Intégralité de la contribution intitulée "L'ISF impôt destructif pour notre économie. Mais il en est de même dès que l'on place à des niveaux trop élevés l'impôt sur le revenu ou les droits de succession ou de donation."
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Fiscalité et dépenses publiques le 13 février 2019 à Paris 16e Arrondissement .

Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
La fiscalité française à laquelle s'ajoutent les cotisations sociales est l'une des plus justes, des plus redistributives. Le sujet ne doit pas être comment la réduire avec des dépense à niveau constant, mais soit comment réduire les dépenses, soit comment utiliser le mieux possible cet outil économique. Ce serait dans cet esprit une grave erreur de vouloir réinstaurer l'ISF : son effet destructif pour l'économie ne fait pas de doute. Les chiffres publiés ne sont pas assez clairs. Ils concernent uniquement le nombre d'assujettis à l'ISF qui ont quitté la France en mélangeant les ""petits"" patrimoines et les plus gros, les seniors retraités et les pus jeunes serial entrepreneurs qui vont créer à l'étranger de nouvelles sociétés. Celles-ci payeront l'impôt sur les sociétés, la TVA, autant d'argent qui n'entre pas dans notre Budget national, et créeront des emplois, mais hors de nos frontières. Surtout, et il est impossible de le chiffrer, l'ISF et le climat social et fiscal qu'il traduit décourage les entrepreneurs étrangers de choisir une implantation en France. A titre de comparaison, la taxe à 75% des plus hauts revenus n'a eu qu'une vie brève car un effet négatif du même ordre a été dans ce cas correctement et rapidement analysé. Ce n'est pas un hasard si parmi les pays développés, la France depuis 1982 est l'un des très rares pays à avoir fait ce choix malheureux. Dans le même registre, ce serait une erreur de majorer encore l'impôt sur le revenu, en se rapprochant donc de ces 75% qui ont été un repoussoir pour les étrangers et une incitation pour les cadres de haut niveau de s'installer dans des pays voisins. Notons que les sportifs les mieux rémunérés ont effectué ce changement de domiciliation fiscale, bien entendu pour cette raison, depuis longtemps sans que personne n'y trouve à redire. Il est dommage que les pays européens n'arrivent pas à aller vers une harmonisation de la fiscalité. Bien sûr, il s'agit d'un sujet extrêmement important pour chacun d'entre eux dans la mesure où il n'aurait plus la liberté de fixer le niveau des composantes d'un des deux côtés du Budget, les recettes. Mais il me semble que vraiment très peu de choses ont été annoncées dans ce domaine jusqu'à présent.

Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?
La durée de vie s'accroissent en permanence, les successions 'ouvrent alors que les héritiers ont déjà fait l'essentiel ce leur vie active à 50 ou de plus en plus fréquemment à 60 ans. Il est donc utile de favoriser les donations en faveur de bénéficiaires plus jeunes qui pourront utiliser cet argent et le faire fructifier pour le bien de notre économie, de l'emploi... La meilleure voie pour créer cette incitation à anticiper son décès et transmettre de son vivant n'est pas de majorer à nouveau les tranches élevées des successions. leur niveau est déjà suffisamment haut. L'accroître encore créerait une incitation à aller mourir ailleurs en demandant aux futurs ayants-droit de quitter également le territoire. Il est nettement préférable de minorer les droits sur les donations, avec une réduction notamment du délai séparant deux donations à la même personne.

Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
L'action a débuté pour soumettre les GAFAM et autres sociétés multinationales de différents pays à la fiscalité française. Il faut accentuer ces efforts, idéalement dans le cadre européen, à défaut en solo.


Lire une autre au hasard
Retour aux Thèmes