Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?
Tout d'abord, les 2 impôts (ISF et IFI) sont viciés à la base par un piège à retardement de Bercy, un oubli volontaire : ils ne sont pas indexés sur l'inflation, ce qui a pour résultat d'élargir automatiquement la cible des contribuables touchés, même si la surface de leur patrimoine immobilier ne bouge pas. Il suffit que l'inflation naturelle du marché immobilier fasse monter la valeur marchande de leurs biens pour qu'ils deviennent redevables de ce genre d'impôts.
Les chercheurs de l'IFRAP ont fait paraître une note datée du 24 janvier 2019. Il se trouve que la Direction des fiances publiques (DGFP) est tenue depuis 2014 d'annexer à chaque loi de finances un rapport annuel "relatif aux contribuables quittant le territoire national", autrement dit consacré aux exilés fiscaux. Or, ces rapports n'ont jamais été publiés, Bercy s'étant arrangé pour qu'ils soient couverts par le secret fiscal. L'IFRAP a réussi à récupérer le rapport de l'année 2017.
C'est ainsi qu'on a pu apprendre que les départs annuels à l'étranger sont passés de "196 à 877" entre 2003 et 2013. En moyenne, ce sont 3,04 milliards d'euros qui sont sortis de France chaque année. En attribuant à ces milliards envolés le rendement de la Bourse de Paris pendant la période d'application de l'ISF, soit 3% par an, l'IFRAP obtient à la fin de l'année 2017 un total de 143 milliards d'euros en ajoutant 62 milliards d'intérêts aux 81 milliards de capitaux nets sortis de France pendant les 34 années de l'ISF.
Le rapport souligne que le nombre d'exilés fiscaux établis en Suisse est de 175 000 et en Belgique de 120 000.
"Si on veut faire payer les très riches, il vaut mieux les attirer que les faire fuir"
Peut-on publier ce rapport largement et dire la vérité aux Français sur l'ISF ?
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