Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
1) Dépense publique, fiscalité.
Dépense publique : 56 % PIB !
Prélèvements obligatoires : 45 %PIB en 2017/48% en 2018!
Il faut nous remettre au niveau moyen –à périmètre comparable- des démocraties occidentales voisines (UE : 40 % en2017), simplement parce qu’elles ont des services publics au moins aussi bons, et obtenus à moindre coût (écart de 4,3 % PIB en 2017 selon France Stratégie en tenant compte de l’écart « système de retraite à la Française »…).
Pour y parvenir il est prioritaire de mettre sous contrainte la dépense publique avant de céder à la facilité habituelle du traitement par la fiscalité. Pour réduire la dépense le plus efficace est de chasser le vieux « gaspi » avec énergie : chacun en connait déjà autour de lui et on peut au moins recenser son immense potentiel (ronds-points, plantations superfétatoires, éclairages nocturnes à gogo, fuites des réseaux, fraudes diverses, avantages indus /cf HLM Paris, salaires « mirobolants –et retraites idem !-des autorités publiques indépendantes et autres …). Mais c’est plus difficile que de réduire arbitrairement les budgets car souvent les « gaspis » en réchappent !
Il faut encore réduire les doublons établis au long des décennies pour maintenir un peu de pouvoirs dans les différentes couches du millefeuille institutionnel. Chaque « réforme » décentralisatrice, ou simplificatrice débouche in fine sur des compromis boiteux et couteux par manque de courage et de préparation (dernière réforme régionale, répartition des compétences entre communes et communautés, fausses externalisations…). Cette réduction des doublons doit être à la fois ferme sans jamais perdre de vue la qualité du service à l’usager dans une cohérence d’ensemble (ex :les maternités sous utilisées et donc dangereuses en milieu rural mais avec des accès lointains pour des prises en charges plus sûres)
Expérimenter à une échelle significative des solutions public/privé pour assurer les services du quotidien et le lien social, en milieu rural mais pas seulement. Toutefois la Puissance publique doit rester responsable de leur qualité et de leur pérennité. C’est à ce stade que les Pouvoirs Publics doivent s’interroger sur la pertinence de leur intervention directe en cout/prestation (privatisations, concessions, …).
La réforme des retraites peut et doit apporter une contribution à la baisse de la dépense publique. Elle doit tenir compte de l’allongement de la durée de vie en bonne santé. L’âge moyen de départ « effectif » (différent de l’âge légal) à la retraite doit donc être relevé pour que les pensions ne soient plus dévalorisées (résumé).
Mettre en œuvre les –bonnes- recommandations de la Cour des Comptes, en « mode projet », et justifier publiquement les écarts en réalisation. Idem pour les travaux CAP22 insuffisamment déclinés et valorisés.
Conclusion sur la dépense publique :
Des gisements de productivité sont considérables (cf Canada…) et les freins le sont tout autant. Les capacités en « management stratégique et surtout opérationnel de transition des organisations » connues en entreprise, font ici largement défaut. La mise en œuvre du simpliste « rabot », très pratiquée, n’est en rien une solution. C’est un enjeu crucial d’y remédier enfin, en associant au mieux les compétences existantes et à former, publiques et privées.
Les Recettes publiques
Cette dépense publique supposée ainsi optimisée sous la conduite éclairée de l’Etat –car il faut bien un pilote dans l’avion- il reste à établir les recettes sans abuser ni des générations futurs (dette) ni d’une minorité contrainte (le « cochon de payant »)
Lorsque la puissance publique fournit directement ou non certaines prestations au public il est sain qu’elles soient facturées au coût complet quitte à ce que certains consommateurs reçoivent une aide spécifique lorsque la collectivité le juge nécessaire, après arbitrage au niveau adéquat (ex : boursiers étudiants étrangers…).
Il y a actuellement beaucoup de boites noires…et l’on ignore le vrai cout des prestations…ce qui conduit à les dévaloriser.
La Fiscalité :
Proverbe : Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se « casse ». On appellera ça alors l’exil fiscal… ou le manque de civisme, au choix !
Son seul but devrait être d’équilibrer le budget.
Les taxes de dissuasion ont pour finalité de disparaître à terme si elles sont efficaces et non d’équilibrer le budget.
Il ne devrait y avoir d’impôts sur le capital que sur ses revenus sauf à admettre que le droit de propriété peut être transgressé par une confiscation sans justification, même pour une part minime. Invoquer la justice pour justifier l’impôt sur le capital revient à dire que celui-ci a été constitué par une injustice : ainsi de l’épargne besogneuse (après impôt) constituée après des études (financées publiquement en partie puis « remboursées » par l’IRPP,…) puis une vie de travail, ou des donations de parents protecteurs…Haro sur les fourmis et vive les cigales !
Plutôt que de laisser soupçonner les « riches »(> 20 % ) d’être de mauvais Français, méritant des impôts sur leur patrimoine, rappelons qu’en volume ils assurent une part essentielle des recettes fiscales et donc des transferts. Il faut non seulement dire les faits plus vigoureusement, mais aussi encourager ces « riches » de façon beaucoup plus claire et pertinente à investir alternativement sur des grands projets tels la transition écologique, la numérisation de l’administration, les grandes infrastructures (rentables !)…Les supports financiers proposés actuellement ne sont pas efficaces ! Pensons à de grands emprunts ciblés et suffisamment attractifs –non confiscatoires- pour mobiliser une épargne qui ne demande qu’à être guidée de façon crédible !
Par ailleurs les droits (et conditions) de succession/donation devraient être allégés au maximum pour autant que les affectations des biens /capitaux correspondent à des utilisations utiles « conformes » : habitat permanent, activité, investissement dans une entreprise « listée », fondation « listée »…Les droits de donation devraient en particulier être supprimés en ligne directe et vers certains organismes listés (patrimoine).L’objectif est de supprimer toute réticence à la circulation intergénérationnelle.
IRPP et CSG :
Si la Déclaration des droits de l’homme demande à chacun de contribuer à proportion de ses moyens elle ne précise pas la règle de calcul et ne dit rien en particulier de la progressivité, devenue un mantra au fil du temps. Nous en sommes au point où seuls 44% des ménages payent l’IRPP et où la CSG est également devenue en partie progressive et sélective.
Contrairement à la doxa je pense que la juste « proportion des moyens » pourrait être tout simplement un taux unique pour tous, par exemple 10% des revenus pour IRPP+CSG : ce serait la nouvelle « dîme » ! Bien entendu pour les plus défavorisés et sur justification d’utilité sociale dument constatée (dépenses éducatives, remplacements écologiques, salaires maternels ?…) des dispositifs viendraient valoriser leur contribution. Parallèlement pour les plus favorisés, et en gommant soigneusement tout effet de seuil, certains services publics seraient facturés au coût complet, corrigé d’un abattement variable selon l’incitation recherchée pour ces catégories (éducation supérieure, maisons de retraite, partiellement santé, transports publics,…).
Cette proposition iconoclaste a au moins un mérite qui est de rompre avec la passion triste des Français de faire payer l’impôt par les riches –si possible du monde entier : GAFA !( ici à juste titre)- Pour autant elle n’ exonère pas chacun de payer le juste prix de ce qu’il consomme réellement ou même de le pousser efficacement à changer ses pratiques nuisibles (changer sa vieille chaudière au fuel même s’il ne peut financer totalement l’opération … ?) .
A défaut de ces saines dispositions, deux propositions compatibles entre elles pourraient « améliorer » la contribution actuelle des classes les plus favorisées, en évitant une nouvelle punition fiscale d’envergure des classes moyennes et moyennes supérieures:
-1) l’impôt « GINI » proposé par C. St Etienne, fléché vers un abondement de la prime d’activité :
+1% au dessus de 100000€ de revenu
+2% au dessus de 200000€
+3% au dessus de 300000€
-2) l’emprunt « forcé » alternatif à l’impôt, mais non confiscatoire, (cf outils défiscalisation ISF, IRPP) pour un surcroît d’alourdissement des tranches :
Durée 5 à 8 ou 10 ans
Rémunéré 1 % en sus de l’inflation si investi à 150 % de la somme « due ».
Une dernière proposition, dans l’esprit du temps, serait de tenir compte des dépenses « contraintes » des ménages , affectant davantage en proportion le reste à vivre des plus démunis. Un abattement forfaitaire ou calculé viendrait diminuer la base imposable. Faut-il au-delà des critères familiaux évidents (taille de la famille) intégrer les dépenses de transport « contraintes » liées entre autres à la localisation (cf versement transport ?), électricité, assurances,… ?. On arrive vite dans le discutable (contrainte ou choix de vie ?) et en tout cas dans l’usine à gaz…Donc prudence.
TVA et taxes indirectes :
Bien que jugée « régressives », leurs différents taux permettent à volonté de cibler les biens de « première nécessité » (TVA taux réduit) ou de sanctionner des importations « non conformes » (TVA et droits de douane). Il ne faut pas s’en priver (concertation UE incontournable).
Conclusion dépense publique/ fiscalité :
La maîtrise de la dépense publique, prioritaire, suppose un travail de fond incompatible avec des arbitrages brutaux ou des compromis politiciens.
La fiscalité des ménages peut être l’occasion d’aménagements plus intelligents que le seul « sacrifice » des « riches » sur l’autel d’une passion typiquement française. Sa maitrise et son recul doivent suivre ceux de la dépense publique.
Enfin ce qui précède ne traite pas du chapitre essentiel de la fiscalité des entreprises et de l’économie en général. Il s’agit au meilleur coût public d’améliorer la compétitivité des entreprises et de in fine de créer des emplois de qualité. L’IS est bien trop élevé en comparaison avec nos voisins concurrents, même à périmètre comparable, en tenant compte d’un système de « niches » par ailleurs inadapté (CICE) ou simplifiable…
Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?
voir au dessus
Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous...
Reculer l'âge de la retraite, Revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales
Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous… [Autres]
ajuster aux vrais besoins et éviter les effets d'aubaine et de seuil. Voir la rubrique "fiscalité plus juste plus efficace"
S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?
oui en contrepartie d'un véritable service rendu à la collectivité: ex faire des enfants et les éduquer correctement....
Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?
enfants en déshérence éducation
Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?
aucune faire d'abord le ménage dans le gâchis généralisé
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