigeons un processus de choix rationnel et soucieux du bien commun dans ce domaine.
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