Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ? [Autres]
Tous les problèmes sont liés : la pollution de l'air provoque le dérèglement climatique, qui impacte le littoral et la disparition de la biodiversité
Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
Changer de modèle, notamment économique, pour aller vers une véritable économie circulaire qui copierait le mieux possible le fonctionnement des écosystèmes, en tenant compte des aspects sociaux, notamment pour organiser la transition de manière juste et équitable. Changer de mode de vie en priorité, les solutions technologiques ne pourront pas tout résoudre même si elles ont leur place.
Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?
Oui
Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?
Des canicules l'été, des périodes de chaleur inattendues pendant l'hiver.
À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?
Oui
Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?
Tri, changement d'ampoules, cliente d'Enercoop, nourriture bio et française (vraiment locale ce n'est pas possible car j'habite en région parisienne), flexitarienne (très peu de viande) et aliments de saison, j'achète rarement des produits neufs (souvent achats d'occasion ou récup'), j'utilise des produits d'entretien écologiques, je m'interroge d'abord sur mes véritables besoins avant d'acheter (je n'achète pas de gadget à la mode, je n'ai que des téléphones et des ordinateurs d'occasion et je les garde longtemps), je me déplace à pied ou en transports en commun, je ne prends presque plus l'avion (1 fois tous les 10 ans). J'ai créé un Repair Café pour inciter les gens à essayer de réparer avant de jeter ou d'acheter un nouvel objet, dans l'idée aussi de les sensibiliser à l'économie circulaire. Je suis aussi en reconversion professionnelle dans le développement durable.
Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?
Je n'ai plus de voiture depuis des années (j'habite près du RER). Mon chauffage est au fioul dans une copropriété, j'essaye de faire passer l'idée de faire des travaux de rénovation énergétique mais c'est compliqué.
Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?
Pas de problème pour moi car j'ai commencé par réduire ma consommation avant de passer à des solutions plus écologiques. Au final cela ne coûte pas plus cher et on y gagne en qualité de vie et en satisfaction personnelle, mais il y a une réflexion sur son propre mode de vie à effectuer avant. Les pouvoirs publics pourraient peut-être mettre en place des ateliers pour informer/former les gens sur cette approche.
Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?
Oui
Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?
Mieux aider les copropriétés à aborder ces questions, même si des choses sont déjà faites. La gouvernance dans les copropriétés devrait être améliorée, notamment en promouvant la co-construction des solutions avec les copropriétaires entre chaque AG.
Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?
Je n'utilise pas la voiture pour des déplacements quotidiens
Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?
J'ai la chance d'avoir déjà toutes ces possibilités aussi j'utilise en priorité les transports en commun.
Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?
Les pouvoirs publics doivent organiser ces solutions.
Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?
Etudier les propositions du ""Pacte Finance Climat"" et les proposer aux niveaux européen et international.
Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
L'une des raisons de la crise écologique est notre profonde déconnexion et méconnaissance des écosystèmes, du sentiment que nous sommes en-dehors de la ""nature"", alors que nous en faisons totalement partie. Nous sommes une espèce vivante, animale, parmi d'autres, et nous sommes en train de nous comporter comme si nous avions une planète de rechange. Cette autre planète n'existe pas, même la personne la plus riche ne peut pas s'y réfugier. Je propose qu'une formation à l'écologie (scientifique) soit obligatoire dans toutes les formations, quel que soit le domaine et le niveau, afin que la population commence à comprendre dans quel monde elle vit. Il faut que tout le monde puisse aborder ce sujet à un moment ou un autre de sa vie, que ce soit de manière ludique sur le terrain ou plus académique. L'idée c'est d'éviter que des erreurs soient faites, ou de fausses ""bonnes solutions"" soient adoptées, juste par méconnaissance, et que, de la même manière que nous apprenons à lire et à compter, nous apprenions les bases du fonctionnement de la vie. Il n'y aurait pas forcément besoin d'avoir une ""note"" pour cette formation, simplement si on ne la suit pas, on ne pourrait pas valider le reste (ex. : un diplôme de comptable ou un CAP de pâtissier ne pourrait pas être validé sans un certificat de suivi). Les retraités pourraient aussi en bénéficier, même s'ils n'ont plus besoin de formations, par exemple via une bibliothèque ou des associations, leur mairie etc. Il faudrait aussi remanier en profondeur certains enseignements (ex. écoles de commerce) pour prendre enfin en compte ces questions écologiques (et sociales) afin de construire une vraie économie circulaire au bénéfice de tous, humains et écosystèmes compris. D'une manière générale : priorité à la lutte contre le gaspillage, sous toutes ses formes (alimentaire, énergétique, de ressources minérales etc.), car il y a une grande marge de manoeuvre là-dedans. Puis s'interroger sur ses vrais besoins. Eco-concevoir les produits et les services. Privilégier la fonction/l'usage, à la possession, en mutualisant au maximum les ressources. Réutiliser, réemployer les objets et leurs composants. Le recyclage des matériaux n'arrive qu'en fin de boucle car il y a une perte de matière et une consommation d'énergie là-dedans. Relocaliser l'économie. Créer des partenariats entre des collectivités locales pour soutenir l'installation de paysans en agriculture biologique en échange d'un accès à leur production pour la restauration locale et leur population. Organiser une transition c'est aussi le faire de manière résolue en fixant des objectifs ambitieux et correspondant aux nécessités établies par les scientifiques, sans les reporter tous les quatre matins, et en étant cohérent dans l'ensemble des politiques publiques. Les efforts de transition doivent être partagés par tous et de manière équitable, sinon cela ne sera pas compris ni accepté. Il faut en discuter de manière régulière avant de décider des mesures, et que celles-ci montrent clairement un sens, une direction vers autre chose (ex. taxe dédiée à la lutte contre le changement climatique). Transition veut aussi dire vision d'un autre type de société, montrer que c'est possible, la majeure partie des solutions existe déjà, c'est une question de volonté politique. En psychologie ce qu'on ne peut pas visualiser (avec notre esprit ou nos yeux) a très peu de chances de se réaliser car nous ne nous y projetons pas. Il faut donc rendre visible le monde qui commence à se construire autrement (ex. émissions de télé...). Si nous attendons trop les futurs gouvernements seront obligés d'adopter des mesures contraignantes et pas forcément de manière démocratique.
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