Intégralité de la contribution intitulée "Baisser les dépenses publiques"
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Fiscalité et dépenses publiques le 28 janvier 2019 à Paris 15e Arrondissement .

Quelles sont toutes les choses qui pourraient être faites pour améliorer l'information des citoyens sur l'utilisation des impôts ?
Expliquer à quoi ils servent.

Que faudrait-il faire pour rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ?
-Supprimer les 179 taxes, impôts et cotisations obligatoires (sur un total de 252) qui rapportent moins de 100 M€/an.
-Que les 57% de Français qui n'acquittent pas l'impôt sur le revenu versent tout de même une somme symbolique (15 ou 20€ par exemple)
- Que les grandes entreprises (notamment les "GAFAM") acquittent les mêmes impôts que les TPE, PME, artisans ou commerçants

Quels sont selon vous les impôts qu'il faut baisser en priorité ?
Les cotisations sociales, l'IFI (qui décourage les gens de détenir un bien immobilier et qui provoque une augmentation forte des logements vacants).

Afin de financer les dépenses sociales, faut-il selon vous...
Reculer l'âge de la retraite, Augmenter le temps de travail, Revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales

S'il faut selon vous revoir les conditions d'attribution de certaines aides sociales, lesquelles doivent être concernées ?
Allocations chômage, allocations familiales au-delà de 5 enfants, CMU, aide sociale pour les étrangers en situation irrégulière.

Quels sont les domaines prioritaires où notre protection sociale doit être renforcée ?
Vieillesse et grande dépendance.

Pour quelle(s) politique(s) publique(s) ou pour quels domaines d'action publique, seriez-vous prêts à payer plus d'impôts ?
Aucun : que l'Etat, les collectivités locales et les établissements hospitaliers commencent par mieux s'organiser et à appliquer les recommandations publiées depuis des années par la Cour des comptes : cela fait des décennies qu'on augmente les dépenses publiques sans que le service au public s'améliore vraiment. Cherchez l'erreur !

Y a-t-il d'autres points sur les impôts et les dépenses sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Quelques réflexions pour contribuer au débat (elles ne satisferont sans doute pas une majorité de « gilets jaunes », mais elles sont hélas le triste reflet de la réalité de la France en 2019.)
1) Cela fait 44 ans que la France et les Français vivent à crédit : le dernier budget de l’Etat exécuté en équilibre remonte à 1974. Depuis, tous les budgets (donc sous 6 présidents de la République successifs) ont été en déficit, accumulant ainsi une dette considérable qui atteint aujourd’hui près de 35 000 € par Français, bébés compris !
2) La France est le pays européen dont le rapport entre les dépenses publiques et la production nationale (mesurée par le PIB) est le plus élevé : 56,4%
3) C’est également le pays d’Europe où le % des prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations sociales…) est le plus important (48 % du PIB) et où le nombre de fonctionnaires (Etat, collectivités territoriales, hôpitaux) par habitant est aussi le plus élevé.
4) A titre d’information, on recense en France 252 impôts , taxes et cotisations obligatoires, dont 179 rapportent moins de 100 millions d’€ par an !
5) Ce triple constat conduit à trouver comiques (ou plutôt inquiétants car il illustre l’inculture économique phénoménale de nos concitoyens) ceux qui prétendent que la France est un pays « ultralibéral », alors que nous sommes les recordmans d’Europe des dépenses et des prélèvements.
6) Contrairement, là encore, à ce qui est répété à l’envi, la fiscalité française est loin de favoriser ceux qu’on qualifie de « riches ». Deux exemples parmi beaucoup d’autres :
 57% des Français ne paient pas l’impôt sur le revenu. Parmi les 43% qui s’en acquittent, les 10% les plus aisés (soit 4,3% de la population) paient 70% du produit total (78 milliards €) et les 1% les « plus riches » (soit 0,43%) en règlent 30%.
 Les impôts pesant sur le capital (détention, transmission, revenus) représentaient en 2017 près de 11% du PIB, contre une moyenne de 8,4% dans l’Union européenne. La France est le seul pays à avoir conservé un impôt sur la fortune -rebaptisé IFI par M. Macron-). Cf. le dernier rapport du Conseil des prélèvements obligatoires, rattaché à la Cour des comptes.
7) De même, à l’inverse des fadaises colportées par les gilets jaunes et la plupart des medias, la France est, à l’exception des pays scandinaves, le pays où les inégalités (mesurées par le « coefficient de Gini ») sont les plus modérées (coefficient de 0,289 en 2017, contre 0,341 en Espagne, 0,351 en Grande Bretagne, 0,391 aux Etats-Unis…). La redistribution opérée par la fiscalité et par les dépenses sociales permet aux 20% de Français les plus modestes d’augmenter leur niveau de vie de 72% et aux 20% les plus aisés de diminuer le leur de 20%.
8) Pour être complet, on ajoutera que les Français sont, parmi les peuples du monde entier, un de ceux qui commencent leur activité le plus tard, qui travaillent le moins longtemps pendant leur vie active et qui partent en retraite le plus tôt.
Evidemment ceux qui prêchent la « haine des riches » estimeront sans doute que tous ces chiffres sont de « l’enfumage » et ils continueront à réclamer plus de services publics et moins d’impôts !
La seule façon de « s’en sortir » et d’améliorer le sort des plus défavorisés n’est certainement pas de continuer la politique conduite depuis plus de 40 ans par les gouvernements successifs, c’est-à-dire de toujours dépenser plus…en comptant sur les investisseurs étrangers pour financer nos déficits.
Baisser les dépenses publiques est un impératif vital si l’on ne veut pas que, quand les taux d’intérêt remonteront (et cela finira bien par arriver), notre pays se retrouve sous la tutelle des étrangers, du FMI et de ceux qui continuent à nous prêter de l’argent (en moyenne 500 millions d’€ par jour : oui, je dis bien PAR JOUR !).
Bon courage à M. Macron et à son gouvernement qui ne sont assurément pas responsables du laxisme hérité des 5 chefs d’Etat et de la trentaine de gouvernements qui les ont précédés. Il serait grand temps toutefois qu’ils s’attaquent VRAIMENT à la diminution des dépenses. Qu’ils consultent et surtout QU’ILS APPLIQUENT les recommandations publiées depuis des années dans les rapports de la Cour des comptes.


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