Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?
Il est nécessaire d’avoir une information concise et explicite, car peu de Français sont familiarisés avec la comptabilité. Il est donc nécessaire d’expliquer pour les impôts d’Etat et les impôts locaux, par grandes catégories quelles sont les recettes et quelles sont les dépenses, quelles sont les dépenses en personnel (effectifs et coûts), quel est le niveau d’endettement et son coût, quel est l’investissement total avec le top 3 des investissements engagés. Quels sont les engagements pris au budget de l’année, quel est le bilan des engagements de l’année précédente. Il est nécessaire également d’expliciter la part redistribuée de l’impôt, qui permet de réduire les inégalités, par catégories sociologiques.
Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
Il y a probablement une réforme importante de la fiscalité pour la simplifier, éliminer toutes les impositions ou les niches inefficaces, clientélistes et désuètes. Les gouvernants nous la promettent depuis des décennies, et nous ne voyons rien venir. Suite à la mutation de l’économie, qui s’est financiarisée, externalisée et numérisée, il est nécessaire de renforcer l’imposition des sociétés financières, du numérique afin d’alléger la charge de l’impôt sur les salariés et les consommateurs du pays. Je pense en particulier à la taxation des transactions financières et des GAFA ou autres grandes multinationales dont les bilans sont optimisés. Il est nécessaire également de modifier les règles européennes de concurrence salariale et fiscales entre produits, pour éviter la concurrence entre pays, (cf. Irlande, Luxembourg et Pays Bas). Les fonctionnaires européens et les dirigeants devraient comprendre la situation actuelle est en train de tuer la belle idée européenne, et ouvre une voie royale aux populistes et fascistes qui une fois au pouvoir, détruiront tous les acquis très fragiles de l’Europe.
Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?
La pression fiscale pour la majorité des Français est arrivée à la limite insupportable (Cf. le conflit des gilets jaunes). Je crois que l’un des principes à adopter est à terme, tout déficit est interdit. Les élus et les gestionnaires des organismes sociaux doivent être responsables de leurs recettes et de leurs dépenses, si déficit : budget refusé et doit être révisé, avec recettes supplémentaires ou dépenses en moins.
Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous… [Autres]
La fiscalisation des recettes sociales via la CSG est une bonne chose, et je dois dire que la CSG sur les retraites me paraît être un mal nécessaire car il est normal que cette catégorie d’âge, qui a une forte demande en soins médicaux, cotisent au même niveau que les salariés, (principe fondamental d’égalité). Les mutuelles ne se gênent pas de faire payer les anciens une cotisation quasi indexée à l’âge, et cela sans trop de vagues. Il est nécessaire d’augmenter le taux de CSG sur l’ensemble des transactions financières, les successions, voir de créer une taxe exceptionnelle sur le chiffre d’affaires des sociétés, symbolique pour les PME, plus forte pour les grands groupes sans possibilité d’exonération.
S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?
Les aides des aides sociales sont un outil de redistributions de la richesse du pays. Plus que les conditions d’attribution des aides, qui doivent être simples et compréhensibles pour un public peu éduquer en ce qui concernent les règles administratives, il est nécessaire que le contrôle de l’attribution des aides doit être plus efficace.
Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?
Gestion de la vieillesse : Quel est le niveau de retraite minimum pour que l’on puisse vivre décemment ? Il est clair qu’une personne seule ne peut pas vivre avec les 870 € mensuel (Montant max. de l’ASPA). Il est donc nécessaire d’augmenter les très petites retraites (augmenter le minimum contributif d’au moins 25 % avec les conséquences sur les cotisations. Compte tenu de pension de retraite très faible (en cas de carrière incomplète, de salaire très faible et de temps partiel subi), il est nécessaire sur les modalités à mettre en œuvre pour éviter des retraites inférieures au minimum vieillesse (Aspa). Par ailleurs, l'ASPA doit être déclenchée dès le début de la retraite et le dossier doit être établi au moment de la liquidation de la retraite (si le futur retraité le souhaite, car l'ASPA doit demeurer récupérable sur la succession, en vertu de la responsabilité des descendants). Plusieurs pistes peuvent être envisagée : par exemple : Lutte contre les temps partiels au smic ou proche du smic : cotisation retraite alignée au salaire à plein temps, le différentiel étant payé par l’employeur. A terme, il serait nécessaire que la somme des retraites (principale et complémentaire), de certaines aides non remboursables (par exemple, aide au logement) et des aides remboursables (ASPA) cumulées, fournisse un revenu minimum d’un retraité équivalent à un SMIC net, hors allocations liées à la perte d’autonomie. Il est nécessaire que la perte d’autonomie devienne une grande cause nationale avec l’effort de l’ensemble de la nation, sans enrichissement de certains sur la perte de l’autonomie.
Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?
Aucun
Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Dans la gestion de conflit, surtout dans le cas du conflit atypique des gilets jaunes, où il n’y a pas de négociation possible, car il n’y a pas d’interlocuteurs désignés et représentatifs, il faut savoir faire des compromis pour refaire tomber la pression. Parlons donc rétablissement de l’ISF, comme mode d’apaisement. L’ISF a été transformé en IFI (L'impôt sur la fortune immobilière), car le gouvernement a souhaité favoriser l’utilisation de la fortune mobilière à l’investissement. Pour les opposants (d’extrême Gauche et droite), cette mesure fiscale a été le prétexte de discréditer le président de la République, qui est devenu le Président des Riches, d’où une perte d’image considérable du Président et de ses partisans. En chiffres, l’ISF rapportait 4,25 milliards d’Euros, l’IFI devrait rapporter autour de 1,5 Milliards d’Euros, soit un manque à gagner pour l’Etat de 2,75 milliards d’Euros. Ces 2,75 milliards d’Euros sont remis dans le pot des investissements de l’économie. Or le montant total des investissements 2016 hors investissements des ménages, représentent 372 milliards d’Euros. La part d’investissements supplémentaires, due à l’IFI est donc de 2,75/372 soit 0,7 % des investissements total de la France, c’est à dire une part tout à fait négligeable. De plus, la part de 2,75 M€ ne sera pas forcément investie dans des entreprises françaises, mais dans des fonds financiers de composition complexe qui enrichira davantage la grande finance plus que les sociétés françaises ou européennes. S’il s’agit de contribuer l’investissement dans l’Economie française, je pense qu’il est possible de trouver des formules pour défiscaliser les investissements réels, tels des déductions fiscales liées à l’investissement dans le PME, en augmentant éventuellement les plafonds. En conséquence, le rétablissement de l’ISF n’aura ni d’impact financier sur notre économie et nos investissements (Le prolongement de la crise des Gilets Jaunes a probablement un impact négatif plus grand). L’impact psychologique sur les Gilets Jaunes sera fort mais pas forcément décisif, car ils ne sont pas gérés et sont ingérables.
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