Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?
L'information doit être accessible à tous et toute question posée sur l'utilisation de l'argent public doit recevoir une réponse transparente et documentée. Le meilleur moyen pour cela consiste sûrement à mettre en place un site d'information comprenant un espace de dialogue dans lequel les réponses ne se contentent pas de répondre en langue de bois mais ouvrent sur une bibliographie, des statistiques, des débats parlementaires... En résumé un site source d'intelligence, de construction de savoir et pourquoi pas de proposition et non un site de propagande.
Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
Pour être juste la fiscalité doit être proportionnelle aux revenus et ne doit pas favoriser la constitution de patrimoines tellement importants qu'ils finissent par nuire à l'intérêt du plus grand nombre du fait des inégalités induites. De ce point de vue c'est le système fiscal en son entier qu'il faut revoir. Certains impôts ne remplissement pas les conditions précitées : la TVA est d'autant plus injuste qu'elle pèse de la même manière sur tous notamment pour les dépenses incompressibles comme le logement, l'alimentation, la santé, les carburants et frais de déplacement ainsi que les frais de communication dont le téléphone et l'accès à internet. Pourquoi ne pas prévoir une TVA à 0 sur ces produits ? Pour être efficace la fiscalité doit favoriser l'activité et la justice sociale. De ce point de vue, on sait aujourd'hui par exemple que la suppression de l'ISF sur les actifs financiers est néfaste : en plus d'être injuste cette mesure a supprimé une source d'investissement dans les PME et une source de dons auprès des associations de solidarité sociale... Dans le même ordre d'idée, il fût un temps où l'impôt sur le revenu contenait des tranches au-delà de 45 ou 50% sans que cela ne vide le pays de sa population.
Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?
Il ne s'agit pas de baisser les impôts et de laisser le système en l'état mais de revoir le système pour orienter les prélèvements vers plus de justice et d'efficience sociale. Ainsi en matière d'impôts sur les entreprises, baisser les impôts ou accorder des avantages fiscaux ou sociaux doit s'accompagner de réelles contreparties dans l'investissement et la création d'emplois. L'Etat doit avoir la volonté et doit se donner les moyens de contrôler l'existence de ces contreparties sans se contenter de voeux pieux comme cela a été le cas pour le CICE transformé depuis en baisse de cotisations sociales...
Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous… [Autres]
Arrêter les réductions de cotisations inefficaces et sans contreparties
Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?
Les domaines sont innombrables. De manière générale, il est nécessaire d'assurer l'effectivité de la protection sociale. Aujourd'hui le sentiment prévaut qu'en cas de problème on est seul et que le système de protection n'assure pas son rôle. Le discours et l'économie des systèmes de protection sont centrés sur les économies à faire et l'optimisation des coûts et non sur les services effectivement rendus aux citoyens, ce qui est pourtant le rôle de ces services. - L'école n'assure pas la promotion des jeunes, l'ouverture sur le monde et la collaboration de tous à l'insertion des jeunes, elle organise la compétition et la mise à l'écart de ceux qui n'entrent pas dans le moule; - faute de moyens, la justice se rend à coup de jugement pré-rédigés par la partie la plus forte du procès. Ainsi en est-il notamment pour les expulsions locatives. Mettre les gens dehors, est-ce un moyen de régler le problème ? N'y aurait-il pas lieu de voir concrètement dans chaque situation les mesures à prendre pour permettre à un locataire de continuer à se loger en l'aidant à se sortir de la situation dans laquelle il se trouve, tout ceci dans le respect des droits des bailleurs ? - Les personnes licenciées, notamment pour motif économique se retrouvent livrées à elles-même, dans un contexte de pénurie d'emplois et dans un système dans lequel le discours et et le système d'indemnisation culpabilise les chômeurs pour leur demander des comptes et pour les inciter à se recaser à n'importe quel prix. Ne faudrait-il pas les aider à se retourner, à reconstruire un projet et à leur donner le temps nécessaire et leur faire des propositions efficaces pour cela plutôt que de ne les soumettre qu'à un système de pression externe et de noyer les agents chargés de les suivre sous des impératifs de productivité ? - pour des raisons d'économie l'obsession des hôpitaux est de ne pas occuper inutilement des lits. Soit, mais que fait-on réellement par exemple pour aider les personnes âgées à se maintenir chez elles à la campagne ? A la campagne ces personnes se retrouvent seules et livrées à elles-même. La recherche de solutions concrètes pour briser la solitude se solde par de beaux discours, de multiples offres de services impersonnelles, de multiples dispositifs aux conditions tellement restrictives qu'ils en deviennent non effectifs. Il ne reste qu'à bricoler des solutions d'individu à individu soumises aux seules lois du marché. Aucun réseau de solidarité ni d'attention, que des prestations tarifées lorsqu'elles existent c'est à dire quand le marché considère qu'elles peuvent être rentables soit par le prix, soit par le nombre...Comment s'étonner que dans ces conditions, nombre de ces personnes se retrouvent à l'hôpital, dans un lieu inadapté en cas de problème mineur ?
Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
- des radars oui mais pas dans les lignes droites sans danger ou bien caché derrière un pont ou un arbre. Si les radars doivent servir à la sécurité, il en faut au milieu des communes traversées par des routes à grande circulation pour protéger les habitants des chauffards et des camions qui ne se donnent pas la peine de ralentir; - contrôler les dépenses, notamment quand elles se font par subvention ou délégation. Comment se fait-il qu'il n'y ait aucun contrôle sur les prix facturés aux organismes sociaux pour des prestations de recherches médicales ou d'assistance médicale alors que ces prix se traduisent pour les prestataires par la réalisation de bénéfices qui ne servent qu'à augmenter les dividendes versés à des actionnaires ou des fonds de pension souvent étrangers ? - favoriser l'installation de crèches et jardins d'enfant sur les lieux de travail (zones industrielles) afin que cette facilité de vie ne soit pas l'apanage des employés de quelques grands groupes ou que l'initiative ne soit pas laissée aux seules exigences de rentabilité du marché ... Les exemples sont évidemment infinis. Les principes de cette volonté politique pourraient être les suivants : - arrêter de ne faire que de la communication ou de la propagande au prétexte que la population ne comprend rien; - prendre des mesures se traduisant concrètement par l'amélioration de la vie des citoyens; - pour ce faire et pour être véritablement à l'écoute des idées et des mesures à prendre pour répondre aux besoins , pourquoi ne pas impliquer directement les citoyens ? Par exemple par tirage aux sort dans des commissions d'évaluation et de propositions.
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