Intégralité de la contribution intitulée "Repenser la fiscalité; réduire les dépenses publiques et augmenter leur efficacité"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Fiscalité et dépenses publiques le 5 février 2019 à Rueil-Malmaison .

Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?
Comme au niveau d'une municipalité, informer en ligne sur la répartition des dépenses publiques (passée et à venir).

Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
Repenser la fiscalité. La fiscalité doit être réformée, et réorientée. Ce n'est pas une simple "collecte de sous", elle a un impact social considérable, et des conséquences politiques sur la citoyenneté … désastreuses.
Elle doit rassembler: l'impôt pour tous, chacun versant selon ses moyens, ne serait-ce qu’1 euro. Finissons-en avec cette caricature des gentils pauvres opposés aux méchants riches que l'on va obliger à "payer" au sens punitif du terme. Chacun doit donner et recevoir.
Elle doit responsabiliser: chacun a son avis sur l'utilisation de l'impôt .. que chacun commence par y participer. Le recours aux actions destructrices (blocages, casse) pour s'exprimer montre que certains n'ont même plus conscience que "nous paierons tous" la facture; cette conscience aurait pu en modérer quelques-uns.
Elle doit valoriser le travail et l'enrichissement : soulager les petits et moyens revenus pour les valoriser par rapport aux aides seulement perçues (RAS), encourager l'initiative et l'entreprenariat au lieu de viser une correction immédiate de toute inégalité matérielle. Depuis quand sommes-nous un pays communiste? Un pays sans riches, c'est un pays où tout le monde est pauvre.
Elle doit être simplifiée: trop complexe, trop subtile, elle est mal comprise … car les explications sont acrobatiques. Clarifiée, elle pourrait être mieux expliquée. Mieux comprise, elle serait mieux acceptée.
Exemple d’abus lié à la recherche aberrante de recette fiscale : les taxes surajoutées aux taxes, notamment sur les factures d’électricité (3 taxes – TCFE, CSPE et CTA – majorées d’une TVA à 20%).

Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?
Un tri pertinent parmi les nombreuses taxes, et en finir avec les taxes ajoutées aux taxes.

Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous...
Reculer l'âge de la retraite, Augmenter le temps de travail, Revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales

Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous… [Autres]
reculer l'âge de la retraite : à condition d'accompagner les seniors dans leur fin de carrière, cultiver la transmission des savoirs et des compétences... Impératif: renoncer aux 35 h.

S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?
Les allocations familiales ne devraient pas dépendre de conditions de ressources.
Toutes les autres aides doivent être davantage maîtrisées, de façon à endiguer l'assistanat qui démoralise les véritables travailleurs.

Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?
Les fonctions régaliennes de l'Etat doivent être préservées, pas nécessairement renforcées.

Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?
La formation professionnelle, pour lutter contre le chômage.

Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Réduire les dépenses publiques et augmenter leur efficacité. Les gains de productivité générés dans le secteur privé par les nouvelles technologies ne sont pas apparus dans le secteur public… où est l'erreur? Quelques pistes :
- donner à la Cour des Comptes un pouvoir contraignant sur la conduite de l’Etat ; des aberrations sont dénoncées… sans effet sur le réel.
- supprimer les postes de fonctionnaires touchant des salaires et retraites considérables sans se rendre utiles à la collectivité ; ex. de nombreux inspecteurs généraux de l’Education Nationale
- mettre fin aux statuts de confort, qui incitent aux abus. Ex. les fonctionnaires territoriaux, à moins de 35 h hebdomadaires, cumulant absences « maladie » et congés, experts en inertie, ont vu leur nombre augmenter d’environ 1 million en 15 ans, sans amélioration notable des services rendus. Quand chacun prend le maximum de ses droits et donne le minimum de ses obligations, le système s’effondre. Donc : recourir à des contrats de statut privé pour de très nombreux emplois techniques, réserver le statut de fonctionnaires aux fonctions régaliennes.
- une sélection pertinente dans les subventions accordées sans contrôle, par affinités ou calculs politiques. De trop nombreuses associations aux missions ronflantes et à l’efficacité floue interviennent en doublon par rapport à certains services publics, et sont gérées de façon hasardeuse. Dès qu’elles obtiennent la subvention, elles s’occupent à la dépenser intégralement pour justifier le renouvellement l’année suivante. C’est une utilisation aberrante de l’argent public. L’aide publique à apporter aux initiatives locales peut se faire sous la forme d’un accompagnement technique, matériel (conseils, prêt de locaux…), pourquoi « des sous » ?
- supprimer les organismes publics à effet négatif : leur principale action consiste à se gérer pour assurer leur pérennité, la quasi-totalité du budget allant aux employés dudit organisme, pour un service public rendu proche de zéro.
- mettre fin aux politiques mensongères et coûteuses en pure perte : euphémismes en cascade maquillent les maux réels et les enkystent au lieu de les combattre. Davantage de réalisme et de modestie dans le repérage et la dénomination des problèmes, et dans les actions publiques pour les traiter : les emplois aidés ne sont pas de véritables emplois, l’assistanat n’est pas l’autonomie, le demandeur d’emploi est un chômeur, et le Revenu de Solidarité Active maintient dans l’inactivité des personnes qui s’accommodent de cet assistanat.
- investir dans des moyens adaptés réellement utiles au lieu de gadgets et paillettes ; ex. de coûteux tableaux numériques interactifs dans des classes de collège ne remédient en rien à l’inattention des élèves, l’incivilité, l’obstruction systématique qui font obstacle à l’enseignement. Les moyens utiles seraient une politique d’établissement adaptée, un travail d’équipe entre enseignants sérieusement formés, et des responsables administratifs jouant pleinement leur rôle de chefs d’orchestre (mais bravo à M. Blanquer qui enfin donne le bon cap au navire "Education Nationale").


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