Intégralité de la contribution intitulée "L'argent est un outil, pas une valeur"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Fiscalité et dépenses publiques le 11 février 2019 à Bois-d'Arcy .

Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?
Il faut absolument convaincre les citoyens que tout euro versé pour un impôt ou une taxe a servi à enrichir le pays. Il faut combattre les soupçons concernant la moindre productivité des agents des collectivités ou de l'état. Pour celà, il ne faut pas simplement le dire, il faut le démontrer pour convaincre. Il faut que les services publics soient considérés comme des prestations vendues aux citoyens par les acteurs des services publics, qu'ils soient fonctionnaires, élus ou simple employé. Le citoyen imposé doit être considéré comme le client auquel on doit rendre des comptes au risque de le perdre.

Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
Même si les impacts financiers en volume sont faible, il faut mettre fin aux privilèges excessifs de certains élus. Il est normal qu'ils aient un niveau de vie supérieur à la moyenne. mais il faut que l'ensemble des rémunérations soient connues et justifiables. C'est ainsi que les élus seront à nouveau estimés et respectés au lieu d'être comme aujourd'hui jalousés et bafoués. Pour être plus juste, la fiscalité doit plus taxer les revenus de l'argent que ceux du travail. Remettons l'homme et la nature au centre de nos objectifs. Le memo que j'ai joins propose par exemple de taxer les plus values des ventes d'actions en fonction de leur durée de détention.

Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?
Vis à vis de la concurrence internationale, il ne faut certainement pas baisser le taux de TVA. Taxer plus fortement les revenus des capitaux au delà de l'évolution du coût de la vie. C'est à dire ne pas perdre ce qu'on a gagné en travaillant, mais ne pas (trop!!!) s'enrichir sans travailler.

Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous...
Reculer l'âge de la retraite, Augmenter le temps de travail

Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous… [Autres]
Indexer le temps travaillé sur l'espérance de vie, avec quelques pondérations applicables à tous les secteurs et systèmes.

S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?
Les maisons de retraites ou EHPAD ne peuvent compenser le départ d'un domicile et se substituer à l'accompagnement intergénérationnel des familles et amis. C'est donc sur les aides des familles pour un maintien à domicile qu'il faut agir.

Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?
Il faut que les aides compensent justement en priorité les situations de maladie et d'handicap.

Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?
L'accompagnement de l'évolution de nos valeurs vers des bonheurs simples, durables préservant l'avenir de nos enfants.

Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
DESOLE POUR LA PERTE DE LA MISE EN PAGE PAR LE LOGICIEL. .................................... L’ARGENT EST UN OUTIL, PAS UNE VALEUR ......................................... PREAMBULE L’argent est un outil pratique pour acheter des biens ou des services. L’homme a donc trouvé normal de transformer son travail en argent pour pouvoir commercer plus facilement. Sa possession témoignait donc du travail accompli et suscitait plutôt du respect. Mais cet indicateur du travail accompli s’est transformé en une valeur à part entière. Le travail a été oublié et c’est la seule possession d’argent qui a été convoitée. On parle même de faire fructifier son argent. Ainsi l’argent est très tôt devenu source de jalousie. Les gens se battent pour le posséder. Certains sont devenus voleurs. Depuis quelques décennies, cette « valeur » est pratiquement devenue la première, voire la seule. Toutes les autres valeurs sont au service du « DIEU ARGENT ». On se demande comment transformer ses talents en argent, comment faire de l’argent !!! .................................................. QUELQUES CONSTATS EN VRAC La valeur des entreprises : La valeur d’une entreprise est appréciée à sa cotation en bourse ou à ses derniers résultats financiers annuels plutôt qu’à la valeur de ses employés, qu’à son savoir faire, qu’à son utilité sociétale. A contrario, son apport à la préservation voire au développement de notre environnement n’augmente que très rarement sa valeur. Faire fructifier un capital est la principale raison d’être d’une entreprise et ses autres richesses ne sont que des outils au service de cette rentabilité financière. D’ailleurs, quand on parle de rentabilité, on ne précise plus financière. C’est devenu évident pour tout le monde. La valeur des projets et des prestataires : Dans un plan stratégique d’une entreprise, la sélection des projets de développement (commercial, méthodes et outils de production, expertises, potentiels humains, impacts environnementaux), se fait pratiquement toujours pour accroitre la rentabilité financière. Les autres impacts sont analysés comme conséquences et font l’objet de mesures compensatoires. Il faudrait inverser le raisonnement et choisir ce qu’on veut développer puis chiffrer et traiter les conséquences financières. Pour les projets (d’aménagement par exemple) des grands donneurs d’ordre (souvent publics), le coût est le critère déterminant voire exclusif pour choisir le projet à réaliser et puis les prestataires auxquels il sera confié. Dans certains marchés publics, on utilise des notes techniques et des notes financières, mais la pondération des deux est encore trop favorable au prix. Dans les achats privés, il n’y a pratiquement que le prix qui est considéré. La valeur des revenus financiers : Les placements en bourse ne se font plus sur des entreprises qui ont le potentiel pour prospérer, mais sur les actions dont la valeur devrait augmenter à court terme et que l’on va pouvoir revendre rapidement avec un profit. On aurait pu penser que ce changement d’objectif conduirait aux mêmes choix de placements, mais ce n’est en général malheureusement pas le cas, car les objectifs de court terme sont trop souvent opposés à ceux de long terme. La valeur recherchée est le revenu financier (immédiat) alors que ce devrait être la prospérité de l’entreprise qui, par des dividendes génère des revenus financiers et qui par son développement augmente la valeur de ses actions. La valeur des hommes : Dans les relations humaines aussi, l’argent est devenue une valeur inquiétante. La réussite personnelle s’apprécie à son augmentation de salaire et de son patrimoine. Ainsi, un riche est plus admiré qu’un savant, qu’un érudit, qu’un homme charitable ou même qu’un vrai ami. Les fonctions qui autrefois suscitaient le respect sont dévaluées : instituteurs, ecclésiastiques, docteurs, chercheurs, élus, infirmiers, … Elles ne rapportent pas assez. Nous sommes plus fiers de ce que nous possédons que de ce que nous sommes. ................................................ ANALYSE ----------------- Les placements, prêts et investissements Celui qui possède de l’argent se doit de le placer. ***** L’investissement dans une entreprise: Le premier type de placement est de vouloir s’impliquer dans le fonctionnement et le développement d’une entreprise. C’est le principe de l’achat d’actions et donc de la cotation boursière qui valorise ces actions. L’investissement boursier dans des entreprises jugées solides et prometteuses est bon. Pour les entreprises, il les oblige à convaincre et donc à se convaincre que leur plan stratégique est solide. Pour l’actionnaire, il rend son placement utile. S’il ne s’est pas trompé voit, il son argent lui rapporter des dividendes annuels et un capital maintenu voire augmenté. Tout cela est sain et motivant pour tout le monde. Le problème vient du fait qu’aujourd’hui en bourse, les actionnaires ont oublié que ce qu’ils devraient acheter, c’est une entreprise qui est autre chose que la valeur de ses actions. Ils ne savent pratiquement plus quel est le potentiel des entreprises dans lesquelles ils ont investi. Ils ne connaissent pas l’activité, le plan stratégique, le potentiel technique et humain, …. En effet, entre l’actionnaire particulier et l’entreprise, il y a des intermédiaires (banques) qui répartissent les placements sur un grand nombre d’entreprises. Le métier de ces intermédiaires devrait être d’analyser les situations des entreprises et de placer l’argent dans celles auxquelles ils croient pour le long terme. En fait, ce n’est plus le cas aujourd’hui, car les moyens de calcul, la rapidité de ces calculs, la rapidité de circulation de l’information et les bases de données ont fait complètement dévier le système. Leur métier est maintenant de bâtir des modèles pour prévoir quel sera l’impact d’une information (politique, financière ou économique) sur l’achat ou la vente de telle ou telle action. En fonction de ce pari, ils achètent vite pour pouvoir revendre quelques secondes après quand les achats auront fait monter le cours. Et inversement pour la vente. C’est de la pure folie de laisser perdurer de telles pratiques : • Elles génèrent la constitution de bulles financières fictives qui créent des crashs financiers quant elles explosent. • Elles conduisent les entreprises à être obnubilées par le cours de l’action et à adopter des stratégies de communication sur le court terme incitant à acheter ses actions. Même les prévisions de résultats des exercices peuvent être faussés. Alors que dire des investissements dans l’innovation, dans le développement des techniques, des méthodes et du potentiel humain dont la rentabilité est dans plusieurs années. ***** Le prêt (placement) à une banque : Le deuxième objectif d’un placement peut simplement être de conserver à son argent sa valeur. Il s’agit donc de faire un prêt à un organisme financier. Son métier est de le valoriser au mieux, mais son devoir est d’en garantir la valeur au préteur. Cette valeur doit donc être indexée sur l’inflation, l’évolution moyenne du coût de la vie ou du pouvoir d’achat. Ces trois indices ne sont pas identiques, mais celui du coût de la vie officiellement publiée par l’INSEE semble un minimum simple à mettre en place. Par cet apport d’argent, le service rendu à l’organisme financier peut éventuellement en plus mériter une rémunération qui peut varier en fonction de la durée d’indisponibilité acceptée par le préteur mais aussi du besoin de liquidité de l’organisme pour sa stratégie. Les plus-values alors générées doivent alors être taxées comme celles résultant de la vente d’actions. ***** Les projets , les marchés Pour réaliser un projet, il faut toujours choisir entre plusieurs projets et entre plusieurs acteurs. Pour les comparer, il est alors normal de parler de rentabilité. Mais celle-ci ne doit pas être uniquement financière. Le coût financier est un critère important car il faut avoir le financement pour réaliser un projet, mais tous les autres impacts positifs ou négatifs doivent être pris en compte dans le jugement. On a donc inventé le terme mieux disant pour ne pas choisir systématiquement le moins disant. On a mis aussi en place des notations financières et des notations techniques. Tout ceci est très bien, mais ce n’est pas suffisant. Compte tenu des enjeux actuels pour la planète, pour la biodiversité et pour les impacts humains, il faut que le poids des critères de jugement oblige à des changements radicaux. Les critères financiers, sociaux, sociétaux et environnementaux ne devraient pas avoir des poids différents de plus de 20% (soit chacun entre 20% et 40%). ****** L’individu Les lois et les règlements n’ont une efficacité à long terme que si les mentalités ont évolué en parallèle pour les comprendre et les accepter. Or la valeur « argent » ou « richesse » est devenue primordiale pour les individus. Nous ne jalousons plus quelqu’un pour ses qualités humaines, culturelles ou utiles, mais uniquement parce que ces qualités lui ont permis de gagner plus d’argent que nous. Ne pourrait-on pas apprendre à apprécier, valoriser et échanger ce qui ne coûte rien ou peu : un geste, un bon mot, une présence, une fleur, un oiseau, un ciel bleu, un paysage enneigé, un poème, une mélodie, …. Le contexte actuel est favorable car notre challenge environnemental pour sauver la planète est basé sur la même analyse. N’est-ce pas d’ailleurs la nouvelle définition que l’on pourrait donner à l’utilité publique qui a maintenant complètement disparue du cadre de référence des individus. Cette évolution doit débuter dès les premières années d’école pour les enfants et se poursuivre par des associations soutenues par l’état et les collectivités pour les adultes. ............................................................... QUATRE PROPOSITIONS •******* Taxer les plus-values des actions de manière inversement proportionnelle à leurs durées de détention. Pour donner aux entreprises de la visibilité et encourager les investissements sur le long terme, la taxation des plus-values des actions pourrait être faite suivant le barème suivant : Durée de conservation de l’action Taxation de la plus-value à la vente < 1 jour 90% < 1 mois 80% < 1 an 60% < 5 ans 40% < 10 ans 20% > 10 ans 10% •******* Garantir la valeur de l’argent déposé dans les banques vis à vis des fluctuations du coût de la vie. Ceci ne conduit pas les déposants à s’enrichir toujours plus, mais permet à ceux qui ont travaillé pour gagner de l’argent de ne pas voir leur patrimoine diminuer. Pas de risque et pas de gain. Si, au delà de cette garantie, le dépôt a une rémunération telle qu’elle génère des gains, les plus-values générées devraient être imposées avec le même principe que les actions en fonction de la durée de détention. Ceci permet aux banques d’investir ces dépôts dans des actions de long terme. •******* Imposer dans les marchés publics et encourager dans les marchés privés que le poids du critère prix ne représente pas plus de 50% de l’ensemble des critères de sélection. Cette notion de mieux-disant opposé à celle du moins-disant n’est pas nouvelle, mais le poids du critère prix est resté trop important pour se prémunir d’une concurrence internationale sauvage et ignorant les critères environnementaux, sociaux et sociétaux. Exemple de répartition des critères que je proposerais : - prix : 40% - environnementaux (climat, empreinte carbone, biodiversité, …): 30% - sociaux (salaires, couvertures sociales, formation, …): 20% - sociétaux (activité locale, sécurité, sureté, ….) : 10% •******** Intervenir dès l’école primaire pour convaincre nos enfants que savoir donner de la valeur aux individus et à la nature est source d'un plus grand bonheur que celui de posséder une fortune pécuniaire. Regarder, expliquer et admirer la nature qui nous entoure (même en ville ) intéresse pratiquement tous les enfants. La transposition à l’homme peut, avec l’évolution des civilisations, conduire à modifier les ressentis vis à vis des voisins (respect et admiration plutôt que jalousie et agressivité). Ces actions scolaires doivent être complétées par un soutien de l’état et des collectivités à des associations dont l’objet serait de participer à cette évolution. .......................................................... Contribution de Francis MALAVERGNE f.malavergne@wanadoo.fr


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