Intégralité de la contribution intitulée "Obligations réciproques"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Fiscalité et dépenses publiques le 8 mars 2019 à Ronchin .

Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?
La démocratie gagnerait certainement à ce que les orientation du budget soient mieux connues et mieux comprises de l'ensemble des citoyens – ce qui implique de la transparence et un effort de clarté dans l'explication de la part du gouvernement, au niveau national, et des instances responsables dans les collectivités locales ou territoriales, mais aussi un travail d'éducation, en amont, dès le collège et le lycée, l'introduction d'une formation au métier de citoyen qui n'existe pas suffisamment. Il faudrait aussi accorder au débat budgéraire une place plus importante qu'aujourd'hui dans l'espace public, sous une forme plus argumentée, plus politique et moins ""politicienne"". Cela dit les citoyens seront attentifs à l'information qui leur est donnée s'ils ont des raisons de la juger honnête, et s'ils constatent que les décisions budgétaires et leur application sont bien arrêtées dans l'intérêt commun, celui de la collectivité nationale ou locale entière, y compris dans ses exigences de solidarité (ou de fraternité) – s'ils ne voient pas par exemple les services publics dont ils ont besoin collectivement aussi bien qu'individuellement, des services qui sont financés, et doivent l'être, par leurs impôts, se dégrader et disparaître pour être bradés à des acteurs privés.

Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
La France a connu depuis trois décennies une aggravation considérable des inégalités de patrimoine et de revenus, avec des conséquences dramatiques dans d'autres domaines que celui des ressources économiques – l'éducation en particulier. La fiscalité a contribué à la dégradation de la cohésion nationale qui en est résultée. Il faut combattre l'évasion fiscale et le recours aux paradis fiscaux. Veiller à ce que la progressivité de l'impôt sur le revenu soit réelle (sans être punitive pour autant, mais une tranche à 50% sur les hauts revenus, compte tenu de la situation des finances publiques, n'aurait à mes yeux rien de scandaleux), et que toutes les entreprises soient imposées équitablement et de la même manière, sans artifice de comptabilité ou d'optimisation pour celles qui établissent leur siège social dans les pays où l'on pratique le dumping fiscal. Mieux vaudrait ne pas réduire les effectifs des fonctionnaires des services chargés de faire rentrer les impôts dans les caisses de l'Etat.

Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?
Si l'on doit baisser des impôts que ce soit ceux qui pèsent plus lourdement à proportion sur les personnes dont les ressources sont les plus limitées – les taxes sur la consommation des produits et des services de première nécessité (TVA, etc)

Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous… [Autres]
Mieux vaudrait s'attaquer aux gaspillages d'aides et de financements accordés sans contrôle à des entreprises qui ne se sentent pas liées par les engagements qu'elles ont pris (CICE, General Electric, Ford, etc).

Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?
L'enfance et la dépendance (vieillesse, handicap, maladies dégénératives)

Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?
Education et recherche, santé, environnement, réindustrialisation du pays, aménagement du territoire et transports, défense et sécurité.

Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
L'éducation devrait être l'objet d'un investissement massif et durable dans les faits plutôt que dans les discours des campagnes électorales. L'Etat devrait réserver l'argent public au service public, qu'il faut largement reconstruire. Redonner sa cohésion sociale à la Nation suppose que l'on n'encourage pas les enfants des familles qui en ont les moyens à chercher dans l'enseignement privé un refuge ghettoïsé pour échapper aux difficultés dans lesquelles l'insuffisance des financements et une succession ininterrompue de réformes brouillonnes ont plongé l'""école"" (et l'enseignement supérieur) d'Etat.


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