Intégralité de la contribution intitulée "Auto-entreprenariat"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Fiscalité et dépenses publiques le 2 mars 2019 à Bourdalat .

Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?
Une grande campagne pour faire enfin comprendre la progressivité de l'impôt sur le revenu (dont beaucoup de Français ne comprennent pas le mécanisme, qui pourtant conduit au système le plus redistributif d'Europe).

Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
Tout le monde doit se sentir concerné et payer l'impôt sur le revenu, même si c'est 1 euro.

Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?
Revenir à la CSG antérieure mais uniquement pour les retraités, et maintenir la nouvelle dans tous les autres cas.

Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous...
Augmenter le temps de travail

Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous… [Autres]
La France est un des pays d'Europe où on travaille le moins... Les 35 heures ont véritablement plombé notre économie, et donc déstructuré notre société (voir l'effondrement du système hospitalier). Il est faux de dire que cela a créé de l'emploi. Le travail ne se partage pas, il se crée. Il faut abroger les 35 heures.

S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?
Il faut surtout lutter contre les abus au chômage.

Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?
La dépendance. Il faut un statut des aidants.

Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?
Défense, sécurité, santé.

Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
La création de l’auto-entreprenariat est un exemple remarquable d’intelligence et d’avancée sociétale comme, malheureusement, on en rencontre très rarement. Elle a permis de débloquer les absurdités fiscales et les complexités administratives qui décourageaient tous ceux qui voulaient se lancer modestement dans l’entreprenariat. Son succès a été immédiat, preuve que le monde du travail à échelle modeste n’attendait que cela. En 2017, il y a eu en France 723 000 auto-entrepreneurs, générant un chiffre d’affaires global d’environ 10 Mrd€. Il a inévitablement généré des jalousies, notamment de la part des entrepreneurs et artisans classiques qui y voyaient une distorsion de concurrence du fait du régime fiscal favorable (en particulier la franchise de base de TVA). Pourtant le chiffre d’affaires moyen d’un auto-entrepreneur est très bas (13 553 € annuel) et ne rentre pas vraiment en concurrence avec celui des entreprises classiques, lesquelles d’ailleurs bien souvent refusent ou font traîner les petits travaux. Les sirènes de la jalousie ont été un moment écoutées par le gouvernement précédent qui a tenté, heureusement sans succès du fait de l’action des « Poussins », de tuer l’auto-entreprenariat en proposant de réduire les plafonds de chiffre d’affaires et d’introduire de nouvelles complications administratives. Au contraire, le gouvernement actuel a décidé de favoriser l’auto-entreprenariat et a doublé les plafonds de chiffre d’affaires. Mais, se heurtant aux mêmes résistances, il a été obligé de composer : l’auto-entrepreneur doit sortir de la franchise de base de TVA dès qu’il dépasse les anciens plafonds, ce qui est absurde, fait perdre une grande partie de l’intérêt du statut, et crée une situation intermédiaire. Pourquoi faut-il en France que, dans une telle situation, on cherche toujours à uniformiser en dégradant par le bas au lieu d’améliorer par le haut ? Plutôt que de pénaliser les auto-entrepreneurs, pourquoi ne cherche-t-on pas à améliorer les conditions fiscales et administratives des petites entreprises classiques, qui en ont bien besoin et croulent sous la complexité et les impôts, taxes et charges ? Nous demandons donc fermement que l’auto-entreprenariat bénéficie de la franchise de base de TVA sur la totalité de son activité jusqu’à atteindre les nouveaux plafonds. Nous demandons également qu’il y ait une remise à plat pour les petites entreprises classiques (plafonds à déterminer) de leurs conditions fiscales et administratives.


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