Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ? [Autres]
Le caractère non durable de l'organisation de nos sociétés, orientées vers une consommation du tout jetable et dans un circuit de production mondialisé dont la valeur d'ancrage est la financiarisation et le rendement à court terme.
Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
Réorganiser Ne pas attendre : certaines politiques environnementales nécessitent une rupture. Arrêter de laisser croire que le développement économique est compatible avec la protection de l'environnement sans rupture par rapport au système actuel. Prendre sans attendre des mesures radicales de protection de l'environnement. Ne pas réduire la protection de l'environnement aux seules réductions des émissions de gaz à effet de serre et à l'efficacité énergétique. Confirmer et accélérer la stratégie NegaWatt combinant la sobriété énergétique, l'efficacité énergétique et le passage aux énergies renouvelables. Confirmer l'objectif de réduction de gaz à effet de serre en facteur 4 au minimum. Prendre aussi en compte les autres indicateurs de l'état de l'environnement tels que : déchets radioactifs, eutrophisation des cours d'eau, etc. Développer l'éducation à l'environnement et au développement durable. Renforcer la solidarité et la coopération au niveau international, dépasser le clivage nord-sud au niveau mondial. Construire un plaidoyer pour créer une agence internationale de l'environnement, et supprimer les règles de mondialisation néo-libérale où le commerce règne en maître absolu : supprimer les traités de libre-échange, rétablir une fiscalité écologique sur les transports à longue distance (avion longs courriers, transports de marchandises) et favoriser les productions locales. Simplifier les règles administratives afin de permettre à chacun de prendre des initiatives dans sa vie personnelle et professionnelle, et accorder des bonus aux démarches et aux initiatives qui vont dans le sens de la sobriété écologique, l'économie de ressources naturelles, la prise en compte du coût global actualisé dans les projets (prise en compte des coûts directs et indirects, des externalités, et de l'ensemble du cycle vie des produits). Permettre les modes de construction, de rénovations simples et permettant la survie : par exemple, expérimenter en auto-construction les earthships qui sont des constructions avec des matériaux locaux à forte intensité de main d'oeuvre. Aider la consommation de produits locaux, d'agriculture biologique. Favoriser les modes de production agricoles qui préservent voire développent les paysages traditionnels (rétablir les haies et le bocage, passer à l'agro-écologie). Interdire dans un délai très court l'ensemble des pesticides, financer la recherche pour des produits agro-écologiques. Rendre plus opérationnel le Plan national d'action contre le changement climatique (PNACC 2). Déconnecter l'évaluation de la performance économique de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB). S'inspirer des démarches de bonheur national brut. En résumé : CHANGER DE SOCIETE, sortir du capitalisme néo-libéral et de la mondialisation à outrance. Réinvestir, valoriser et protéger la nature dans l'environnement proche de chacun.
Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?
Oui
Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?
Disparition d'espèces animales, végétales. Déréglement de la météorologie. Difficultés pour des amis situés à l'international et déjà confrontés au changement climatique.
À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?
Oui
Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?
Je fais déjà : tri des déchets, sensibilisation de mes collègues, de la famille et de mes amis, participation à des actions citoyennes, bénévolat. J'ai renoncé à la voiture individuelle au bénéfice de l'auto-partage. J'utilise les transports en commun et la marche à pied. J'ai le privilège d'avoir un travail à proximité de mon domicile auquel je peux me rendre en modes doux (métropolitain ou vélo ou marche à pied). Je pratique l'éco-conduite. Je co-voiture. Je limite au maximum le gaspillage alimentaire, les déchets. Je limite les emballages. Je renonce à prendre l'avion pour mes vacances. Je privilégie les déplacements en train. Je réduis ma consommation de viandes. J'entretien et je règle mon chauffage, je maintiens une température basse dans mon logement. Je pourrais faire : Je pourrais changer de logement pour un logement à énergie positive, si j'avais les financements (nota : je suis au dessus des plafonds d'aides de l'ANAH) Je pourrais faire plus de compost organique.
Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?
Etre rassuré sur le résultat attendu, avoir un conseil en matière de financement. Etre informé sur les avantages et les inconvénients, et sur la marche à suivre. Etre destinataire d'un argumentaire sur les avantages de la sobriété heureuse, telle qu'exposée par Pierre Rhabi.
Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?
La décroissance. Le pouvoir d'entraînement et d'initiative du maire qui initie et s'implique dans une démarche de territoire en transition (cf. l'exemple de la mairie d'Ungersheim, qui reprend les principes de Rob Hopkins).
Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?
Oui
Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?
Apporter une sécurité financière. Changer de mode de chauffage signifierait m'endetter très fortement, alors que je le suis déjà pour avoir acquis ma résidence principale et un appartement en locatif.
Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?
Oui
Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?
Une proposition simple serait de proposer une dizaine de billets de transport en commun gratuit pour les utilisateurs quotidiens de vélo qui peuvent faire un report modal sur les transports en commun pour les jours de mauvais temps (pluie, grêle, neige, froid intense, etc.). Cela permettrait de faciliter la démarche d'abandon du véhicule personnel en permettant de débloquer la décision de faire uniquement du vélo avec la sécurité mentale d'être à l'abri dans les transports en commun pour les jours d'intempéries. Réfléchir à revenir à la consigne pour les emballages réutilisables et/ou recyclables Inciter à la consommation dans des magasins sans emballages Inciter à réparer les objets plutôt qu'à les remplacer par du neuf, quitte à baisser les taxes sur les prestations de réparation.
Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ? [Autres]
je les utilise déjà : covoiturage, autopartage, transports à la demande, vélo, marche à pied...
Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?
La collectivité territoriale ou bien une coopérative de citoyens avec l'appui du politique.
Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?
Commencer par donner des signes forts d'engagement dans les actes et pas seulement dans les paroles.
Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
- Réduire les décheparts : aller vers une économie circulaire, et une économie plus frugale en ressources naturelles. En particulier réduire les déchets d'emballages, les déchets du BTP, ainsi que limiter très fortement les déchets dangereux. - Aménagement du territoire : repenser l'aménagement entre villes et campagnes, afin de permettre des emplois locaux, ayant aussi pour effet de décongestionner les transports; inventer de nouvelles manières de se déplacer, de partager les ressources, de rentrer en convivialité. Utiliser les bâtiments non plus en mono-fonctionnel mais en multi-fonctionnel afin d'utiliser sur un pourcentage de temps plus élevé les bâtiments qui actuellement ne servent qu'une part très faible du temps. - Bannir la gabegie d'eau : interdire toute construction de piscine privée, de golf, etc. dès qu'un tel équipement collectif est disponible et ouvert au public sur le territoire de la commune - Densifier l'habitat - Développer le ruissellement dans l'urbanisme afin de disposer d'espaces non urbanisés perméables à l'eau pour réduire les inondations - Développer les espaces verts afin de lutter contre les îlots de chaleur en ville - Développer la qualité alimentaire et les produits locaux biologiques et l'agro-écologie - Taxer les activités polluantes actuellmeent non taxées : taxer le kérosène pour l'aviation - Redonner le vrai prix des choses : sortir du yield management pour que le vrai coût du produit soit facturé. - Redonner du poids dans les décisions aux valeurs de long terme. Actuellement, les décisions sont trop souvent prises sur la base seule du court terme. Il s'agit de combiner les deux approches, et de rétablir un souci de l'intérêt général. - Lutter contre les discriminations, faire une coopération internationale nord-sud respectueuse des cultures de chaque pays, ces actions peuvent contribuer à mieux vivre ensemble et donc à être plus résilient face au changement climatique, et de réduire le niveau de violence qui pourrait survenir dans les décennies à venir. - L'illusion du numérique comme un moyen de protéger l'environnement. Le tout numérique est illusoire : sur-consommation de ressources naturelles, manque de solidité en cas de rupture d'approvisionnement, etc. Il est nécessaire de construire des territoires résilients, à forte valeur agro-technologique mais débrayables : lorsque la domotique est en panne et que l'électricité manque pour relever le volet, nous serons contents de trouver une manivelle pour l'actionner manuellement ! - Interdire les filtres de cigarette en plastique et les substituer par des filtres bio-sourcés, en attendant que la cigarette ne soit plus un bien de consommation de masse ! - Rendre le plastique moins compétitif par rapport à des matériaux plus vertueux - Pour l'agro-écologie, réformer la politique agricole commune (PAC), favoriser l'agriculture biologique et l'agro-écologie. Accompagne les agriculteurs dans la transition. - Développer l'étiquetage alimentaire (Nutri-Score obligatoire). Mentioner les procédés problématiques (cuissons à haute température, présence de substances dangereuses pour la santé et/ou pour l'environnement, cracking, ...) - Réformer le financement : Que les pays puissent se financer à un taux à zéro pourcent auprès des banques, au lieu de creuser les déficits par des taux d'intérêts trop élevés ! - Abolir le délit de solidarité aux frontières pour les personnes qui aident des migrants. - Arrêter la société du chiffre et la tyrannie de la gestion par le big data.
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