Intégralité de la contribution intitulée "Si toutes les petites gouttes d'eau se mettaient ensemble..."
Voici l'ensemble des réponses fournies par un contributeur du site officiel aux questions du thème Transition écologique le 14 mars 2019 à Triembach-au-Val .

Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ? [Autres]
Pour moi, tous ces problèmes ne peuvent être dissociés ; ils font partie d'une problématique globale.

Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
Selon moi, il faudrait commencer à se poser la question de l'impact de chacun de nos gestes à chaque instant de nos vies. Ainsi : puis-je passer des vacances satisfaisantes sans consommer ""de l'avion, du bateau, ou autre"" ? Puis-je me sentir bien chez moi en hiver avec un mode de chauffage moins polluant me demandant quelques menus efforts supplémentaires, et quelques degrés de moins ? Puis-je faire un bon repas convivial sans consommer trop d'énergie à la préparation, sans acheter des produits importés du bout du monde ? Dois-je acheter des slips en coton ou en dentelles, sachant que les microparticules textiles polluent les eaux même après traitement ? La culture intensive du coton pollue t-elle davantage que le fabrication de textiles microfibres ? Pourquoi le plombier-chauffagiste refuse t-il d'étudier mon projet de récupération d'eau de douche pour alimenter les toilettes ? Qui continuera à polluer la planète avec ma vieille voiture essence de 19 ans encore en vie grâce à de nombreuses réparations si je cède au garagiste qui soutient qu'il vaut mieux la changer en bénéficiant d'une prime de reprise ? Et quel véhicule comparable sans impact sur l'environnement existe t-il dans l'offre des constructeurs ? Aucun Les nouvelles technologies qui s'appuient sur des Datacenters énergivores sont-elles le progrès aussi absolu que l'on nous présente ?? Et ce ne sont que quelques exemples... Malgré toutes mes bonnes intentions, je me trouve souvent confrontée aux limites de la vie actuelle : le pellet que je peux stocker pour mon nouveau mode de chauffage est disponible en sacs-PLASTIQUE que j'accumule. J'essaie de les offrir comme sacs-poubelle à mon entourage mais je ne suis pas satisfaite du simple fait qu'ils soient produits et deviennent des déchets durables. Ils pèsent 15 kg ; je ne sais pas combien de temps je serai capable de les porter avant de devoir installer des radiateurs électriques sollicitant des centrales nucléaires se nourrissant de produits radioactifs, réchauffant nos cours d'eau et tuant leur faune et leur flore, entre autre. La réponse simple serait des sacs consignés en toile de jute pesant 5, 10 et 15 kg par exemple. Supprimer les sacs-plastique des caisses de supermarchés était une excellente chose, mais pourrait-on aller plus loin et convertir les emballages restants en emballages bio-dégradables, voire les supprimer : films-plastique de papier-toilette, de lots de gâteaux, de packs de lait, papier-bulles et autres dérivés de pétrole. Mes règles de ""vie écologique"" : Tout ce qui n'est pas fabriqué ne pollue pas. Tout ce que j'entretiens dure et n'a pas à être remplacé. Mon geste le plus anodin peut nuire à la nature (faire bouillir l'eau du café, consommer du café produit loin et transformé industriellement). Je peux rationaliser chaque déplacement motorisé pour en réduire le nombre et l'impact. Moins je consomme, moins je pollue. Je ne suis qu'une goutte d'eau, mais l'océan en est constitué ; je suis donc une goutte qui compte, dans un sens positif comme négatif. Chaque jour, je peux améliorer mes comportements.

Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?
Oui

Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?
Les intempéries me demandent des adaptations dans le chauffage et la ventilation de mon habitation (durée de l'hiver, pluviométrie, chaleur). En résultent l'installation d'une VMC, la reprogrammation plus fréquente du système de chauffage, le report de l'utilisation du vélo au profit de la voiture pour arriver en bon état au travail.

À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?
Oui

Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?
- Réutiliser l'eau de nettoyage des légumes pour arroser des plantes et légumes. - Remplacer la douche par une baignoire de 100L pour récupérer l'eau - Vider l'eau de la douche-baignoire dans un récupérateur d'eau destiné à l'alimentation des toilettes (utilisation d'une pompe à main de jardin [pas de consommation électrique], bac récupérateur d'eau de pluie entrant dans la salle de bain, tuyaux). - Réutiliser l'eau de lavage des mains pour les toilettes ou le nettoyage du sol. - Trier les déchets. - Refuser d'acheter des produits avec des emballages polluants (lots sous films-plastique, barquettes-polystirène, etc). - Ne plus consommer d'eau (pétillante) en bouteille-plastique. - Favoriser les contenants réutilisables (boîtes de conserves = pots à crayons, trieurs de vis ; pots de faisselle = pots pour plantes d'intérieur ; pots de confiture = pots à graines ; ...). - Recycler les épluchures de légumes dans le jardin. - Utiliser les cendres de la cuisinière à pellets pour améliorer la terre de mon minuscule jardin. - Couper les légumes plus petits pour une cuisson plus rapide. - Cuisiner une fois pour plusieurs repas pouvant aussi être consommés froids. - Privilégier les outils mécaniques (mandoline, râpe à main) par rapport aux outils électriques (robots ménagers). - Coupler mode de chauffage et outil de cuisson : j'ai investi dans une cuisinière à pellets. Elle me permet de cuisiner des choses cuisant facilement ou longtemps, de réchauffer. - Moins consommer en général. - Par la réduction de ma demande, ne pas encourager l'offre des industries polluantes (ameublement, automobile, alimentaire, textile, chimique, médicale, luxe, etc). - Moins consommer d'animaux. - Pratiquer la procrastination pour les courses. - Réduction des déplacements d'agrément. - Réfléchir avant d'utiliser la voiture. Grouper les événements nécessitant un mode de transport. - Prendre le bus lorsque je n'ai rien à transporter, si une ligne existe et que le temps de transport reste raisonnable. - Se rendre des services entre voisins. - Proposer de donner des choses aux voisins bricoleurs avant de les déposer à la déchetterie (vieux radiateurs, clôture, vieux chauffe-eau). - Limiter la température de la maison, fermer certaines portes pour permettre sous forme de circuits une diffusion correspondant à l'usage des pièces à un moment donné. - Réfléchir avant d'éclairer une zone. - Installer un chauffe-eau électrique de 100L pour remplacer le vieux de 200L pour l'adapter à la consommation d'un petit foyer. - Dossier ANAH (isolation, déshumidification, chauffage). - Refus d'utilisation d'engrais. - Pas d'arrosage du jardinet à partir d'eau ""neuve"". - Projet de récupération d'eau de pluie. - Vigilance à l'égard des oiseaux du jardin pour ne pas leur nuire et pour leur procurer de l'eau et de la nourriture dans les temps difficile. Ménagement d'espaces pouvant leur servir d'abris. - Vigilance à l'égard de la rivière longeant la maison pour lui épargner d'éventuels polluants. - Tri des déchets sur le lieu de travail. - Proposition de co-voiturage. - Choix de produits d'hygiène et d'entretien les plus basiques possible (savon de Marseille, savon noir, copeaux de savon, vinaigre blanc, bicarbonate, recherche de produits sans huile de palme, maquillage et démaquillants basiques, pas de gel douche, shampooing végétal, ...). - N'utiliser ni coton, ni lingettes. - Privilégier les produits locaux d'une agriculture respectueuse de l'environnement, proscrivant les pesticides, la déforestation, les modes de culture induisant toute pollution de l'air, de la terre ou de l'eau. - Faire un maximum de choses moi-même (cadeaux à base de bois non traité et pas rare, travaux et bricolages en favorisant la récupération de matériaux existants et/ou naturels [chaux, bois de palettes abîmées, ...], vigilance portée aux produits de type colles, nettoyants chimiques, favorisation des actions et assemblages mécaniques. - Avoir le goût de l'effort et ne pas toujours se laisser aller à la facilité. - Vider ma boîte e-mail. - Ne pas alimenter un compte facebook par exemple avec des futilités. - Me tenir informée des points de vigilances utiles pour la protection des environnements, suivre les études pour ne pas rester sur des idées-reçues potentiellement erronées, et pour agir dans le bon sens au fil des découvertes. - Coupler des objets du quotidien alimentés électriquement à un système de pédalier (par exemple : pédaler en regardant la télévision, et rebondir vers la politique ""manger-bouger"" !! Toute la famille pourrait faire son sport et produire de l'électricité, de façon moins polluante qu'un panneau solaire aux constituants difficilement recyclables. - Et ce n'est qu'un début !!!

Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?
> Pour le chauffage, c'est déjà fait, par pure conscience écologique (dossier ANAH / cuisinière à pellets = cuisine + chauffage). > Je conduis déjà en-dessous des vitesses autorisées pour générer moins de pollution. > Renoncer à prendre mon véhicule pour de courtes distances (5km pour aller travailler et pour les courses) dépend de la météo ainsi que de mon état physique pour pouvoir remonter la côte un peu rude en rentrant le soir. Par ailleurs, en hiver, la route étroite partiellement non-éclairée représente un danger conséquent du fait d'automobilistes irresponsables et égoïstes. Solutions possibles : - Pour la météo : suivre les prévisions et s'adapter. - Pour les incivilités : . Aménagement de voies cyclables sécurisées sur les tronçons dangereux (difficile dans certains endroits n'offrant pas ces possibilités d'aménagement). . Réduction des vitesses pour les automobilistes sur les tronçons non aménageables concernés. . Augmentation des contrôles et de la verbalisation pour manque de courtoisie au volant (pour automobilistes comme pour piétons et cyclistes) et pas seulement sur les voies habituelles. - Pour la forme physique, j'y travaille.... - Pour les jours de courses, compte tenu du poids, un véhicule est nécessaire. Des dépôts intermédiaires dans les villages ne constituent pas à mon sens une option éco-logique du fait des coûts environnementaux de construction et d'entretien des dépôts physiques, ainsi que de l'approvisionnement par camions de ces dépôts, même si cela pourrait, dans les villages par exemple, créer ou justifier des emplois et améliorer les services de proximité pour des personnes à mobilité limitée.

Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?
Ce n'est pas une question financière mais simplement topographique dans mon cas... (dénivelé important, pas de voie cyclable, route étroite, pas d'éclairage) et physique (TMS). A l'époque où je prenais les transports en commun pour aller travailler un peu plus loin, les freins au mode de transport en commun étaient : - le trop grand nombre de voyageurs dans des volumes restreints, - les contraintes horaires et les correspondances, la fin du service relativement tôt (19h26 pour le dernier bus par exemple, et pas de bus le dimanche), - la difficulté à transporter les courses, - l'impossibilité de faire charger le vélo pour le trajet complémentaire non desservi par les transports en commun, - l'insécurité des parkings pour vélos, et leur accessibilité pour des utilisations très occasionnelles.

Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?
Oui

Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?
J'ai fait installer une cuisinière à pellets. Je pense que le chauffage au bois non transformé serait encore plus écologique, mais je ne peux pas stocker ni manipuler trop de poids. J'ai donc choisi une alternative compatible avec mes capacités, programmable. Ce qu'il faudrait changer, c'est le conditionnement des pellets au détail et en palettes pour un emballage en toile de jute, consigné, longtemps réutilisable, réparable, transportable (15 kg, c'est trop lourd).

Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?
Oui

Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?
- Tracter mon vélo dans la côte du retour. - Autoriser à tous l'accès aux bus scolaires, sur réservation, sur les itinéraires non desservis autrement. - Sécuriser les itinéraires routiers pour piétons et cyclistes (notamment routes étroites, non éclairées). - Généraliser le contrôle et la verbalisation du manque de courtoisie et des infractions de tous les usagers de la route, et pas seulement sur les voies habituelles.

Et qui doit selon vous se charger de vous proposer ce type de solutions alternatives ?
Le Département / Les Communautés de Communes

Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?
La France pourrait commencer par les rendre visibles au quotidien et à l'intérieur de ses frontières en convertissant son industrie et en produisant des biens et en fournissant des services vraiment éco-logiques !! - Les emballages et sur-emballages devraient tous être biodégradables (un tour en supermarché suffit à voir le chemin à restant parcourir). - Les voitures devraient fonctionner à l'énergie solaire et systèmes éoliens développés pour être complémentaires. - Les panneaux solaires devraient être faits à 100% à base de matériaux recyclables. - Les éoliennes de jardin devraient être faites à base de bouteilles recyclées et généralisées même pour de petites applications à des prix abordables. - Tous ces systèmes seraient étudiés pour ne nuire ni à la flore ni à la faune. - Les industries, les entreprises, les institutions, les individus cesseraient de produire ""un grand gaspillage"" en essayant de se convaincre qu'ils font ça dans les règles de l'art ; ils finiraient par s'avouer qu'ils étaient loin d'avoir fait tout leur possible au nom de l'argent et du pouvoir et ils commenceraient enfin à faire les bons choix. La France montrerait l'exemple en étant plus rigoureuse et plus honnête dans sa logique écologique.

Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
Les acides de l'industrie métallière, les pesticides de l'agroalimentaire et de l'industrie textile, les micro-particules relâchées par de nombreux produits et matières polluant nos eaux traitées... Un exemple parmi une infinité. Si l'on ne repense pas toute notre industrie en proposant des produits et procédés remplaçant ceux que l'on accuse des maux de notre planète, on ne se donne pas les moyens d'agir. C'est une belle hypocrisie de demander aux individus de moins polluer et de continuer à laisser produire des voitures qui se nourrissent d'énergies fossiles très polluantes, des sacs-plastique difficilement biodégradables et qui tuent des animaux après avoir échoué dans la nature, d'imprimer des quantités astronomiques de papiers dans nos entreprises et administration, ... La même logique s'applique à presque toute l'offre de biens et de services en France et sur terre sous couvert de ""progrès"", ""d'avancée technologique"", de ""développement"", de ""croissance""... Et nos représentants devraient mieux montrer l'exemple. Vivre dans des habitats moins grands, chauffer moins fort, manger plus éco-logique, voyager moins, utiliser moins de bois exotiques, faire plus d'économies dans le cadre de leur travail, etc. Il faut transformer nos industries pour que l'offre permette à la demande d'être intelligente et écologique. Nous devons tous faire preuve de plus d'honnêteté, de désintéressement, d'altruisme, d'intelligence, de motivation pour transformer ce qui dysfonctionne.


Lire une autre au hasard
Retour aux Thèmes