Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ? [Autres]
Il est contre-productif de faire une hiérarchie entre ces problèmes interdépendants.
Que faudrait-il faire selon vous pour apporter des réponses à ce problème ?
Il y a une grande prise de conscience sur l'ensemble de ces problèmes. Si le gouvernement et l’État s'en saisissaient avec ambition, en les érigeant en priorité politique absolue, ils pourraient donner plus de sens à leur action. Cela nécessiterait des actions symboliques fortes, mais surtout une volonté d'accompagnement des citoyens plus prononcée et plus généreuse dans les efforts de transition (y compris dans une offre innovante de transports, notamment en milieu rural).
Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?
Oui
Si oui, de quelle manière votre vie quotidienne est-elle touchée par le changement climatique ?
La question est posée de manière inadéquate. S'il s'agissait seulement des vies quotidiennes actuelles, le changement climatique serait facile à combattre. Or, comme ne cessent de démontrer des études scientifiques internationales, il est surtout question des vies quotidiennes des générations à venir, en toute vraisemblance massivement impactées par le changement qui se dessine (même dans les scénarios a minima). Ceci dit, il y a d'ores et déjà des effets visibles du changement climatique (dérèglement des saisons, pics de chaleur, diminution de la biodiversité, disparition progressive des abeilles, etc.) qui suscitent un malaise au quotidien. Qui plus est, le dérèglement climatique provoque des phénomènes météorologiques (tempêtes, inondations) qui sont hautement anxiogènes pour l'ensemble de la population.
À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?
Oui
Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?
Réduire les déplacements, utiliser exclusivement le transport public pour se rendre au travail, renoncer au transport aérien pour des raisons touristiques, réduire la consommation de viande, trier (et réduire) ses déchets. En revanche, pour des actions plus significatives concernant le logement (isolation, production d'énergie etc.), un accompagnement budgétaire plus significatif est indispensable.
Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?
Je le fais déjà.
Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?
Des crédits d'impôts plus importants et fiables dans le temps.
Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?
Oui
Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à changer de mode de chauffage ?
Une incitation significative (crédit d'impôt de 50%) pour tous travaux réduisant le besoin en énergie de mon logement principal.
Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?
Oui
Si oui, que faudrait-il faire pour vous convaincre ou vous aider à utiliser ces solutions alternatives ?
Je les utilise déjà.
Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?
La France pourrait surtout beaucoup apprendre en matière d'environnement sur le plan européen. Elle n'est pas leader, elle se cache simplement derrière sa dépendance nucléaire qui lui permet d'afficher des émissions de CO2 relativement plus faibles que la moyenne.
Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
La transition écologique devrait être une cause nationale. Cette priorité devrait s'exprimer tout d'abord par des objectifs plus ambitieux, et un suivi précis et transparent de la réalisation de ces objectifs, compréhensibles pour le commun des mortels. Elle devrait être soutenue par un effort budgétaire autrement plus important, notamment dans l'accompagnement d'initiatives collectives et individuelles qui pourrait être financé du moins partiellement par une meilleure application du principe pollueur-payeur. Il serait ainsi opportun de réfléchir à une introduction unilatérale d'une taxe significative sur le kérosène, ne serait-ce que, dans un premier temps, pour des vols domestiques. Les arguments sur la compétitivité internationale des entreprises concernées sont fallacieuses. La trafic aérien est particulièrement pollueur, il doit être taxé de manière significative, comme d'ailleurs les paquebots du tourisme maritime. Et comme les automobiles particulièrement consommatrices au-delà d'un certain seuil de puissance et de prix. Les malus actuels, de toute évidence, n'ont guère d'effet dissuasif sur les acheteurs. Qu'un pays comme la France se montre incapable d'engager une transition écologique à la fois ambitieuse et socialement acceptable, de repenser le transport en milieu rural, de développer une politique d'accompagnement du citoyen véritablement incitative, n'est guère compatible avec l'auto-perception d'un ""grand pays"" qui est régulièrement suggérée. Que des gouvernements successifs, après avoir parlé de l'impératif écologique, échouent l'un après l'autre dans la mise en œuvre d'une véritable transition écologique multidimensionnelle, est un signe atterrant de manque de volonté de la part des acteurs politiques de premier plan, motivés sans doute davantage par des calculs de popularité et de perspectives électorales que par le bien-être des générations à venir.
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