Intégralité de la contribution intitulée "BVT"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Fiscalité et dépenses publiques le 7 février 2019 à Larnod .

Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
Instaurer une ligne directrice très simple : cotisant accédant. Aujourd'hui, il y a des personnes qui consomment beaucoup de services publics et qui participent peu à son financement voir pas du tout. Cette règle aurait le mérite de responsabiliser davantage nos concitoyens en matière d'utilisation des services publics. Il faut donc que tout le monde sans exception paie un impôt direct en fonction de ses moyens. Je ne remets pas en cause la notion de progressivité de l'impôt que je trouve juste. Il y a des concitoyens qui ne se rendent plus compte du coût de notre modèle social et qui en abusent parce que ça n'a pas d'impact financier pour eux. Je pense par exemple à des gens qui font prescrire des médicaments à leur médecin pour les envoyer à des proches à l'étranger.

Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?
Les français qui travaillent sont soumis à une pression fiscale tellement élevée que je pense qu'il est indispensable de baisser la fiscalité dans sa globalité. Baisser le nombre de prélèvements pour les rendre plus lisibles et savoir avec exactitude les prestations qu'ils financent. J'ai eu la chance de faire quelques années d'étude et d'avoir aujourd'hui une situation stable avec un peu de patrimoine notamment immobilier. Mon degré de participation à l'effort collectif me semble tellement élevé que j'ai l'impression que la France me puni parce que j'ai réussi à construire une situation qui me permet vivre en parfaite autonomie (je ne bénéficie d'aucune aide sociale et je ne cherche pas à en bénéficier). J'ai l'impression que les valeurs traditionnelles que m'ont inculquées mes parents (travail, discipline, respect...) qui pour moi représentent un cercle vertueux ne sont plus reconnues par notre nation.

Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous...
Revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales

Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous… [Autres]
Augmenter le PIB du pays. Réduire le déficit commercial. Favoriser les investissements pour créer des emplois.

S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?
Je connais mal les aides sociales. Avant de remettre en cause les aides sociales, commençons déjà peut-être par limiter la fraude (les bénéficiaires de logement HLM avec des revenus supérieurs aux seuils, les gens qui touchent une retraite et qui sont décédés...). J'en reviens à mon idée de base de cotisant accédant c'est à dire que les prestations reviennent uniquement à ceux qui cotisent. Si on n'a pas cotisé un minimum de temps, on n'a pas accès aux droits à prestation. Les prestations sociales doivent être revues à la baisse ou supprimées pour les allocataires qui ne respectent pas nos institutions ou commettent des délits.

Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?
Ce n'est pas vraiment une prestation sociale, mais je pense que notre système doit davantage se préoccuper de l'entrée des jeunes dans la vie active. Jusqu'à présent nous avons joué sur l'allongement de la durée des études. Il y a beaucoup à dire sur ce sujet.

Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?
La pression fiscale dans notre pays est tellement forte qu'elle crée un désavantage concurrentielle avec les autres pays qui ont une fiscalité plus avantageuse. Il faut baisser nos impôts. Redéfinissons le périmètre de l'Etat. L'Etat rien a faire dans certains secteurs comme l'emploi (ce sont les grosses entreprises qui n'ont pas besoin des aides qui en bénéficient et il y a des effets de seuil qui pénalisent certains chercheurs d'emploi). Il faut mettre le paquet sur l'éducation : nos système de protection ne nous permet d'avoir des coûts de production compétitifs. Si on se bat sur les coûts de production avec nos voisins espagnols ou italiens, la bataille est perdue d'avance. De toute façon, le prix est toujours le curseur le plus facile à baisser car tout le monde peut le faire. Par contre proposer des produits à forte valeur ajoutée comme nos voisins allemands et suisses. Pour cela, il faut des investissements et de la matière grise pour travailler avec des machines et des outils perfectionnés. Sans main d’œuvre qualifiée, on ne peut pas se positionner sur des marchés à forte valeur ajoutée. Notre système éducatif représente un poste de dépense important pour des résultats en demi-teinte. Il faut donc réformer notre système éducatif pour répondre aux attentes du marché du travail de demain. La Chine et les USA ont déjà pris beaucoup d'avance dans des domaines comme l'intelligence artificielle.

Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Concernant l'ISF : Je suis pour sa suppression ou à minima abaisser les taux appliqués auparavant. Tout le monde parle des recettes engendrées par l'ISF mais personne ne parle du coût pour le recouvrer. C'est un service spécial des impôts qui s'en charge : le service de recouvrement du patrimoine. Son recouvrement demande beaucoup de temps et d'échange avec les assujettis. Le fisc met en demeure l'assujetti pour une estimation de patrimoine erronée mais celui-ci peut apporter des explications. Par exemple, pour un bien immobilier celui-ci peut-être plus vétuste que celui pris en référence par le fisc. C'est également cette incertitude d'évaluation du patrimoine des assujettis qui les incitent à quitter notre territoire. Ils ont toujours une épée de Damoclès sur la tête. Concernant les taux, ils étaient peut-être adaptés lorsque les assurances vie rapportaient 6% mais aujourd'hui, prendre 1% est confiscatoire. S'agissant de la fiscalité immobilière, celle-ci est complètement aberrante : d'un côté il y a les contribuables qui louent des logements nues et qui sont imposés selon le barème progressif de l’impôt + prélèvements sociaux (lorsqu'on est dans la tranche à 30% et plus, on redonne à l'Etat plus de 50% de ses recettes. C'est du grand banditisme. Le propriétaire bailleur prend tous les risques et c'est l'Etat qui encaisse). D'un autre côté, il y a les loueurs en meublés qui sont considérés comme des commerçants et de ce fait ils peuvent déduire toutes leurs charges et pratiquer un amortissement pour ne pas payer d'impôt en se débrouillant bien. Sans oublier ceux qui font de la location en meublées touristiques qui ont un abattement de 70%. Il y a les propriétaires bailleurs qui déclarent des revenus fonciers qui se font tondre et les propriétaires bailleurs en location meublée qui sont plus ""avisés"". Sans parler des conséquences sur la vie des quartiers qui se retrouvent uniquement avec des gens de passage et l'offre de location nue qui est plus rare. La complexité de notre fiscalité qui n'arrive pas à suivre l'évolution du monde qui nous entoure nous empêche d'être réactifs et engendre des effets pervers.


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